Ah ben pour une fois, on va se pencher sur un jeu dont vous n’avez sans doute pas entendu parler. Il faut quand même dire que ces vacances 2016 disposent d’un calendrier de sorties de jeux vidéo plutôt fourni et la disette estivale semble maintenant bien loin. Dans cette montagne de nouveautés, le studio indépendant Lone Hero Studio sort officiellement son Rising Islands après quelques semaines d’accès anticipé.
C’est toi l’élu, Lulu
Il y a bien longtemps régnait le chaos. Mais plusieurs sages créèrent des reliques magiques qui instaurèrent la paix. Aujourd’hui, l’un de ces sages, corrompu, décide de s’approprier les pierres pour s’abreuver de leur pouvoir et plonger une nouvelle fois le monde dans le chaos. Deux esprits protecteurs partent alors en quête d’un héros et désignent la première jeune fille rencontrée comme élue, parce qu’elle a l’air forte. Ils lui confèrent ensuite le pouvoir de changer de dimension, afin de s’approprier les pierres avant le sage déchu et rétablir la paix.
Bon, honnêtement, le traitement narratif n’est pas le point fort du jeu. Ni originale, ni bien racontée, ni même correctement mise en scène, l’histoire de la jeune Hairo n’est qu’un prétexte pour parcourir les 3 environnements du jeu, subdivisés en une petite quinzaine de niveaux (si l’on compte l’introduction). En somme, vous avez un hub central, 3 téléporteurs et des niveaux qui se débloquent au fil de votre progression (5 pour les deux premiers environnements, 3 pour le dernier).
We need a Hairo to save us
Les deux esprits colorés confient donc le pouvoir des dimensions à Hairo, qui lui permet en gros de densifier les éléments rouges ou bleus présents sur son passage, ainsi que s’accrocher aux parois de la même couleur ou de glisser sur des rails. De là découle l’entièreté du gameplay, à savoir un plateformer rempli de pièges à parcourir à travers des îles flottantes. L’idée est plutôt séduisante, d’autant que le jeu est exempt d’ennemis ou de système de combat pour se concentrer uniquement sur la course et la voltige. Et au final qu’importe le scénario prétexte d’autant que celui-ci est expédié du début à la fin.
Rising Island propose un voyage un peu trop court et malheureusement anecdotique
Le titre est malheureusement plombé par certains aspects plutôt gênants, à commencer par la technique. Si Rising Islands n’est pas des plus réussis graphiquement, il possède en outre une direction artistique plutôt banale et une absence de background de son héroïne plutôt gênante ne permettant pas au joueur de s’y attacher.
Ensuite, la caméra n’est pas des plus coopératives quand il s’agit de sauter de mur en mur ou d’esquiver des pièges mortels. Le jeu nous demande souvent de passer à travers des pièges en zappant de dimension pour les rendre inopérants, mais la transparence de ces derniers est souvent insuffisante pour voir à quoi s’attendre derrière.
Roses are Red Violets are blue
Hairo possède également une physique lourde qui dénote avec les galipettes qu’elle doit réaliser pour atteindre ses objectifs (à savoir la relique de fin de niveau). Il faut constamment garder le doigt sur la gâchette pour passer en mode “accroche” sur les murs ou les tremplins, et certains sauts sont trop millimétrés pour garder une belle fluidité de course et de voltige. On meurt assez souvent, plombé par le poids trop lourd de notre héroïne, on loupe un saut en longueur à cause d’une prise d’élan insuffisante, alors qu’on se trouve sur un petit îlot, ou on se prend une barrière d’énergie mortelle, la faute au timing trop lent du switch entre les deux dimensions. Tout cela – en plus du clipping fort présent – gâche en bonne partie le plaisir du parcours, à force de recommencer encore et toujours les mêmes passages, qu’on finit par réussir le plus souvent grâce à la chance.
Rising Island propose un voyage un peu trop court et malheureusement anecdotique à cause d’un manque de cohérence de l’univers. Rien n’y est dépeint, tout y est vide à l’exception de l’antagoniste principale et de l’héroïne, et les parcours – que l’on peut aussi réaliser en Time Attack – ne sont pas suffisamment travaillés ou perfectionnés pour être aussi fluides qu’ils le devraient. Ce ne sont pourtant pas les pièges qui manquent, ou les capacités d’Hairo de courir sur les murs ou d’opérer un dash au terme du premier monde.
Conclusion
Tenant compte de l’équipe de développement réduite (4 personnes) du studio Lone Hero, Rising Island n’est pas un naufrage complet. On peut lui pardonner les errances graphiques ou le manque de background général pour se concentrer uniquement sur l’aspect runner, le tout bercé par une musique aux sonorités répétitives mais néanmoins réussie. Cependant, la lourdeur de la protagoniste principale alliée à la finition approximative des parcours et à la brièveté certaine du tout n’incite malheureusement pas à la bienveillance, malgré de bonnes idées qui restent à exploiter correctement… dans un prochain titre ?
Rising Islands
- Développeurs Lone Studios
- Type Aventures perchées
- Support PC
- Sortie 02 Août 2016
Y’a bon!
- Une bande originale réussie
- 3 environnements différents avec des collectibles
- Un mode Time Attack
- Certains moments de voltige grisants
Beuargh!
- La caméra à la rue
- Le clipping gênant
- Le level-design inégal
- 2 heures montre en main
- La physique lourde d’Hairo
- Un background inexistant
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