Trois mots résument l’esprit d’Assassin’s Creed : immersion, innovation, héritage. À l’aube de sa création en 2007, peu auraient pu prédire l’impact de cette saga sur l’industrie du jeu vidéo. Grâce à une approche mêlant habilement histoire et fiction, elle s’est rapidement imposée comme l’une des franchises les plus emblématiques d’Ubisoft. Le livre Les Secrets d’Assassin’s Creed de Third Editions, écrit par Thomas Méreur, revient sur les origines de cette série, couvrant la période de 2007 à 2014. Un premier volume qui met en lumière les coulisses de la création des premiers titres et de dévoiler les décisions stratégiques qui ont façonné son évolution.
La publication de ce livre coïncide avec la sortie d’Assassin’s Creed Mirage, un épisode qui a marqué un retour aux sources, après une période marquée par des open-world de plus en plus vastes. Tandis que les récents opus se concentraient sur des héros éloignés des fondements de la confrérie, Mirage revient à une ambiance plus intime, à Bagdad, et nous replonge dans la peau d’un assassin qui rappelle Altair. Le choix de ce timing met en exergue l’importance de revisiter les origines d’une série qui, dès ses débuts, a su captiver les joueurs par son approche novatrice.
Les Secrets d’Assassin’s Creed se concentre sur les jeux sortis entre 2007 et 2014, débutant avec le premier Assassin’s Creed et s’achevant avec le surprenant Assassin’s Creed Rogue. Ce qui rend ce livre particulièrement intéressant, c’est qu’il ne se contente pas de retracer l’histoire des jeux, mais il analyse également les choix créatifs et techniques faits par les équipes de développement. Thomas Méreur, auteur du livre, apporte une vision d’expert, ayant suivi la série de près depuis ses débuts en tant que testeur.
La préface écrite par Patrice Désilets, créateur de la série, ajoute une touche de nostalgie et d’authenticité à cette plongée dans les coulisses de la création. On y découvre comment Ubisoft Montréal a réussi à transformer ce qui devait initialement être un simple spin-off de Prince of Persia en une licence iconique, avec un univers riche et une mythologie propre.
Les coulisses d’Assassin’s Creed sont un véritable trésor d’anecdotes et de défis créatifs, révélant comment une simple idée de spin-off est devenue une franchise majeure.
L’un des points les plus fascinants abordés dans le livre est l’évolution rapide du gameplay d’Assassin’s Creed. Initialement axé sur l’infiltration et la furtivité, la série a progressivement intégré des éléments de RPG et de combat dynamique pour répondre aux attentes des joueurs. La métamorphose de la série, qui a commencé avec des titres tels que Assassin’s Creed II et s’est poursuivie jusqu’à Black Flag, témoigne de l’agilité d’Ubisoft à s’adapter aux tendances du marché tout en conservant une certaine fidélité aux concepts originaux.
Le livre met également en lumière des faits peu connus, comme le fait que le premier opus devait être un nouvel épisode de Prince of Persia. Ce n’est que grâce à la vision des développeurs et à leur volonté de se démarquer que Assassin’s Creed a pris son envol. L’approche annuelle de sortie adoptée par Ubisoft, qui a fait débat, est aussi largement discutée dans cet ouvrage, mettant en évidence les défis de la production et les concessions nécessaires pour maintenir un tel rythme.
Le livre revient aussi sur les Grandes Étapes de la Franchise, comme le début avec le charismatique Altaïr dans un premier opus pose les bases du gameplay, avec une approche axée sur la furtivité, l’exploration et les assassinats dans un environnement médiéval. L’ère d’Ezio Auditore, la fameuse trilogie souvent considérée comme le sommet de la série, qui a introduit des innovations comme le développement du personnage à travers plusieurs jeux et une intrigue riche en émotions et en révélations mythologiques. Puis, nous avons eu la révolution maritime avec Black Flag avec l’introduction du gameplay naval qui a redéfini la série, ouvrant la voie à des mondes ouverts plus vastes et interactifs, avec les batailles en mer. Enfin, le livre aborde tournant critique avec Rogue. Bien que moins reconnu, Rogue explore un point de vue unique en nous mettant dans la peau d’un ancien Assassin devenu Templier, ajoutant une profondeur narrative inattendue et un point de vue très nuancé sur la confrérie des Assassins. L’un de mes épisode préféré.
L’une des réussites majeures d’Assassin’s Creed est son intégration fluide de faits historiques avec une trame narrative fictive. Ubisoft a su tirer parti des périodes historiques les plus fascinantes et emblématiques de notre Histoire, des Croisades à la Renaissance, pour créer un cadre immersif et parfosi presque pédagogique. L’influence de Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, et ses décisions stratégiques ont également joué un rôle crucial dans la direction prise par la série, bien que parfois controversées en raison des contraintes de temps imposées aux équipes de développement.
L’objet : L’illustration et la couverture
Marion Millier, illustratrice talentueuse déjà bien occupée chez third Editions, se distingue par son habileté à capturer l’essence d’univers complexes et à les traduire en visuels plus abstraits très réussis. Dans son travail pour la couverture de « Les Secrets d’Assassin’s Creed : de 2007 à 2014 », elle parvient à intégrer de manière subtile les éléments clés de la franchise. La couverture est dominée par un symbole central qui est une fusion de l’iconographie propre à « Assassin’s Creed ». Ce symbole est entouré par des motifs inspirés de glyphes ou de symboles occultes, intégrés dans un dessin d’aigle stylisé, un clin d’œil direct à la mythologie de la série. L’aigle représente traditionnellement la vision de l’Assassin, une capacité qui permet aux personnages de repérer les ennemis et les objets d’intérêt.
Le titre du livre, « Les secrets d’Assassin’s Creed », est placé en haut, avec une typographie qui rappelle les époques médiévales et la Renaissance, périodes souvent explorées dans les jeux de la série.
La palette de couleurs est principalement composée de nuances de blanc, de gris et de noir, créant une ambiance sobre et classique. L’usage de ces teintes neutres met l’accent sur la symbolique et l’élégance du design tout en évoquant une certaine intemporalité. Le rouge, utilisé dans le logo de l’Assassin au centre, contraste fortement avec le reste de la composition. Ce choix de couleur pour le logo renforce son importance et rappelle les thèmes de danger, de sang et de révolution présents dans les jeux.
Le symbole central est le logo iconique de la Confrérie des Assassins, un élément récurrent dans toute la série « Assassin’s Creed ». Ce logo, souvent représenté comme une pointe de flèche stylisée, est directement associé aux Assassins et à leur credo de liberté, de lutte contre la tyrannie et de protection de la libre volonté.
Les motifs qui entourent le logo incluent des symboles alchimiques, des éléments cartographiques et des formes géométriques complexes. Ces éléments font écho aux thèmes de la série liés aux civilisations anciennes, aux secrets de l’histoire, et aux connaissances perdues. Ils rappellent également les mystères de la Première Civilisation (ou Isu), une race ancienne et avancée technologiquement dans l’univers du jeu, dont les artefacts influencent grandement le cours de l’histoire dans la série.
En résumé, la couverture de « Les Secrets d’Assassin’s Creed » utilise une esthétique qui reflète à la fois les thèmes centraux de la série et la période historique explorée dans les jeux, tout en se servant d’une palette de couleurs et d’une iconographie qui renvoient à l’élégance, au mystère et à la complexité de l’univers créé par Ubisoft.
Les Secrets d’Assassin’s Creed est une lecture incontournable pour les passionnés de la série comme pour ceux intéressés par l’industrie du jeu vidéo en général. Ce premier volume propose un retour aux sources de la franchise, en dévoilant les stratégies et les innovations qui ont permis à Assassin’s Creed de devenir un pilier du genre action-aventure. Alors que la saga continue d’évoluer, ce livre nous rappelle pourquoi elle a su captiver les joueurs depuis plus de quinze ans, et pourquoi elle reste une force majeure dans le paysage vidéoludique.
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