Ah qu’il est loin le temps où Nintendo représentait le chevalier vertueux avec des titres mignons et familiaux sur ses consoles. Oh, on a bien eu quelques exceptions, mais depuis l’avènement de la Switch, tout un tas de titres moins choupis à l’image de Zombie Driver: Immortal Edition ne cessent de souiller la dernière de Nintendo. Mais c’est pas grave, ce sont des zombies.
Karma-Karma-Carmageddon
Le zombie, référence éculée (comme Culture Club, me direz-vous), mais toujours aussi jouissive quand il s’agit de donner dans le massacre de masse. Parce qu’autant écraser des humains à la pelle est dérangeant, autant rouler sur des hordes de zombies a quelque chose d’apaisant… vous savez, c’est comme éclater du papier à bulles… comment ça, je ne suis pas normal ?
Développé et publié par Exor Studios, ce jeu sorti initialement sur PC en 2009 a connu de nombreux changements depuis sa première version, allant d’un nouveau moteur graphique à la haute définition à un meilleur framerate. Tous les DLC sont inclus (Apocalypse Pack, Tropical Race Rage, Burning Garden of Slaughter et une série de skins pour la personnalisation du véhicule). Vous avez le choix entre les modes Story, Blood Races et Slaughter. Chaque mode possède ses propres spécificités, même si globalement vous n’y ferez que parcourir une ville en voiture, mais avec diverses variantes. Avec son mode histoire assez long, incluant des combats de boss, 13 véhicules différents pouvant être équipés de neuf améliorations maximum, 36 courses en versions classiques, éliminations ou endurance et un mode de survie basé sur les vagues de zombies qui se déroule sur neuf arènes. De quoi contenter les acheteurs.
Il s’agit de la version ultime de Zombie Driver, et portable, s’il vous plait.
Alors qu’une apocalypse zombie ravage le monde et que les militaires tentent de contenir la menace, vous chevauchez votre taxi pour réaliser quelques menues missions d’extermination ou de sauvetage à toute berzingue à travers la ville ouverte infestée. Et dieu seul sait que ça grouille là-dedans et que vous n’aurez certainement pas assez de vos 4 roues et de votre pare-choc pour faire une percée. Car oui, si vous pouvez foncer sourire aux lèvres sur les hordes de zombies sur les routes, votre taxi risque de moyennement apprécier les dégâts en continu, surtout que les morts-vivants s’amassent autour de votre véhicule pour le ralentir et vous dévorer. Les choses étant bien faites, l’armée vous a repéré, vous demande de lui filer un coup de main et vous permet aussi d’équiper votre véhicule avec quelques armes et amélioration bienvenues, comme des lance-flammes ou des mitraillettes. Mais rien ne vous empêche non plus de mettre la main sur de meilleurs véhicules par la suite.
Avec une vue du dessus qui n’est pas sans rappeler les premiers GTA, dans Zombie Driver Immortal Edition, l’objectif général est toujours de rejoindre un endroit déterminé et de tout écraser. Simple et basique, comme dirait l’autre, mais suffisamment bien rythmé pour offrir quelques passages jouissifs.
Autre jour, même m****
Pour varier un peu les objectifs, chacune des missions comporte également un certain nombre de paramètres, imposant un temps limité à l’élimination d’un nombre précis de zombies. Suivant votre score de mission, le jeu vous récompense avec de l’argent pour améliorer votre véhicule. Certaines missions peuvent également vous récompenser avec d’autres voitures, allant de la voiture de sport au char d’assaut en passant par les camions de pompier ou les engins de chantier. Chaque véhicule a bien entendu sa propre façon d’être conduit et sa propre inertie, mais aussi ses avantages suivant la mission à effectuer. On apprécie le petit challenge supplémentaire bienvenu, puisque le défaut majeur du jeu se situe dans sa répétitivité. Zombie Driver a beau multiplier les armes, véhicules et ennemis, on y fait tout de même toujours la même chose au même endroit – parfois de nuit, ce qui se révèle un peu ennuyant autrement qu’en petite session dans les transports. Les missions ont heureusement le bon goût d’être relativement rapides, même si les boss sont assez tendus.
Mais la maniabilité dans les premiers temps et lisibilité générale – surtout en mode portable – nuisent au plaisir du jeu. Les contrôles sont rigides tandis que la vue n’aide vraiment pas à s’orienter correctement, d’autant que la ville est bardée d’obstacles qu’il est difficile de correctement éviter et perturbent le rythme des parties. Paradoxalement, on préférera vite les véhicules plus lents comme le bus, permettant de mieux manœuvrer mais aussi de contenir plus de survivants lors des missions de sauvetage chronométrées. Les combats de boss peuvent aussi en frustrer plus d’un, puisque s’il est déjà complexe de viser un ennemi immobile aussi gros soit-il, le jeu a la mauvaise idée de réinitialiser sa jauge de vie quand on s’éloigne de trop – pour récupérer des munitions ou d’autres armes par exemple.
Conclusion
Zombie Driver Immortal Edition souffre principalement d’une répétitivité trop prononcée pour qu’on y joue plus d’une ou deux missions d’affilée. Les contrôles pourront aussi en frustrer plus d’un; même si c’est “un coup à prendre” et qu’en définitive, les véhicules plus lents permettent de mieux s’en tirer. Au moins, c’est toujours aussi plaisant de repeindre la carrosserie en rouge.
Zombie Driver Immortal Edition
- Développeurs EXOR Studios
- Type Arcade
- Support Switch, PC, XBox One
- Sortie 25 Juillet 2019