Bound by Flame
- Développeurs Spiders
- Editeur Focus Home Interactive
- Type RPG
- Support Pc, PS3, Ps4, XBox360
- Sortie 09/05/2014
Dans le même genre :
- Mars War Log
- Game of Thrones
- Of Orcs and Men
Once Upon a Time…
Certains d’entre-vous ont déjà eu un aperçu lors du Live la semaine dernière, mais revenons de façon plus complète et structurée sur le dernier né des studios Spiders : Bound By Flame.
Spiders est un studio français dune vingtaine de personnes qui sont déjà l’origine de bons titres, certes moins ambitieux que leurs homologues outre atlantique, mais tous pétris de l’envie de bien faire. Spiders a déjà travaillé avec Cyanide sur Of Orcs and Men, le Testament de Sherlock Holmes, mais aussi un petit RPG dématérialisé sympathique qui nous faisait incarner une fée dans divers mondes : Faery Legend of Avalon. Plus récemment, ils ont aussi été à l’origine de Mars War Log, un titre auquel nous n’avons malheureusement jamais joué.
Bref, si on a pris la peine de vous introduire un peu Spiders, c’est pour remettre les choses à leur juste place : bien que Bound By Flame aie profité de présentation marketing digne d’un titre Bioware, nous promettant liberté et choix dans une aventure épique à souhait, la réalité nous rattrape assez rapidement pour nous rappeler que nous sommes dans une production française et que la signification de Triple A est définitivement différente dune région du monde à l’autre.
…a Demon Age…
Les Seigneurs du Givre ont unanimement décidé de lancer leurs Mortarmées à l’assaut du monde de Vertiel, plongeant celui-ci dans une guerre totale dont l’issue funeste est proche. Dans un dernier espoir, un groupe de Mages Rouges tente une dernière manoeuvre pour contrer les Seigneurs du Givre et loue les services d’un groupe de mercenaires sensés les protéger pendant leur mystérieux rituel. Alors que le temple où se déroule la cérémonie est prise d’assaut par la Mortarmée, le rituel tourne mal et le mercenaire Volcan se retrouve possédé par un démon du feu. Si cela augmente de façon drastique ses capacités au combat à grand renfort de magie, il ne peut exister deux âmes au sein d’un même corps et Volcan devra choisir de contenir le démon ou de laisser toute sa puissance éclater pour mettre fin à la menace venue du Froid
Manque de chance, ce Volcan, c’est vous ! Allez-vous laisser le démon investir de plus en plus votre corps ou déciderez-vous de le maintenir en laisse pour garder le contrôle de votre corps ?
…of a Dragon Soul.
Bound By Flame a été écrit par des fans de littérature Fantasy et cela se ressent dans les nombreuses références utilisées, mais aussi de nombreux clichés (le style vestimentaire très léger de ces dames, par exemple). Comment ne pas penser aux White Walkers de Game of Thrones ou aux Engeances de Dragon Age à la simple lecture de lentrée en matière ? Certains personnages sont dailleurs clairement inspirés de protagonistes dautres jeux, à limage de la troublante Edwen, rappelant sans peine la belle Morrigan dans Dragon Age. En soi, ces références répondent à des codes bien précis de la littérature fantastique et il nest pas si choquant de retrouver ici les ingrédients classiques repris également dans dautres productions : une menace antédiluvienne, une coalition héroïque, des alliés au passé trouble le principal problème de Bound By Flame, cest quil le fait de façon très limitée, voire au pied de la lettre. Au-delà des mises en scènes inexistantes lors des dialogues, donnant limpression que les protagonistes récitent un texte sur un ton sans aucune passion, il faut gratter tous les dialogues annexes pour en apprendre un minimum sur le monde qui vous entoure. Si en règle générale, nous sommes plutôt friands du contenu destiné à étoffer le background, à limage des très nombreux ouvrages ou quêtes annexes dun Elder Scrolls ou encore une fois dun Dragon Age, on aura plutôt tendance ici à passer outre toute tentative de développement pour se concentrer sur lessentiel, la faute ici à une écriture globale sur titre peu qualitative.
Epique ? Epique ? Et Colégram !
Si d’autres studios français, à limage de Cyanide, compensent leurs carences techniques par un développement de leur univers et une écriture de dialogues délicieuse, le travail reste encore à faire chez Spiders où cet aspect semble secondaire. Si l’on fait exception de la vulgarité générale des dialogues, la quasi totalité des personnages importants parait se moquer éperdument des événements. Volcan est possédé ? Ok, il gère sans sourciller, malgré la menace de voir son âme effacée. Il change physiquement une fois le pacte avec le démon scellé, arborant un torse enflammé et des yeux de braise ? Peu sont ceux qui y accorderont la moindre importance. Bien entendu, selon que vous laissez ou non le démon prendre le dessus, l’attitude générale du monde autour de vous sera différente, mais un peu à la manière d’un interrupteur : le premier chapitre vous laissera choisir si vous laissez ou non le démon prendre possession de vous, et c’est là le seul réel choix – et donc impact – qui vous sera donné et modèlera le reste de l’aventure.
De son côté, Volcan entretient avec le démon une relation plutôt sympathique, la cohabitation se passant plutôt bien malgré que chacun deux est un mort en sursis, et leurs lignes de dialogues sont pour le coup les plus réussies du jeu. Cela rappelle un peu les répliques de Peter Parker quand il affronte ses antagonistes en lâchant un bon mot ou une petite blague bien placée. C’est fun, et parfois second degré mais est-ce approprié pour un RPG médiéval fantastique où le monde est en déclin et l’humanité proche de l’extinction ? A cause de cette écriture, nous ne prenons jamais les enjeux au sérieux et donc, ne parvenons jamais à nous impliquer émotionnellement dans l’aventure.
Monde ouv… ah non…
Là où la communication était un peu trompeuse, c’est qu’il sagit dun RPG extrêmement linéaire. Non pas que ça soit un mal quand c’est bien fait, mais oubliez la possibilité de vous promener dans la nature à la recherche de secrets à découvrir ou de mystères anciens. Le titre est découpé en 4 zones fermées, à la progression dirigiste. Ainsi, il est impossible de revenir dans les marais une fois la montagne atteinte, fermant par là même toute possibilité de compléter les quêtes annexes liées au lieu dépassé. On se souvient d’une progression similaire dans Of Orcs and Men, mais cela était expliqué par la fuite en avant des deux protagonistes.
Concrètement, Volcan arrive jusqu’à un campement ou un petit village qui contient son lot de quêtes annexes, magasins et PNJ assez bavards, et une zone plus vaste aux alentours peuplée d’ennemis à abattre. Ces zones hostiles ne sont en général qu’un enchevêtrement de couloirs débouchant sur une zone de combat où il est de bon ton de trucider tous les ennemis pour récupérer leur butin. Un coup d’oeil à la carte vous renseignera sur tous les objectifs en cours et ne vous laissera globalement jamais vous perdre, limitant les allers et retours de façon efficace. Si les environnements traversés sont en général assez jolis et bénéficient de jolis effets de lumière, on ne peut en revanche pas en dire autant de certains endroits bien plus pauvres, tant techniquement qu’artistiquement. La modélisation de certains éléments prête même parfois à sourire quand on se rend compte que les débris ici et là ne sont qu’une texture plate sans relief, agissant comme un trompe l’oeil pour le coup assez réussi.
Autre élément bien réussi, la bande son profite des talents d’Olivier Derivière, décidément bien occupé ces dernières années, avec à son actif les très réussies bandes originales de Remember Me, de Of Orcs And Men ou encore Obscure. On vous conseille d’ailleurs vivement l’écoute de son travail disponible sur SoundCloud, ça fera du bien à vos petites oreilles !
En temps réel mais pas trop vite stp.
Mais ceci passe très vite au second plan et on se concentre rapidement sur l’action qui souffle de façon égale le froid et le chaud.
On recompare ceci au deuxième opus de Dragon Age, mâtiné des autres productions de Spiders avec des combats en temps réel, une roue d’action figeant le temps et 3 styles de combats parmi lesquels il est possible de jongler en plein affrontement, associés à leurs arbres de compétences spécifiques que nous pouvons améliorer selon notre bon vouloir. Si le guerrier s’aide de sa prestigieuse arme à deux mains pour infliger de gros dégâts et briser la garde des ennemis protégés par un bouclier, il s’avère logiquement plus lent que le rôdeur, apte à approcher l’ennemi furtivement, lui asséner un coup puissant dans le dos avec ses dagues avant de lancer les hostilités, poser des pièges et esquiver les coups pour lancer une puissante contre-attaque. Si on peut passer d’un style à l’autre à laide dune simple touche, la pratique s’avère moins réussie étant donné le temps requis pour ranger son arme et empoigner les autres en plein coeur de l’action. On en profite alors pour se débarrasser d’un type d’ennemi sensible à un type avant de courir se réfugier et changer de style pendant que votre allié occupe les monstres.
Le troisième style vient en support des deux autres, et est conféré par votre brûlant parasite : la pyromancie. Les principaux antagonistes étant des monstres de glace, le feu leur fait naturellement plus de dégâts, que cela soit sous la forme de boule de feu ou lorsque vous enflammez vos armes, puisant dans vos réserves de mana. Il vous est possible d’augmenter les 3 arbres de compétences simultanément ou de vous concentrer sur un seul, spécialisant Volcan dans un job précis, selon votre façon de jouer. Chaque montée de niveau vous octroyant 2 points de compétences et un point de trait à dépenser, le système se veut assez souple pour que tout le monde y trouve son compte, d’autant que certains Traits sont soumis à des conditions à remplir dans le jeu (ouvrir autant de coffres, tuer autant de monstres etc) et ont un coût variable, obligeant le joueur à faire des choix : acquérir de nombreuses petites compétences ou de plus puissantes mais en moindre nombre ? Ici, le choix est donné et on passe au final avec plaisir un peu de temps dans la personnalisation de Volcan, ce qui comble un peu la pauvreté des outils de création de personnage en début de partie. D’autant que la fabrication à laide des nombreux matériaux récupérés un peu partout s’invite dans la partie, même si le système de poids maximal limite votre inventaire.
Il vous est en effet possible d’acheter ou de récupérer armes et armures dans les commerces ou dans les coffres.Réfléchissez bien avant de débourser vos deniers, les magasins sont rarement bon marché, mais leur contenu est unique à chaque zone de jeu. Si vous optez pour une nouvelle armure, un petit tour dans votre inventaire vous permettra d’améliorer votre équipement en lui ajoutant des espalières spécifiques, donc la confection et les effets dépendra des matériaux récupérés. Ainsi certaines armes et armures possèdent des emplacements pour y greffer des améliorations parmi lesquelles vous pourrez choisir, suivant que vous êtes plus attiré par la magie, les coups critiques ou la puissance brute par exemple. A moins que vous ne préfériez empoisonner vos ennemis Il est bien entendu possible de démanteler les équipements comme les améliorations pour avoir une chance de récupérer des matériaux, on jongle donc sans mal et avec plaisir entre les différentes possibilités pour améliorer Volcan à sa manière, d’autant qu’il est possible – même s’il est un peu plus compliqué à utiliser – de confectionner des pièges assez puissants à poser sur le champ de bataille afin d’attirer les ennemis vers une mort quasi certaine avec un minimum d’effort.
Vos ennemis profiteront souvent de leur nombre et de leurs attaques à distance pour vous mettre à mal, certains combats pouvant tourner au cauchemar très rapidement si la chance n’est pas de votre côté.
Il n’est d’ailleurs pas très rare de mourir d’entrée de jeu pour un combat mal abordé, les ennemis pouvant continuer à vous frapper lorsque vous êtes au sol et faire fondre votre jauge de vie aussi vite que leur carcasse au soleil. Ces pics de difficultés sont d’ailleurs une source de frustration alors qu’ils surviennent de façon totalement aléatoire. Les boss gigantesques aperçus dans les bandes-annonces répondent également à l’appel et ce dés le début de l’aventure. A dépiauter morceau par morceau, ces monstres seront souvent accompagnés d’acolytes increvables destinés à vous pourrir l’existence et vous forceront à rester très mobile, ce qui constitue de toute façon la meilleure stratégie à adopter face aux boss. Ne comptez pas trop sur vos alliés, ceux-ci servant davantage de leurres que de véritables soutiens, même si vous pouvez leur donner des directives générales (utilise tes sorts personnels, attaque à distance, au corps à corps, débrouille-toi!). Comptez davantage sur votre garde et l’esquive proposée par le Rôdeur pour vous dépêtrer tout seul comme un grand avant daller prêter main forte à vos alliés décidément bien frêles ou de fuir la zone d’action ennemie, les monstres reprenant alors bien sagement leur position initiale.
Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!
Après une douzaine dheure passée avec Volcan, difficile de dire que Bound By Flame a tenu ses promesses.Relativement court, techniquement faiblard, peu intéressant scénaristiquement, dune difficulté inégale et mal fini, Bound By Flame nest certes pas le titre quon nous a vendu à grand renfort de bande annonce, mais nest pas non plus une catastrophe pour autant. Si lécriture ne flirte pas avec le meilleur, on retiendra certaines sucreries bien trouvées qui nous feront sourire, certains environnements plutôt bien réalisés, un système dartisanat et dévolution très efficace et bien pensé et une bande son digne des plus grandes épopées. On essayera doublier les carences techniques, les dialogues souvent insipides ou vulgaires, lintelligence artificielle très artificielle, le charisme de certains alliés ou la brièveté de laventure pour voir en Bound By Flame un titre pétri de bonnes intentions mais manquant cruellement de moyens. Néanmoins, si vous avez tâté et apprécié les précédents titres cités plus haut (Game of Thrones, Of Orcs and Men), Bound By Flame pourra vous occuper avant la sortie de The Witcher : Wild Hunt ou Dragon Age Inquisition plus tard cette année
Y’a bon!
- Certaines répliques valent le coup
- Le système d’artisanat
- Le système d’évolution
- Assez joli parfois…
Beuargh!
- … mais techniquement désuet
- Aucune dimension épique
- Une écriture maladroite
- Un cloisonnement des zones qui fait tache
- Très court pour le genre en ligne droite
- La repompe d’un peu tout ce qui fonctionne
L’info en +
Edwen
Une bonne partie de l’intrigue reposant sur l’identité et les pouvoirs d’Edwen, et si vous n’avez pas déjà deviné plus ou moins ce qu’elle est au bout d’une heure, sachez juste que son nom provient de Gwen, d’origine galloise et qu’il signifie tout simplement blanc.
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