Depuis longtemps annoncé, la transposition spatiale de Robinson Crusoë sur Playstation VR sort enfin dans les bacs. Perdu sur une planète jurassique après la chute de sa station spatiale, et seul depuis de nombreux mois, le jeune Robin (que j’ai presque pris pour une fille au son de sa voix) ne peut compter que sur son compagnon artificiel HIGS et sur le bébé T-Rex qu’elle a adopté, Laïka , pour occuper ses journées. Le premier est prudent, paternaliste et pratique. La seconde est jouette, vive et drôle. Deux personnalités opposées qu’il faudra gérer lors de vos aventures sur Tyson III.
Y’a un Dino
Avec Crytek aux commandes, on était en droit d’attendre un titre visuellement abouti et – pour un jeu VR – on est en face de ce qui se fait de plus joli et détaillé à ce jour sur Playstation. La jungle et chacune des 6 zone possède sa propre patte, tout en garantissant des moments contemplatifs sur certains panoramas. On est assez loin de la version de démonstration présentée il y a quelques mois en termes de rendu. Moins de clipping, des textures plus fines et une maniabilité précise.
J’ai lu ici et là que le mode de déplacement se faisait par à-coup pour éviter la cinétose, et autant le dire tout de suite : le choix est laissé au joueur. Vous pouvez – dans les options – aller modifier les déplacements suivant 3 modes possibles. Si vous êtes tolérant au mal des transports en général, optez directement pour les déplacements classiques, l’immersion n’en sera que meilleure.
On aurait aimé se sentir d’avantage en Terra Incognita
D’ailleurs en terme d’immersion, Robinson s’en tire bien également, grâce à son ambiance sonore, au comportement de Laïka et de HIGS et à ses environnements beaux, plein de vie et aux beaux effets de lumière. N’allez pas naïvement croire que le Cry Engine va faire des miracles, mais il semble ici parfaitement à l’aise pour plonger le joueur dans la forêt préhistorique de Tyson III.
Concrètement, Robinson va devoir résoudre plusieurs petites énigmes en utilisant HIGS et Laïka ainsi qu’analyser son environnements pour récolter des données sur les créatures vivant sur la planète. Petite déception ici puisque si les trailers mettaient en avant d’immenses créatures, on constate que dans les faits, elles sont plutôt peu nombreuses, au profit de petits mammifères et pas mal d’insectes. Exempte de combats ou d’action, Robinson : The Journey se veut une aventure relativement calme, et il y a pour ainsi dire peu de moments de tension. Seule la dernière zone apporte un vrai plus en terme de sensations, et j’avoue que le titre vaut le coup pour ce dernier passage, qui compile tout ce qu’on a pu apprendre auparavant, en y ajoutant le stress de se faire dévorer.
Y’a un robot aussi
Il faudra essayer de remplir vos objectifs pour connaître les raisons du crash de la station Esmeralda, et si l’envie d’en savoir plus est bien entretenue par les différents objets que vous trouvez ou les empressements de HIGS, Robin est souvent livré à lui-même pour comprendre comment avancer. Votre compagnon vous aidera par moment, mais pas toujours, ce qui rend parfois la progression inutilement compliquée, puisque aucun indicateur n’apparaît à l’écran. Une bestiole fauche un élément important pour le ramener à son nid ? Suivez-la bien du regard, car si vous êtes distrait, il faudra vous débrouiller. HIGS vous demande si vous allez vraiment laisser ce petit mourir ? J’espère que vous savez de quoi il parle, sinon, vous êtes bon pour chercher quelques instants.
On regrette également que – malgré la forme de la main de Robinson visible en permanence à l’écran – le PSMove ne soit pas compatible. On a pu voir avec des titres comme Loading Human que l’utilisation de deux PSMove n’entravait en rien la progression dans un jeu VR. D’autant qu’avec la manette en main, l’immersion en prend un coup. On a bien plus l’impression de se retrouver dans un jeu que dans d’autres productions qui essaye de balayer cette sensation. Pour autant, le jeu s’avère extrêmement maniable, Robinson pouvant utiliser son stick pour envoyer un faisceau lumineux, donner des ordres simples à Laïka (comme rugir), prendre possession de HIGS pour afficher une vue en hauteur des environs et résoudre des petites énigmes de mathématique, récolter des données sur son environnement ou encore escalader divers parois.
Sur ce dernier point, le titre est assez impressionnant, car pour peu qu’on joue debout, l’impression de hauteur est saisissante. Néanmoins, les longues sessions d’escalade ne sont pas forcément une mince affaire puisque la visée des différentes prises s’effectue avec les mouvements de tête. Nombre de passage exigent aussi la manipulation de plaques de métal, des débris de l’Esmeralda, afin de dégager ou d’ouvrir divers passages, que l’on peut manipuler à loisirs grâce au rayon tracteur intégré au stick. Bref, malgré l’imposition de la manette, le jeu s’en tire avec les honneurs de ce côté.
Conclusion
Chouette pari ici rempli par Crytek qui propose avec Robinson The Journey un voyage impressionnant avec les dinosaures mâtiné de ce qu’il faut de science-fiction et de mystère. Si le pari technique est rempli avec de beaux environnements, le fait de côtoyer quelques dinos et l’enquête sur le crash de l’Esmeralda à travers les enregistrements récoltés, on aurait aimé se sentir d’avantage en Terra Incognita, avec ses dangers à tous les coins. A la place, le jeu débute alors que Robin et HIGS sont déjà bien installés sur Tyson III, presque en vacances forcées, sans aucune tension. Si l’absence de compatibilité PSMove est dommageable, le gameplay reste simple à prendre en main et offre pas mal de possibilités simplement avec la manette.
Mon plus gros reproche vient surtout ici du manque d’ambition du tout, l’impression que Crytek n’a pas pu livrer ce qu’il avait réellement en tête et se contente d’un jeu d’exploration vidé de toute tension, là où la VR permet justement une implication plus viscérale.
Robinson : The Journey
- Développeurs Crytek
- Type Exploration VR
- Support PS4
- Sortie 09 Novembre 2016
Y’a bon!
- Un beau travail sur l’immersion
- On a envie d’en savoir plus sur les raisons du crash
- HIGS et Laïka, de bons compagnons
- 6 beaux environnements détaillés et variés
- Une dernière zone de haute volée !
Beuargh!
- Plutôt plan-plan malgré le contexte
- Scanner les animaux à tout va… bof
- Un manque d’indication gênant pour la progression
- La compatibilité PSMove manque
- Le prix
- Le doublage féminin pour Robinson en FR ?