Assassin’s Creed Rogue
- Développeurs Ubisoft Sofia
- Editeur Ubisoft
- Type Aventure templière
- Support PC, PS3, Xbox360
- Sortie 13/11/2014
Dans le même genre :
- Assassin’s Creed III
- Assassin’s Creed Black Flag
Alors que le très français Arno est sous la lumière des projecteurs depuis quelques jours, arpentant Paris lors de la Révolution Française, un autre assassin évolue dans son ombre. Loin des lumières de la “New Gen” et ses aléas, Shay Cormac conclut ce que nous pourrions nommer la Quadralogie Américaine d’Assassin’s Creed. Un ultime chapitre comblant les années située entre les pirateries d’Edward et l’Indépendance des États-Unis menée secrètement par Ratonhnhaké:ton. Dans l’ombre, le dernier épisode sur console ancienne génération pourrait bien être celui qui convaincra le plus de monde…
Shay
Quelque chose s’est produit dans Assassin’s Creed III. Une frontière que l’on pensait bien réelle jusque là s’est effritée. Avait-on remis en question le bien-fondé de la quête d’Ezio Auditore ? N’avait t-on pas bien assimilé les raisons qui avaient poussé Altaïr à réformer la Guilde ? La liberté et le libre arbitre prôné par les assassins n’était-elle pas la vision parfaite du monde contrairement au contrôle oppressant désiré par les Templiers ? Connor fit le constat amère que la liberté sans contrôle n’était que chaos et que le chemin emprunté avait – avec le temps – modifié sa perception du monde au profit d’un dogme séculaire.
Shay Cormac est convaincu également que la quête de liberté des Assassins est légitime et oeuvre pour le bien de tous. Mais dans un monde où la remise en question du Crédo est une hérésie, Shay commence à douter du bien fondé de son ordre et surtout des moyens employés.
Traqué et laissé pour mort par ses anciens camarades et mentors, Shay se verra offrir une autre vision du monde lors d’une renaissance au sein de ceux qu’ils considérait jusqu’alors comme ses ennemis mortels…
Assassin’s Creed III.2.IV Rogue Edition
Pour les fans de la licence, Rogue symbolisera une synthèse complète des précédents épisodes, non seulement via la méta-histoire se situant dans les bureaux d’Abstergo, regorgeant de notes et fichiers à débloquer résumant les données collectées par les Templiers, que dans son contenu. En effet, il ne faut pas réellement chercher de nouveautés dans cet épisode, mais plutôt un résumé de tout ce qui a été réalisé jusqu’ici au service d’un héros remettant en question tout ce à quoi le joueur a été habitué en terme de background. Entre les batailles navales, les 3 cartes du mondes mixant détroits gelés et forêts luxuriantes regorgeant d’objets et artefacts à découvrir, parfois au plus profond de dangereuses caverne, les personnages déjà croisés, comme le sympathique Haytham, Achille (plus jeune) ou Adéwalé (plus vieux)… Rogue ravira les fans qui veulent d’avantage d’éclaircissements sur l’histoire générale, entre Black Flag et Unity, se révélant même quasi indispensable pour profiter pleinement de l’escapade parisienne. Si l’on pouvait donc désigner les aventures d’Aveline comme presque anecdotiques, la traque de Shay n’est pas un spin-off greffé à la méta histoire principale, mais bien un maillon important, mettant un coup de pied dans la fourmilière si bien agencée de la lutte entre Assassins et Templiers.
Si rien n’a vraiment été corrigé en terme de maniabilité ou de logique de gameplay dans cet épisode, le renversement des rôles apporte tout de même son lot de nouveautés, comme les rôdeurs. Maintenant dans les bottes d’un templiers (au terme de quelques heures tout de même, le conflit intérieur de Shay le torturant de plus en plus jusqu’à une mission à Lisbonne plutôt courte mais très sympathique illustrant l’effondrement des convictions du jeune assassin), c’est maintenant à Shay à redouter les bottes de paille, les badauds assis sur un banc ou les armoires. Les rôdeurs assassins vous traqueront à peu près partout et ce sera à vous de les débusquer avant qu’ils ne vous attaquent sournoisement. Uniquement décelables grâce à leurs murmures et à la vision d’aigle, Shay devra frapper le premier s’il ne veut pas terminer comme ses nombreuses victimes. Si les points de synchronisations sont toujours de la partie, des séquences de libération de quartier vous confrontant aux assassins sont disponibles, tout comme la très réjouissante restauration des quartiers dans les quelques villes du jeu. L’intrigue prenant place avant le grand incendie ayant déjà ravagé un quartier lors des aventures de Connor, New York paraitra donc plus grande à parcourir mais aussi plus dangereuse à cause des rôdeurs.
Il est regrettable d’ailleurs qu’un meilleur travail n’ait pas été effectué sur les comportements des assassins. Si les Rôdeurs ne sont certes pas bien malins, ils ont l’avantage d’être bien cachés et de représenter un danger quasi permanent. Mais la vision des assassins depuis le point de vue de Shay et des Templiers est peut-être un peu trop simpliste et dénote avec ce que nous avions l’habitude de voir, troquant sagesse et mesure pour violence et meurtre de masse. Tout est fait pour nous montrer des assassins ne reculant devant rien pour parvenir à leurs fins, le trait est un peu forcé, mais sans un véritable travail de fond, il faudra se contenter de cette vision réductrice. Cela a au moins l’avantage de ne pas remettre tout le gameplay en question pour Ubisoft Sofia, dont la mission était d’avantage de créer un épisode de transition qu’une refonte d’un système, qui aura été opérée par Ubisoft Montréal (dont l’analogie avec Abstergo est plus appuyée dans cet épisode).
Vos promenades dans les contrées enneigées de l’Atlantique Nord se feront à coups de brise-glace sur les flots et la nage dans les eaux glacées ne pourra forcément excéder les quelques secondes sous peine d’entamer la santé de votre protagoniste. Quelques vaisseaux assassins pourront également vous aborder au terme d’un combat naval, et la possibilité de placer du feu grégeois sur les flots apporte un tantinet de nouvelles possibilités lors des joutes maritimes. En prime, les aurores boréales des étendues glacées assurent un spectacle magnifique pendant l’exploration, même si l’on déplore le manque de neige, alors que la pluie est très bien gérée ailleurs.
Néanmoins, le manque de gros moyens déployés sur cet opus se fait sentir à quelques endroits, comme l’intelligence réellement limitée des ennemis, qui peuvent voir leurs alliés mourir devant eux sans bouger le petit doigt, un doublage peu convaincant surtout durant les premières heures et manquant par endroit (il n’est pas rare d’entendre les PNJ s’exprimer en anglais) et le déroulement de l’aventure un peu plus expédiée. Ce dernier point peut d’ailleurs en soulager certains, car le titre ne perd pas de temps et file droit là où il veut aller sans détour inutile. En découle donc une aventure en ligne droite plus brève qu’à l’accoutumée , mais qui compense par un rythme plus soutenu et une belle variété d’objectifs principaux et surtout d’activités annexes aptes à vous faire garder le pad en main de nombreuses heures supplémentaires.
Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!
Alors qu’on n’en attendait pas forcément grand chose en comparaison avec l’épisode Unity, Assassin’s Creed Rogue se révèle une synthèse quasi totale de la saga jusqu’ici. Généreux en contenu, bourré de références aux deux derniers épisodes, disposant d’un héros intéressant et d’un scénario plus complexe qu’il n’y paraît, difficile de prendre Rogue en défaut, hormis en pointant les défauts récurrents de la saga en terme de maniabilité et une intelligence artificielle… très artificielle. Chapitre scénaristiquement très intéressant, il n’a malheureusement pas profité d’un degré de finition digne de ce qu’il propose, notamment au niveau du déroulement des événements parfois un peu expédiés ou du doublage français très inégal par moment. L’absence de multijoueur n’est pas un tord, la série ayant tout dit et opté pour une autre direction à ce niveau via Unity. Reste une foule d’activités annexes, un héros plus intéressant à jouer que les derniers proposés et des environnements parfois magiques à visiter. La licence ne pouvait pas rêver meilleur synthèse sur ancienne génération.
Y’a bon!
- Shay est de loin plus intéressant que ces prédécesseurs
- Des références partout pour les fans
- Des rebondissement et éclaircissements scénaristiques
- Un rythme plus soutenu
- Une carte réduite mais généreuse en contenu
- Plein de choses à découvrir
- Les rôdeurs dont il faut vraiment se méfier
Beuargh!
- L’inintelligence artificielle
- Des soucis de doublage
- La navigation laborieuse entre les 3 cartes
- Le récit aurait gagné à refondre un peu son système
- Tous les écueils de la série en un seul opus
La désinfo en +
Retourner sa veste
L’expression provient de Charles-Emmanuel Duc de Savoie, qui voulait à tout prix être Roi, de France ou d’Espagne, il n’était point difficile tant qu’il eût la couronne. Il portait une casaque réversible aux couleurs de chacun des pays, indiquant le camp qu’il défendait, en fonction de ses intérêts. En amour on nomme cela courir deux lièvres à la fois.
D’où l’expression « Tourner Casaque », devenue au fil du temps « Retourner sa veste » (en effet, à part les Jockey, nous sommes peu à porter des casaques de nos jours…)