Elle n’est pas la première console de salon de l’histoire, mais elle est très certainement celle qui a lancé le boom des jeux vidéo à la fin des années 1970.
Elle aura marqué toute une génération de joueurs qui découvraient avec elle une nouvelle manière de se divertir depuis chez soi.
Devenue culte au fil des ans, la console Atari 2600, d’abord commercialisée sous le nom d’Atari VCS, est une de ces consoles qui aura le plus influencé l’histoire du jeu, au même titre que la NES, la PlayStation 1 ou la Game Boy.
Elle aura malheureusement aussi été le début de la fin pour Atari, qui avait d’abord rencontré le succès avec ses bornes d’arcade avant de sortir la 2600.
Le succès fut peut-être trop grand pour les dirigeants de la firme américaine qui ne surent comment bien le gérer. Toutes les autres consoles qu’ils sortiront après l’Atari 2600 seront des échecs en comparaison, et la compagnie faillit bien disparaître dans les années 2000, avant d’être rachetée par une société française, Infogrames. Aujourd’hui, Atari a réussi à un peu revenir sur le devant de la scène, mais en changeant de politique puisque la firme s’est désormais orientée vers le monde des cryptomonnaies et du casino. En effet, Atari a ouvert son propre casino en ligne où il propose aussi bien des jeux classiques comme du blackjack, de la roulette, des jeux de dés ou des machines à sous, mais aussi des jeux tirés de l’univers des anciens jeux vidéo à succès de l’entreprise, qui avait d’ailleurs sorti un opus, sobrement intitulé Casino, dès 1978, sur l’Atari 2600, comme un présage de ce que deviendrait la compagnie 40 ans plus tard.
Des chiffres ahurissants
Mais bien avant tous ses déboires et sa reconversion, Atari a changé la face du jeu vidéo le 14 Octobre 1977, avec la sortie donc de l’Atari VCS. Elle doit faire face à deux autres concurrents déjà sur le marché, la RCA Studio II et la Channel F, deux consoles à cartouches tombées dans l’oubli depuis car le raz-de-marée de la console d’Atari ne leur laissera aucune chance. Avec plus de 27 millions de consoles vendues à travers le monde, même si c’est essentiellement aux Etats-Unis et en Europe qu’elle rencontrera le succès, l’Atari 2600 bat tous les records, surtout pour l’époque.
La Xbox et la GameCube, notamment, malgré leur époque plus récente où il était bien plus facile d’acquérir une console de salon qu’en 1977 et malgré un marché potentiel beaucoup plus grand suite à la mondialisation et la globalisation des échanges, ont été écoulées à moins d’exemplaires que l’Atari 2600, sortie 24 ans avant ces deux succès de Microsoft et Nintendo. Pour la petite histoire, ce sont la Playstation 2 et la Nintendo DS, flirtant toutes deux avec les 155 millions d’exemplaires vendus, qui sont largement les deux consoles les plus populaires dans le monde du jeu vidéo.
Nouveau système, pléthore de jeux
Son système et ses spécifications techniques seront révolutionnaires et permettront de proposer des jeux d’un tout nouveau calibre. D’abord uniquement pensée pour des jeux en « un-contre-un » de type Pong, la borne d’arcade culte d’Atari, la console va se servir de cette première particularité pour au final proposer des jeux bien différents. Ensuite, en laissant le programmeur plutôt que les composants s’occuper de la routine d’affichage, Atari a, presque sans le vouloir, ouvert la porte à tout un nombre de nouvelles possibilités d’affichage, avec notamment le défilement de l’écran ou la présence d’arrière-plans.
L’énorme catalogue de jeux pour l’époque, avec plus de 900 titres, sera l’autre grand attrait de l’Atari 2600. Avec des hits comme Combat, Adventure ou Kaboom!, des adaptations de jeux d’arcade comme Pac-Man, Space Invaders ou Asteroids et même des premiers jeux sous licence comme Les Aventuriers de l’Arche Perdue, tout le monde était certain de trouver un jeu qui lui plairait sur l’Atari 2600. Mais, paradoxalement, c’est aussi à cause de ces jeux qu’Atari finira par tomber.
Pauvre management + crise = fin
En effet, Atari a eu une politique très dure envers ses développeurs, ne les payant pas au prorata du succès du jeu. L’histoire de Rick Maurer, qui n’a touché que 11 000 dollars pour son travail sur Space Invaders, titre qui en a rapporté plus de 100 millions à Atari, a fait grand bruit. Aussi, Atari ne créditait jamais le nom des développeurs dans les jeux. Cette injustice entraîna la création du premier easter egg de l’histoire avec le développeur Warren Robinett qui dissimula son nom dans une pièce secrète du jeu Adventure.
Cette très mauvaise réputation d’Atari fut doublée d’une polémique sur la sortie de plusieurs jeux purement pornographiques dont Custer’s Revenge, un titre au scénario plus qu’atroce qui plus est.
Si ces dérives n’ont pas entamé le succès de l’Atari 2600, qui fut produite jusqu’en 1992, soit pendant 15 ans, un record, elles ont grandement mis à mal Atari dont les prochaines consoles ne rencontrèrent jamais le même engouement, peu aidées par la grande crise du jeu vidéo de 1983 et la concurrence grandissante de Nintendo avec la sortie de la NES lors de cette même année 83.
Renaissance
Depuis, Atari a déposé le bilan, été rachetée puis liquidée avant de renaître de ses cendres en 2013 sous le nom d’Atari SA et de diversifier ses activités, en créant sa propre cryptomonnaie, sa propre blockchain et son propre casino en ligne au sein de l’univers virtuel de Decentraland. Mais profitant d’une santé financière retrouvée, Atari s’est tout de même permis de sortir une nouvelle console en 2021, sous le mythique nom d’Atari VCS, tout en continuant à surfer sur la vague du retrogaming avec sa série de consoles Atari Flashback.
L’Atari 2600, elle, restera dans les mémoires comme la première console à succès de l’histoire, celle dont les consoles de cinquième génération d’aujourd’hui ne sont, au final, que des descendantes, et, à ce titre, demeurera comme la plus culte des consoles de salon.
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