Un an et un changement de modèle économique après sa sortie sur PC, The Elder Scrolls Online arrive enfin sur nos consoles de salon, avec une version sous-titrée Tamriel Unlimited. La patience des joueurs PS4 et Xbox One est-elle récompensée avec ce portage qui s’est fait attendre ? Voici notre petit tour du proprio.
Depuis sa sortie sur PC en avril 2014, The Elder Scrolls Online est passé du statut de MMORPG avec abonnement mensuel à celui de « buy-to-play ». Comprenez par là qu’il suffit dorénavant d’acheter sa copie du jeu pour pouvoir squatter les serveurs et recevoir les dernières mises à jour, et ce sans frais supplémentaire. L’abonnement mensuel étant passé à la trappe, TESO propose en contrepartie un item shop et une formule premium payante, tous deux étant évidemment optionnels (puisque cosmétique ou octroyant de petit bonus d’xp). De ce bouleversement économique, qui a aussi touché la version PC, en résulte la nouvelle dénomination du jeu : The Elder Scrolls Online : Tamriel Unlimited.
Console-moi
Votre scribouillard ne vous apprendra rien en affirmant haut et fort qu’une console de salon ne possède pas nativement le combo clavier/souris. Du coup, arriver à faire rentrer sur une manette toutes les commandes d’un MMO PC, accompagnées de leurs interactions sociales de toutes sortes, n’est pas une tâche aisée. Logiquement, quelques concessions ont donc dû être opérées pour ce portage. La première, et la plus flagrante, est la disparation des canaux de chat écrit. En lieu et place, on retrouve un chat vocal qui s’active automatiquement entre joueurs présents dans une même zone. Sur le papier, c’est plutôt cool et bien pensé, notamment avec une variation du volume sonore en fonction de la proximité du joueur. Dans la pratique, c’est un peu plus galère. Imaginez-vous en ville, à la forge, entouré d’une vingtaine d’apprentis forgerons beuglant chacun de leur côté pour vous offrir une incroyable cacophonie où toutes les langues se mélangent. A cela s’ajoutent les joueurs qui n’ont aucune idée de l’existence de cette option et qui vous gratifient de leurs (cochez l’option la plus casse pied) vocalise moisie, bébé qui pleure, musique à fond les ballons, chien qui hurle à la mort ou conversation téléphonique. Oui, mes oreilles ont soufferts. Si vous n’êtes pas très causants, des emotes sous formes de phrases préétablies, du genre « Salut », « Aide-moi », « Groupons » ou « Merci », ont fait leur apparition et font tout aussi bien le taf.
Côté contrôles à proprement parlé, là aussi, il a fallu s’adapter au support. Heureusement, l’interface PC avait déjà un arrière-goût de « pensé pour consoles », notamment avec son nombre restreint de compétences utilisables et ses menus assez « Skyrim-like ». C’était d’ailleurs l’un des reproches que je lui avais adressé dans mon test. Cependant, il faut bien reconnaître que cette interface passe tranquillou manette en mains. Les six compétences utilisables en bagarre sortent intuitivement sous vos petits doigts, tout comme la navigation dans les menus épurés sous forme de listes. Bon point.
La grosse dernière concession pour ce portage console concerne la technique. Et de ce côté-là, c’est moins réjouissant. La direction artistique un poil fade n’est pas aidé par un rendu graphique assez faiblard qui est loin de faire honneur à la new gen. D’autant que le framerate, à 30 FPS quand tout va bien, se permet même de chuter dans les zones denses en population. Pire encore, il n’est pas rare de se manger un petit freeze de temps en temps. Si c’est sans grande conséquence en ville, c’est tout de suite plus ennuyeux en JcJ. A cela s’ajoute un popping tardif assez récurrent pour les textures, NPC et autres buissons. Les animations restent quant à elle toujours du niveau tout naze de ce que sait faire Bethesda. Bref, on est très loin de la sucrerie visuelle. Après soulignons tout de même que la technique n’empêche pas de pouvoir profiter du jeu dans des conditions acceptables, mais on était en droit de s’attendre à un rendu un peu plus léché sur PS4 et Xbox One.
Un MMO mais pas trop
Déjà sur PC, The Elder Scrolls Online avait le cul entre deux chaises. Il était une sorte de créature hybride : « massivement multijoueur, mais pas trop ». Pour preuve, la majorité du contenu peut être torché en solo, au moins jusqu’au niveau 50. En ce sens, l’expérience de jeu se rapproche finalement plus d’un RPG coopératif que d’un vrai MMORPG. C’est encore plus vrai avec la disparition des canaux de discussions écrits sur consoles. On le sent, le jeu a clairement voulu s’éloigner du feeling MMO classique. Mais dans un même temps, on est aussi assez loin de l’ambiance d’un Elder Scrolls hors ligne. La faute à un parcours trop balisé et découpé en zone comme le font les autres MMO. Il en résulte dès lors une sensation d’exploration moins puissante que dans un Skyrim. Le jeu est ainsi tiraillé entre deux genres avec tout de même un côté MMO plus prépondérant avec ses niveaux, ses classes, ses races et son gameplay de parc d’attractions qui fournit tout un tas de choses à faire.
Voilà ce qu’on pouvait dire sur l’aspect portage du jeu, ainsi que sur sa jouabilité et ses fonctionnalités particulières ajoutées pour l’occasion. Pour le reste, je ne peux que vous conseiller d’aller refaire un tour sur mon test de la version PC qui est consultable juste ici. J’y détaillais en long, en large et en travers toutes les mécaniques régissant le titre.
Last but not least, comme disait ma mamy, il reste à souligner qu’en un an de vie, le jeu a bien évolué au fil d’ajouts et corrections divers. Patchs et communauté faisant, le titre s’est ainsi bonifié. On note, pêle-mêle, l’arrivée de Raidelorn (une nouvelle zone destinée aux raids en groupe pour les joueurs vétérans (niveau 50+)), la modification des donjons, une refonte du système de combat le dynamisant, l’ajout d’options de teinture pour les armures ou encore l’arrivée du système judiciaire (permettant de s’adonner aux joies du pillage de NPC). Tout un tas de modifications post-launch qui ont fait du bien au jeu, le peaufinant bien comme il faut dans le sens du poil.
Conclusion
Le gameplay et l’interface de The Elder Scrolls Online : Tamriel Unlimited fonctionnent très bien avec une manette en main depuis un canapé. Ce portage console constitue donc une alternative tout à fait correcte si vous ne disposez pas de PC. Il est cependant dommage que le rendu visuel soit si peu aguicheur. On s’attendait clairement à mieux sur la new gen. Sinon, TESO reste ce qu’il est sur PC ; à savoir un engagement à long terme ayant une tonne de contenus à vous offrir (JcE avec quêtes bien scénarisées, JcJ tripartites, artisanat, donjons, raids end-game, etc.). L’abonnement mensuel ayant disparu, une des plus grosses barrières à l’entrée a sauté, permettant par la même occasion de déguster le soft à son rythme. Attention, soyez tout de même conscient que si vous recherchez un Skyrim Online, vous risquez de ne pas y trouver votre compte. En effet, vous n’y retrouverez pas la même liberté, à cause justement de cette composante « en ligne », balisant un peu plus votre aventure. Gardez à l’esprit que TESO est bel et bien un jeu massivement multijoueur avec tout ce qui caractérise le genre. A la différence qu’il est tout de même tiraillé entre le RPG coop et le MMO parc à thèmes habituel. Mais quoi qu’il en soit, il reste une agréable expérience de jeu.
The Elder Scrolls Online : Tamriel Unlimited
- Développeurs : ZeniMax Online Studios
- Type : MMORPG
- Supports : PS4 / Xbox One / PC / Mac
- Sortie : 9 juin 2015
Dans le même genre :
- Star Wars : The Old Republic
- Guild Wars 2
Y’a bon!
- Tout à fait jouable avec une manette
- Chat vocal
- Riche en contenus
- Boutique in-game optionnelle
- Adieu abonnement mensuel
Beuargh!
- Pas terrible graphiquement parlant
- Chute de FPS dans les zones fort peuplées
- Manque d’options pour le chat vocal
- Pas compatible avec les mods PC
HISTÓRIA SEM FIM?