Nous avions pu découvrir Yomawari : Night Alone lors de notre rencontre avec NIS America à la gamescom cette année. Ce survival horror nous avait fait forte impression et nous attendions donc impatiemment de pouvoir essayer la version finale. Ceci étant chose faite, nous vous donnons notre avis sur cette petite pépite du line up de nos amis de chez NIS America.
Ne rentre pas trop tard
Il est assez difficile de mettre des mots sur l’expérience que procure Yomawari : Night Alone. Aux premiers abords, le titre semble être un survival horror assez classique vous faisant incarner une petite fille devant sortir seule la nuit, à la recherche de son petit chien perdu et de sa sœur n’étant pas rentrés à la maison.
Les trailers vous font voir d’emblée que des fantômes (ou yokaï) sortiront de l’ombre pour vous pourchasser et vous manger tout cru. On sait pour ainsi dire d’emblée et sans trop de surprises à quelle sauce on va être mangé. La direction artistique plutôt « mignonne » et japonisante utilisée pourrait aussi nous faire penser que l’expérience ne sera pas trop effrayante et pourrait rebuter les amateurs de sensations fortes.
Et pourtant, cette même direction artistique possède ce petit je-ne-sais-quoi auquel on ne peut résister. Il est d’ailleurs encore plus difficile d’y résister pour autant que l’on soit un peu intéressé par le Japon ou son folklore.
Modélisation de l’angoisse
La direction artistique et l’ambiance du jeu sont vraiment ses points forts. Je ne peux en tout cas que vous conseiller de vous laisser tenter si vous êtes intrigués par le titre et que vous appréciez les survival horror ne se basant pas sur la technique du jump scare.
La petite ville dans laquelle on évolue est parfaitement modélisée. On se croirait dans un vrai petit village Japonais. L’ambiance générale est réellement angoissante grâce à de très bons choix de couleurs et à l’absence presque totale de musique laissant place à un silence rompu uniquement par des bruits normalement anodins qui vous feront parfois paniquer. La moindre canette qui roule ou papier virevoltant pourrait être un signal qu’un yokaï va surgir pour vous dévorer, vous obligeant à toujours être sur le qui-vive.
Les développeurs ont réellement réussi à modéliser le sentiment d’angoisse que quelqu’un peut ressentir seul la nuit dans un quartier désert où on ne sait pas vraiment prédire ce qui pourrait se passer. Dans le cas de Yomawari, c’est sans doute un des pires événements qui puisse se produire, à savoir des fantômes surgissant de l’ombre, sans crier gare qui vous dévoreront d’un trait pour peu qu’ils vous attrapent.
You are alone
Le gameplay de Yomawari est très simple et assez minimaliste. La caméra est centrée en permanence sur votre personnage et vous devez vous frayer un chemin dans la petite ville peuplée de fantôme tant bien que mal. Il n’y aura que très peu d’indications sur les actions que vous pouvez faire. Il y a bien un petit tutoriel tout au début du jeu qui vous explique comment vous déplacer, courir et lancer les cailloux que vous ramassez, mais c’est à peu près tout. Ce petit tutoriel est d’ailleurs assez fort en émotion… je ne vous gâcherai pas la surprise en vous disant ce qu’il s’y passe.
Le premier chapitre vous expliquera également comment repérer les yokai grâce à votre lampe torche et à vous cacher pour qu’ils ne vous attrapent pas. Notez que le moindre contact avec un yokai signifie la mort et que vous retournerez alors à votre dernière sauvegarde.
Pour le reste, vous serez vraiment seuls pour comprendre à quoi serviront les différents objets que vous ramasserez au sol ou comment effectuer une sauvegarde, une quick save ou encore faire des voyages rapides. Il n’y aura également jamais de narration. Les seules bribes d’information que vous pourrez obtenir sur l’histoire seront des descriptions textuelles d’objets que vous ramassez ou des informations que vous trouverez en lisant une pancarte en ville ou des livres. Je pense que cette absence d’explication ou de narration est encore un des points forts du jeu, accentuant ce sentiment de solitude perpétuel.
Tout le déroulement de l’histoire sera alors découpé en chapitres. Au début de chaque chapitre, vous aurez une toute petite information sur son objectif et ce sera ensuite à vous d’explorer la ville pour l’accomplir. Notez que chaque chapitre vous fera explorer une partie jusqu’alors inaccessible de la bourgade. Il sera donc assez difficile de se perdre complètement mais résoudre les puzzles nécessaires pour passer au chapitre suivant ne sera pas toujours de la tarte. Étant donné qu’il fait très sombre et que certains coins regorgent de yokaï, il arrive souvent que l’on passe à côté d’un objet clé en voulant faire un détour pour ne pas se faire bouffer. Le jeu est toutefois relativement court. Comptez moins de 10 heures pour finir l’histoire principale. Toutefois, il y a un peu de contenu additionnel si vous voulez partir à la recherche de tous les objets cachés du jeu.
Conclusion
Je pense que Yomawari : Night Alone, bien qu’assez court a réussi à modéliser parfaitement toute l’angoisse qu’un enfant peut ressentir lorsqu’il se retrouve seul, la nuit, dans un quartier désert, à la recherche de quelque chose ou devant rentrer chez lui. La direction artistique particulièrement bien pensée, modélisant dans un style enfantin la petite bourgade japonaise dans laquelle on évolue accentue encore l’immersion sans pour autant enlever les sentiments de frayeur et d’angoisse que l’on ressent lors du voyage.
Une chose est certaine, Yomawari : Night Alone a été une expérience vidéoludique assez unique pour moi. Après y avoir joué, je n’ai par exemple plus jamais vu de la même façon mes excursions Pokemon GO nocturnes dans mon quartier désert. Là où je ne m’inquiétais pas auparavant, maintenant le moindre bruit de feuille ou petit animal me fait passer en mode « alerte » au cas où un vilain yokai bruxellois déciderait de me pourchasser. Je pense que Yomawari m’a cassé encore plus que ce que je n’étais déjà…
Yomawari : Night Alone
- Développeurs Nippon Ichi Software
- Type Survival horror mignon mais flippant
- Support PS Vita
- Sortie 28 Octobre 2016
Y’a bon!
- L’ambiance générale
- L’exploration angoissante
- Le character design
- Une expérience unique
Beuargh!
- On voudrait que ça continue et avoir un poil plus d’explications sur le scénario