Après Uncharted (et Godzilla), Nicolas Deneschau s’attaque au monstre The Last of Us dans son livre Décrypter les jeux The Last of Us. Que reste-t-il de l’humanité ? chez Third Editions. Et dans cette cicatrice vidéoludique que représente le diptyque The Last of Us, l’auteur choisit de débuter son analyse par une notion inattendue : l‘amour.

“Ok”

Qu’on en soit conscient ou non, il est indéniable que l’amour se situe au cœur de l’expérience narrative de Naughty Dog. L’amour, sa perte, son essence, mais aussi ses dérivés, comme la passion, la vengeance et au final, la violence. L’auteur insiste sur le fait que pour illustrer au mieux l’amour véritable, il fallait passer par la perte totale de repère, par une apocalypse. Si le cordyceps est un prétexte, c’est bien pour illustrer cet après où tout est perdu, où “il ne reste que nous” à sauver.

L’humain et l’amour que l’on éprouve sont devenus la seule véritable raison de vivre, mais aussi celle de mourir, quand il n’est plus question de religion, d’idéologie ou de patrie. La sphère intime s’est resserrée au maximum sur des groupes limités où se déroulent les drames autrement plus déchirants que dans le monde d’avant. 

Et je me dois de vous mettre en garde sur la lecture de cet ouvrage : comme son auteur l‘indique, il vous révélera l’intégralité de l’intrigue des deux titres pour mieux l’explorer en profondeur. Je ne peux donc pas vous le conseiller si vous n’avez pas terminé les deux jeux, qui sont complémentaires.

L’auteur débute par une longue présentation des parcours de ceux qui ont construit The Last of Us ou qui ont eu une influence sur la direction narrative prise par le studio au fil des années. Neil Druckman, Amy Henning, XXX… autant de nom dont nous avons ici le parcours complet, semé d’embuches, de rencontres fortuites, de mauvaises décisions mais aussi de tentatives jusqu’au-boutistes qui ont payés.

Ceux qui n’étaient finalement que des faiseurs, voire des plagieurs à leurs débuts ont presque redéfini ce que devait être le jeu vidéo narratif au fil de leurs productions. Très tôt rachetés par Sony pour faire de Crash Bandicoot une mascotte à leur Playstation, ils ont fourni à chaque génération des séries qui comptent parmi les classiques – même si l’on compte des épisodes de trop. Crash Bandicoot, Jack and Daxter, puis Uncharted et enfin The Last of Us. Une direction de plus en plus orientée vers le cinéma, à une époque ou le rapprochement entre les deux médias n’était au mieux que maladroit, mais souvent mal vu.

Des portraits complets et passionnants à lire car détaillant l’intégralité des parcours de ces têtes pensantes de The Last of Us. Et pour la première fois, j’ai trouvé ces différentes histoires, ces différents parcours, plus passionnants à suivre que l’histoire du jeu. Le style de Nicolas Deneschau est efficace et se laisse lire tout seul.

Vient ensuite le gros de l’ouvrage, à savoir l’histoire complète du diptyque de The Last of Us. Indissociables, les deux volets forment une seule histoire, déchirante, retranscrite ici à la manière d’un récit complet.

La lecture de l’ouvrage de Nicolas Deneschau est une fois encore très fluideTout très documenté et recoupé, de l’analyse des personnages (on songera à Abby, que l’on nous force à incarner malgré le dégoût premier qu’on lui porte) à la création du monde post-apocalyptique.

L’ouvrage se divise en 2 grandes parties pour 300 pages qui se dévorent toutes seules, mais comme on l’a indiqué plus haut, il serait criminel de se lancer dans cette lecture sans avoir terminé les deux jeux, richesse narrative oblige.

« Décrypter les jeux The Last of Us. Que reste-t-il de l’humanité ? » nous fait revivre le périple d’Ellie, en commençant par la genèse de ses concepteurs, les changements majeurs apportés par les personnalités du studio, des errements aussi, à la conclusion faite de violence du second volet, le tout est truffé d’informations et d’anecdotes qui rendent la lecture passionnante. Un achat indispensable ? Évidemment !

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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