YS Origin est un Action RPG mythique sorti en 2006 au Japon sur PC quand Steam n’était pas encore inévitable et qu’il fallait se battre avec ses drivers sons et la configuration de la région sur Windows XP pour faire sortir ses riffs de JRock endiablés dans vos petites enceintes en 2.1. Ce titre a réellement marqué ma « jeunesse » et c’est avec un grand plaisir que je vais essayer de vous faire partager ma passion pour cette licence remise sous les feux de la rampe sur PS4 et PSVita par nos amis français de DotEmu.
Qu’YS est-ce ?
Si le fait qu’un jeu PC de 2006 refasse surface sur PS4 vous paraît étonnant, sachez qu’YS est une des plus vieilles et populaires licences d’Action RPG au pays du sushi levant.
Le premier titre de la série était sorti sur PC-8800 en 1987, rien que ça. Elle a ensuite été une des premières à exploiter le format CD-ROM. C’est bien simple, le héros emblématique aux cheveux roux de la licence, Adol, est très certainement tout aussi populaire que Link au Japon pour les joueurs de cette génération.
Aujourd’hui, la licence compte près d’une quinzaine de titres et sachez que le dernier va d’ailleurs sortir en Europe cet automne sur PS4 et PS Vita (joie, merci NIS America).
Bref, revenons-en à nos moutons et à YS Origin qui est sorti ce 21 Février en dématérialisé sur PS4 et qui sortira sur PS Vita en mai 2017 grâce à nos amis français de DotEmu.
YS Origin (ainsi que ses deux prédécesseurs YS 6: The Ark of Napishtim et YS: The oath in Felghana) avait mis la barre relativement haute en termes de graphismes et de direction artistique pour l’époque. Pour vous dire à quel point j’avais accroché, rien que cette DA et les vidéos de gameplay m’avaient poussé à me procurer ces jeux en Japonais à leur sortie (alors que je n’y comprends strictement rien) et à les terminer grâce à des soluces en anglais.
J’avais un peu peur lors de l’annonce du portage vers PS4 d’YS Origin, mais j’ai été agréablement surpris de voir que le rendu sur un téléviseur est tout à fait fidèle au rendu sur petit écran de PC. On note un léger « blur » des textures histoire d’éviter un aspect trop pixelisé, mais le rendu final est très agréable. On est très loin de la bouillie de pixel offerte par Chrono Cross une fois joué sur grand écran… Les seuls moments un peu moins réussis sont liés aux cinématiques façon « animé » qui n’ont pas pu être améliorées et qui sont du coup bien pixelisées.
En quoi ça cons-YS-te ?
La cerise sur le cheesecake est pour moi le fait que le jeu a entièrement été traduit en Français, ce qui m’a permis d’enfin comprendre le très bon scénario de cet opus.
Comme son nom le laisse entendre, YS Origin nous conte les origines de la série, ce qui est parfait pour les néophytes qui pourront s’attaquer directement à cet opus sans avoir fait les précédents.
L’aventure se déroule dans le monde imaginaire d’YS, aux fortes consonances héroïc fantasy. Ce monde prospère en paix et se développe grâce à la magie issue du pouvoir d’un artefact légendaire, la perle noire, et des deux déesses protégeant la cité capable d’exploiter ce pouvoir. Cependant, le monde est depuis peu envahi par des hordes de monstres. Les déesses protectrices d’YS ont réussi grâce aux pouvoirs de la perle noire à élever la cité dans les airs, hors de portée des vilains pas beaux. C’était sans compter que ces affreux se mirent à créer une énorme tour dans le but d’atteindre l’Îlot flottant et les attaquer. Un malheur n’arrivant pas seul, la perle noire et les déesses ont soudainement disparu. C’est dans ce contexte qu’un groupe de chevaliers et de magiciens d’YS issus des grandes familles nobles se décide à descendre sur terre et entamer les recherches dans la tour.
Bien que l’histoire soit assez classique, nous pourrons la vivre du point de vue de 3 héros différents, amenant chacun une lecture propre et originale. Par exemple, lorsqu’on la vit du point de vue de Yunica, nous avons droit à une vision par le biais d’une héroïne « classique », vertueuse, voulant restaurer la paix. Lorsqu’on la vit du point de vue de Hugo, on la vit du point de vue d’un anti-héros à la recherche du pouvoir et qui se fiche du reste. On découvre au fur et à mesure son lourd passé familial et on s’attache progressivement à ce personnage. Après avoir fini l’aventure avec ces deux personnages, vous débloquerez un dernier personnage « mystère » bien badass qui vous permettra de voir la « vraie » fin de l’aventure.
Notez qu’il vous faudra un peu moins d’une dizaine d’heures pour finir l’histoire en mode normal avec un personnage. Le jeu bénéficie donc d’une durée de vie honorable et propose une histoire particulièrement agréable à suivre et bien rythmée. Cependant, le portage PS4 n’apporte pas de nouveauté au niveau du scénario.
Cette durée de vie va de plus être considérablement augmentée grâce aux différents challenges qui vont venir titiller les hardcore gamers les plus aguerris.
YS donne à fond
D’habitude, le scénario est rarement le point fort d’un YS, mettant plutôt l’accent sur son gameplay et ses combats de boss mémorables.
Avec YS Origin, nous avons le meilleur des deux mondes, comme pour Hannah Montana, un bon scénario mais aussi un excellent gameplay avec tous les challenges qui vont avec.
Notre aventure consistera à gravir les différents étages de la tour afin d’en percer ses mystères. Notons que tout le jeu se déroulera dans cette même tour mais que son architecture présentera différentes zones à franchir. Par exemple, on retrouvera les classiques avec des thématiques autour du feu, de l’eau, des sables, etc… Il y aura donc quand même un léger dépaysement.
L’exploration est relativement linéaire. Il n’y aura pas de carte pour nous aider mais il est relativement difficile de se perdre. Il y aura toutefois bon nombre de secrets et puzzles à résoudre pour accéder à des équipements ou pouvoirs cachés permettant d’améliorer votre personnage. On est loin de la complexité des puzzles d’un Zelda, mais certains mettront tout de même nos méninges à l’épreuve.
Il sera important de trouver tous ces pouvoirs additionnels et équipements améliorés en vue du challenge de fin de zone : le gros boss bien retord ! Ces boss sont en effet la marque de fabrique d’YS en général. Ils auront une barre de vie conséquente et réduiront la votre à vitesse grand V au moindre coup qu’ils vous porteront. Vous devrez analyser les patterns de ces boss pour trouver la bonne ouverture ou le bon pouvoir à utiliser pour exploiter leurs faiblesses tout en esquivant un maximum leurs attaques. Il est impossible, excepté en mode facile, de rentrer dans le tas et sortir victorieux. Tout ceci devra en plus être effectué avec de bons réflexes car les attaques s’enchaîneront à un rythme bien soutenu. De plus, il n’y aura aucun objet de soin consommable pendant un combat de boss pour vous aider ! On est encore loin du « bullet hell » mais certains boss s’en approchent.
Pour peu que vous galériez un peu de trop, vous pourrez toujours farmer des niveaux pour votre personnage en dégommant des petits monstres à la pelle. Ceci vous attribuera des points d’expérience et des SP. Ces SP peuvent être dépensés auprès des différentes statues éparpillées dans la tour contre de nouvelles compétences, comme un temps de recharge réduit pour votre attaque ultime, ou un coût réduit pour vos attaques magiques.
Chaque personnage aura en effet une attaque ultime propre et 3 attaques magiques à débloquer au fil de l’aventure. Ces pouvoirs devront être utilisés à bon escient pour exploiter les faiblesses des boss. Par exemple, certains d’entre eux devront être attaqués avec une magie bien spécifique pour briser leur garde.
Il est aussi important de souligner que le gameplay sera complètement différent en fonction de quel personnage vous choisirez. Hugo est un mage ne disposant que d’attaques à distance alors que Yunica est une pure épéiste qui attaquera principalement au corps à corps. Le dernier personnage est également principalement axé corps à corps mais toutefois doté d’autres pouvoirs que Yunica. Chacun d’eux vous demandera d’aborder les boss d’une nouvelle façon.
Le joueur pourra également pimenter ou faciliter son aventure via le choix du mode de difficulté. Le mode facile est vraiment très simple et n’offrira aucun challenge. Par contre, à partir du mode normal, il sera indispensable de maîtriser l’esquive et de bien exploiter les points faibles des ennemis. A partir du mode difficile et du mode cauchemar, apprêtez-vous à en baver… Ces modes sont vraiment réservés aux joueurs à la recherche d’une expérience bien hardcore.
Notez qu’un mode arène se débloque en fin de premier run, vous permettant de farmer plus facilement des niveaux et vous attaquer au mode histoire en difficulté élevée avec plus d’aisance.
Si vous en voulez encore plus, il y aura un dernier mode, le « time attack », qui vous fera enchaîner tous les boss les uns après les autres en fixant un équipement de base et un niveau minimum. Si vous réussissez, votre temps sera enregistré sur un leader board pour que vous puissiez montrer comment vous gérez sur les internets. Chapeau bas à celui qui réussira à finir le time attack en mode cauchemar.
De plus, tout ceci est mis en valeur par une bande son qui fait partie d’une de mes préférées tout jeux vidéo confondu. Cette OST composée par l’excellent Falcom JDK band regorge de pépites telles que « To make the end of the battle » dont je vous laisse le clip ci-dessous pour finir ce test.
Conclusion
Vous l’aurez compris, YS et moi c’est une grande histoire d’amour. Merci à nos amis français de DotEmu pour avoir remis cette licence sous le feu des projecteurs étant donné qu’elle n’a jamais réellement pu bénéficier de la médiatisation qu’elle mérite en occident.
YS est selon moi LA licence d’Action RPG japonaise que je vous conseillerais d’essayer dans votre vie de gamer. Elle peut sans rougir rivaliser avec les cadors du genre qui débarquent cette année tels que Nier ou Zelda.
Le jeu vous propose une histoire intéressante qui explique les origines de la série, ce qui est parfait pour les néophytes qui ne se retrouveront du coup pas perdus. De plus, cerise sur le gâteau, vous pourrez vivre l’aventure du point de vue de 3 personnages donnant chacun leur propre perspective sur l’histoire et proposant chacun un gameplay totalement différent.
Les points les plus forts du jeu restent selon moi les systèmes de combat, de progression et ses boss mémorables ne laissant que très peu le droit à l’erreur à partir du mode difficile. Mention spéciale également pour l’OST qui fait partie de mes préférées tous jeux vidéo confondus.
J’ai vraiment du mal à trouver de quoi redire sur cet opus de la licence. FONCEZ ! Y A BON ! ET C’EST PAS CHER ! Si vous appréciez l’expérience vous pourrez en plus vous essayer aux autres titres disponibles sur Steam (merci XSeeD) ou sur consoles.
YS Origin
- Développeurs Nihon Falcom
- Editeurs DotEmu
- Type Action RPG dans une grande tour
- Support PS4, PS Vita
- Sortie 21 février 2017
Y’a bon!
- Met en place la mythologie d’YS
- Une histoire intéressante vécue par le biais des 3 différents personnages jouables
- Du challenge à la pelle
- Un gameplay nerveux, des petits puzzles abordables et des boss mémorables
- Une OST fantastique
- Une DA originale qui n’a pas pris une ride
- Entièrement en Français
Beuargh!
- Vraiment pas grand chose… A part peut-être le manque de liberté d’exploration ou de choix alternatifs dans le scénario, mais c’est vraiment pour trouver quelque chose à mettre dans cette liste.