Atomic Heart est un FPS qui fera sans doute polémique vu le contexte actuel, mais qui s’annonce complètement déjanté. Avec ses inspirations réclamées de Bioshock Infinite façon soviétiques, son humour gras et une certaine générosité dans les situations, le titre de Mundfish pourrait bien être un petit plaisir coupable.


Atomic Heart


Supports : PC, PS4, PS5, XBox One, XBox Series

Genre : FPS

Date de sortie : 21 février 2023

Editeur : Focus Home Interactive

Développeur : Mundfish

Multijoueurs : Non


C’est joli, un peu cassé dans ses systèmes et bas du front la plus part du temps, mais c’est très défoulant.


  • Plutôt joli
  • Ça pète de partout
  • On va le dire : complètement con
  • La récolte d’objets facilitée
  • Le « monde ouvert »
  • Quelques petits moments bien glauques
  • L’écriture très bas du front
  • Les systèmes de pouvoirs et amélioration pas toujours très clairs
  • L’IA de craft nympho…. non

Kollective 2.0 ne répond plus

Un peu à l’image d’Hogwarts Legacy, on ne va pas rentrer dans d’autres considérations que celles du jeu vidéo. Parce que ce n’est pas notre spécialité (je vous renverrait vers cet article justement nuancé de PC Gamer qui en sait plus long que nous). Et parce que quelque part, l’imagerie d’Atomic Heart ne diffère en rien de celle d’un Call of Duty, qui fait l’apologie de la guerre du point de vue de l’Amérique. Je fais donc appel à votre esprit critique, à vous rappeler que le manichéisme n’existe pas à part comme simplification narrative dans la fiction, et à vous souvenir que les liens économiques des grands groupes troubles avec les grandes industries rentables est loin d’être un phénomène nouveau. Puis il y a le très américain Jensen Ackles dans la bande-annonce et le jeu est intégré dayone dans le Microsoft Game Pass. Mais on se demande quand même ce que Focus Interactive va se dépatouiller avec tout ça. Les développeurs – dont c’est le premier jeu – n’y arrivent pas trop et très franchement, je n’aimerais pas être à leur place.

Donc on va causer du jeu en lui-même. Et vous verrez que ça ne casse pas trois pattes à un canard… ou deux pattes à une maison, comprendra qui pourra.

Atomic Heart va vous faire remonter le temps et accepter l’idée que l’union soviétique a gagné la seconde guerre mondiale et domine le monde en 1955 grâce à la découverte d’un polymère programmable révolutionnaire et de la gestion d’automates dans la vie quotidienne. Le début du jeu est d’ailleurs une ode à la grandeur de la mère patrie, finalement très proche (voire trop proche) de la première demie-heure de Bioshock Infinite. Vous y incarnez un agent du KGB nommé P-3 qui fait une balade en barque dans ce qui semble être un paradis soviétique ensoleillé et volant conçue par le visionnaire russe, le docteur Sechenov, peuplé de bourgeois et de robots qui les bichonnent.

Vous taillez d’ailleurs une bavette avec votre main gauche, qui dispose d’une intelligence artificielle dotée de tentacules mécaniques sortant de votre paume. Oui comme ça, ça ne veut rien dire, mais acceptez l’idée. Ce jour est un jour de commémoration, puisque le plus grand réseau d’IA – nommé « Kollectiv » – va connaître une mise à jour importante vers « Kollectiv 2.0 ». Comme vous vous en doutez, cette mise à jour se déroule assez mal, rendant tous les robots ultra agressifs, et votre mission dans ce chaos est de mettre la main sur les responsables, si c’est possible sans y passer.

La première heure de jeu est anormalement longue, et si elle permet de se mettre dans le bain et d’utiliser notre main gauche nommée Charles (?) de manière adéquate, c’est lorsque l’on quitte le paradis volant que les choses sérieuses commencent. Car sur Terre, les machines deviennent folles et P-3 trouve refuge dans l’installation 3826, où les automates ont aussi pris le contrôle et tué tout le monde. Ainsi débute un voyage plus ou moins chaotique.

On ne sait d’ailleurs jamais trop sur quel pied danser avec Atomic Heart. Si les inspirations de Bioshock sont indéniables au début du jeu, l’ambiance, la progression et le système de combat s’en détournent rapidement. En terme de dialogues également, puisque le titre est assez vulgaire (P-3 n’étant littéralement pas tout seul dans sa tête), allant jusqu’à vous imposer une machine nymphomane comme atelier de craft pour l’amélioration de vos compétences et de vos armes. Les armes sont disponibles à la fabrication à condition que vous ayez les matériaux et les plans. Mais il faudra passer au « distributeur » pour améliorer tout ça. Et ce dernier est – littéralement – nymphomane. L’IA du Kollective est certes devenue totalement folle, mais elle aime beaucoup P-3. Beaucoup trop même, jusqu’à l’encourager à insérer des trucs dedans avec une voix féminine très lascive, par exemple. Je n’ose imaginer ce qui se cache derrière ce choix.

Alors, c’est drôle 5 minutes, mais ça devient assez vite lourd, d’autant que c’est assez explicite (attendez-vous à ce que vos proches dans la maison arrivent en vous demandant à quoi vous jouez, d’un air un peu désapprobateur), et si vous trouviez Frey grossière dans Forspoken, accrochez-vous à ce que vous pouvez, car ce cher P-3 est d’une vulgarité sans nom ! Hormis cela, c’est assez spectaculaire, bien que fort scripté, et certaines parties n’échappent pas au syndrome « trouve les 4 clés pour sortir, chacune dans un coin de l’installation » un peu rébarbatif. D’autant que le côté plateforme n’est pas super intéressant.

Mais si le jeu propose des affrontements dans une station automatisée qui aurait pu laisser s’installer une certaine monotonie, il parvient toutefois à varier les plaisirs une fois dehors, avec des zones plus sujettes à l’exploration, mais aussi plus complexes à aborder. Aussi, ne vous arrêtez pas à la première partie.

Quand sortez de la première grosse usine, vous avez accès à un monde plus ouvert avec des stations optionnelles qui cachent des tonnes de butin et de plans d’amélioration. Il y a des secrets à trouver et des bâtiments à fouiller pour vous améliorer avant d’atteindre la prochaine section scénarisée. Vous conduirez des véhicules, aiderez des PNJ, combattrez des boss facultatifs et en apprendrez davantage sur le monde grâce aux conversations de P-3 avec Charles.

Il faut un temps fou pour qu’Atomic Heart devienne un jeu d’action comme le montrent les bandes-annonces. Pendant la majeure partie du début du jeu, vous n’avez qu’un fusil à pompe, des munitions limitées et une hache. Vous vous faufilez dans des couloirs couverts de sang, vous passez devant des corps enroulés dans des câbles électriques et vous affrontez des robots ainsi que des mutants végétaux. L’atmosphère est oppressante, voire inquiétante, et laisse présager un jeu plus cérébral qu’il ne l’est en réalité.

L’arsenal vous encourage aussi à la récupération, puisque vous pouvez améliorer à peu près tout avec ce que vous ramassez dans les environnements. La bonne idée d’Atomic Heart est d’utiliser votre main gauche pour attirer à vous tous les éléments d’un endroit automatiquement sans vous les faire ramasser un à un. Il suffit alors de viser une série de tiroirs pour tous les ouvrir d’un coup et ramasser leurs contenus. Une amélioration vraiment bienvenue !

Vous allez donc pouvoir améliorer votre hache assez rapidement, et l’utiliser dans les nombreux affrontements au corps à corps que compte le jeu. En effet, les munitions sont d’abord assez rares, et vous vous en sortirez mieux avec la hache pour démembrer les robots agressifs (ou les mutants). Les personnages étant assez véloces, c’est assez compliqué parfois de viser juste et d’esquiver, mais une fois les pouvoirs débloqué, puisque vous allez pouvoir jouer avec du Polymère et enflammer ou geler vos adversaires. Les ennemis clignotent en rouge lorsque vous devez esquiver, sans quoi vous vous retrouverez expulsé plus loin, et sans avoir verrouillé l’ennemi, il est difficile de garder un œil sur lui. P-3 est mouvements sont lents et peu réactif dans ses premières heures, il faut beaucoup de temps pour arriver au moment où il devient mieux armé et plus efficace.

Au cours de l’histoire, vous récupérez un pouvoir électrique pour Charles qui vous permet d’assommer des robots, d’électrocuter des éléments organiques et de démarrer ou d’arrêter des machines. Il est utilisé dans de nombreuses énigmes environnementales et s’avère très utile en combat. Mais tous les autres pouvoirs sont simplement débloqués en dépensant du polymère dans les distributeurs automatiques (re-coucou Bioshock). Il y a un spray réfrigérant, une capacité qui recouvre l’ennemi de polymère que vous pouvez ensuite brûler, geler ou électrifier, un bouclier et de multiples améliorations qui augmentent la santé, ou améliorent votre esquive. tout ceci est d’ailleurs très « systémique » et aucunement intégré dans la diégèse. Ce sont simplement des « Power-up » de jeu vidéo. Et sans les améliorations, Atomic Heart est vraiment difficile.

Le gameplay n’est pas en reste non plus, et ici encore, on se demande d’où proviennent les idées. Vous devrez parfois nager dans un polymère visqueux pour atteindre des zones difficiles d’accès, mais sans limite d’oxygène, ou discuter avec des cadavres dont les implants en polymères défectueux dispose d’une petite mémoire résiduelle. Et il y a plein d’autres trucs bizarres qui se produisent. Sans compter les différentes serrures du jeu qui s’ouvrent de différentes manière à l’issue d’un mini-jeu.

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Alors, c’est foutraque hein, et pas bien subtil mais ça reste très correct comme FPS, avec quelques passages franchement flippants et une composante RPG qui pousse à expérimenter les effets du polymère. On nage très vite dans un sacré bordel au niveau des systèmes de craft et d’objets (à force d’aspirer tout ce qui passe, on ne sait plus trop ce qu’on a et à quoi ça sert), mais l’histoire est intrigante, les environnements sont intéressants, et le jeu pète de partout. Comment puis-je résumer d’autre Atomic Heart ?

Atomic Heart

Titikd

L’avis de Titiks sur PS5

En Bref

C’est foutraque, Atomic Heart. Pas bien fin non plus, voire carrément beauf’. Je n’y ai vu qu’une critique somme toute classique de toute utopie créée « pour le plus grand bien » qui se révèlent de véritables cauchemars, la finesse d’un Bioshock en moins, une hache customisée dans la gueule en plus. C’est joli, un peu cassé dans ses systèmes et bas du front la plus part du temps, mais c’est très défoulant.

3.5
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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