Le roman à l’origine de la série culte « Conan le fils du futur » créée par Hayao Miyazaki !
À 17 ans, Conan est un rescapé. Après des années de conflit qui ont ravagé la planète, il se retrouve seul sur une île rocheuse, terrain hostile sur lequel il apprend à survivre, avec les oiseaux pour unique compagnie. Son isolement prend fin le jour où un navire ennemi l’emmène. Il débarque alors à Industria, ville sous la suprématie de l’Ordre nouveau. Le jeune homme pense à fuir, mais une menace gronde et les derniers hommes courent en réalité un grave danger…
Ouvrage précédemment publié sous le titre Après la vague (The Incredible Tide – 1970), il est ici présenté dans une toute nouvelle traduction.
Je me souviens vaguement (ahah) de la série que je regardais étant plus petite, plus pour le personnage de Lanna que j’adorais que pour le dessin animé en lui-même. J’avais donc peu de souvenir de l’histoire, et me suis lancée dans la lecture à l’aveugle, sans les sens aiguisés de Briac Roa.
D’abord, on découvre Conan, jeune Robinson Crusoé, vivant seul sur un îlot perdu au milieu de l’océan. Sa force surhumaine n’est pas sa seule qualité ; humble et confiant, il incarne un héros pur. Il survit depuis 5 ans, seul, à part les oiseaux, dont une sterne envoyé par Lanna, son amie d’enfance.
Le monde est post-apocalyptique, on apprend qu’une catastrophe naturelle a tout dévasté, et privé de technologie le monde entier. Quand un bâteau emmène de force Conan vers Industria, cité policée gouvernée par l’Ordre Nouveau, on se rend compte que le monde a mal tourné, les habitants sont classés selon leur force de travail, et divisés en différentes castes. Les dénonciations en vue d’obtenir des privilèges sont monnaie courante. Rien de très réjouissant. Conan refusera de se soumettre à ce système dictatorial et sera jeté en prison.
L’Ordre Nouveau met de nombreux moyens dans la recherche d’un homme appelé Le Professeur, le seul à connaître les secrets de la technologie.
En alternance, on suit également Lanna, sur une île principalement peuplée d’enfants un peu livrés à eux-même, même si l’oncle médecin et la tante de la jeune fille essaient de maintenir tant bien que mal un peu de cohérence et d’humanité.
La jeune tante communique avec son père par télépathie. Père qui n’est autre que le Professeur, Briac Roa, qui se trouve à Industria, caché à la barbe de l’Ordre Nouveau…
L’histoire est intéressante mais comporte quelques longueurs, et finalement peu d’explications sur l’avant et l’après. J’ai lu quelque part qu’il pourrait s’agir d’une quadrilogie, dont seul un tome aurait été traduit pour le moment. Je ne sais pas si c’est effectivement le cas, mais ça paraît cohérent car c’est comme s’il manquait un prologue, et qu’un tome suivant allait paraître ; le livre se termine un peu “sur le fil”, en plein milieu de l’action (même si on comprend la façon dont les choses vont évoluer, c’est un peu frustrant).
Le monde post-apocalyptique est tout à fait cohérent, et fait froid dans le dos. Les deux nouvelles gestions différentes sont mises en opposition de façon intéressante, entre Industria et High Harbor.
A noter que le roman a été écrit en 1970, et il s’agit d’une nouvelle traduction. J’y ai malheureusement trouvé quelques fautes, dommage pour un roman destiné à la jeunesse.
Le livre est indiqué à partir de 12 ans, mais je pense qu’un public un peu plus mûr comprendra mieux les tenants et aboutissants de la situation.
Les fans de la série d’Hayao Miyazaki seront évidemment le meilleur public pour ce livre, qui parle avant tout du respect de la planète, des noirceurs et bontés humaines, et de la sagesse (personnifiée par Briac Roa).
Pour les lecteurs moins aguerris, ce sera un roman inhabituel, avec des personnages principaux attachants, et des antagonistes assez classiquement guidés par le pouvoir. Le personnage secondaire de la docteure Manski apporte des nuances intéressantes.
Un livre qui donne envie de voir – ou revoir – la série animée !
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