La Playstation 4 – de part son architecture simplifiée par rapport à sa grande sœur – hérite de plus en plus de jeux originellement prévus pour le PC. La bonne nouvelle, c’est que ce sont en général des portages tardifs profitant de tous les correctifs et extensions dans des éditions ultimes bien aguicheuses. A l’image d’un certain Van Helsing – dont je ne désespère pas de vous faire la critique – Victor Vran nous plonge dans un Hack’n Slash nerveux et gothique, à la chasse aux monstres dans une ville en perdition.

Adriaaaaaaan !

Si le nom d’Haemimont Games ne vous dit rien, sachez qu’il s’agit du studio déjà responsable de la série Tropico. Mais que vient donc faire un jeu de gestion dans un jeu d’action démoniaque ? Ben on se le demande encore.

La reine de Zaragovia implore votre aide

Et c’est non sans sa petite touche d’humour que Victor déboule dans le royaume de Zaragovia infesté par les démons à la recherche de son ami Adrian, porté disparu. Est-il besoin de préciser que l’ami Victor est ce qu’on appelle un Chasseur de démon et qu’il est possédé par une entité démoniaque qui ne se prive ni de lui octroyer des pouvoir, ni de se foutre littéralement de sa tronche dès que l’occasion se présente.

Toutes les zones ne sont accessibles directement

Si le look de Victor se veut « on ne peut plus classique » avec son style ténébreux et sa voix grave (la même que notre ami Géralt en passant), on ne pourra que constater que la direction artistique manque quelque peu d’originalité et de folie, proposant un monde et des environnements maintes fois rabâchés, se targuant d’être plus génériques encore qu’un Diablo. Mais bon, passée cette petite déception, on se laisse emporter par la quête de l’ami Victor et fouillant les très grandes cartes de la ville, en passant par les cryptes, les jardins, les cimetières et les quartiers bourgeois pour se rendre compte que le tout est assez vaste sans pour autant rendre la progression lente et fastidieuse. Certes les cartes sont de bonnes tailles et sont remplies d’ennemis, mais on avance néanmoins relativement vite dans ces zones ouvertes pour atteindre les différents donjons, plus courts mais  généralement bien construits et tout aussi mal famés.

Hamimont Games livre un Hack’n Slash accessible, complet et adaptable qui mérite votre attention

Bien que ne voulant que retrouver son ami, Victor se verra bien vite impliqué plus qu’il ne l’aurait voulu dans la libération du royaume. Alors que le dernier bastion de la ville est toujours tenu par la fière reine Katarina et une poignée de fidèles, il vous incombe d’aller exterminer les engeances démoniaques pour mettre un terme à l’invasion, tandis que de nombreux cadavres d’autres chasseurs jonchent votre périple. Entre deux phases narratives, on écoute également notre démon intérieur commenter la situation à sa manière – et c’est souvent très drôle – tandis qu’on abat nos armes et pouvoirs sur des hordes innombrables de démons. Et force est de constater que l’ambiance du jeu fonctionne à merveille, entre la palette de personnage intéressants et typés, l’humour apporté par le démon et l’histoire générale, les gars d’Haemimont Games ont voulu soigner la narration pour qu’elle soit agréable mais pas trop lourde. On est quand même là pour botter des culs, bordel.

BEAUCOUP de culs

Et avec style s’il vous plaît, puisque contrairement aux autres jeux du même genre, notre bon Victor virevolte littéralement sur le champs de bataille puisqu’il est capable d’esquiver les coups en effectuant une roulade et de sauter – voire de rebondir sur les murs – pour atteindre des zones secrètes recelant des trésors ou éviter des attaques. Possibilités qu’on apprécie énormément lors des combats de boss, souvent très riches en ennemis et en attaques de zone. On pourra aussi équiper des potions ou des grenades en accès rapides pour se soigner à la volée (sous couvert d’un cooldown), en plus des fontaine de soin, de surpassements ou d’améliorations des dégâts disséminées dans les niveaux. Chaque niveau possède en plus ses propres mini-objectifs – comme abattre un certain nombre de champions (des monstres plus puissants que les autres désignés par leur aura dorée), trouver des secrets, tuer des démons à distance en un temps limité ou ne pas utiliser de soins pendant un certain laps de temps, défis permettant un gain appréciable d’expérience, d’objets ou d’argent.

Victor la joue perso

Chaque niveau vous donne droit à un bonus et à un nouvel objet au choix

Alors que le genre voudrait nous imposer arbres et talents de compétences complexes, Victor Vran utilise un système qui va directement nous rendre dépendant de notre équipement. En effet, la montée de niveau du personnage ne va lui octroyer parfois qu’un gain de vie, de nouvelles possibilités d’équipement et des objets. Très vite, Victor pourra équiper deux armes, ainsi que des artefacts puissants voire de nouveaux vêtements qui changent ses statistiques. Les capacités spéciales du héros n’évolueront pas au fil de sa montée en puissance, mais seront directement dépendante de l’arme utilisée et de son niveau de rareté. Ainsi, notre chasseur de démon pourra s’équiper de masses, d’épée, de fleuret, de faux mais mais aussi de lance-grenades, de fusils à pompe ou de lanceur d’arc, chaque catégorie d’arme possédant son propre duo d’attaques spéciales. A nous donc d’équiper notre héros avec le tandem d’arme que l’on préfère, pouvant passer de l’un à l’autre d’une simple pression sur une touche.

En plus de cela, Victor peut s’équiper de deux sortilèges démoniaques, dont la puissance dépend ici encore du degré de rareté, pouvant déchaîner des tourbillons de feu, générer des bouclier protecteur ou régénérant, tirer des projectiles magiques ou abattre un poing titanesque sur la zone de jeu. Ces pouvoirs nécessitent le remplissage d’une jauge de “Surpassement” que l’on pourrait rapprocher d’une jauge de mana, avec ceci de particulier qu’elle a tendance à se vider rapidement si l’action venait à manquer à l’écran. Victor se retrouve donc avec un panel de possibilités offensives assez complet et impressionnant, d’autant que chaque catégorie d’arsenal compte plusieurs sortes d’armes aux effets variés comme du vol de vie, des effets décuplés sur certains types d’ennemis ou une conversion de surpassement accrue. Et comme il est possible de se rééquiper en plein cœur de l’action et que les armes et sortilèges pleuvent dans chaque niveau, on apprécie beaucoup les possibilités et la flexibilité offerte.

Vous serez contents de pouvoir farmer un peu avant certains boss…

Mais ce n’est pas fini, puisque il est aussi possible de s’équiper de cartes magiques qui donnent des bonus passifs, ici aussi classées par type et par niveau de puissance, les cartes les plus intéressantes ne pouvant être équipées qu’à plus haut niveau, tout comme le nombre maximal autorisé.

Tout ceci serait déjà pas mal si on n’y ajoutait pas en plus un système de création et d’amélioration de tout cet équipement – contre rétribution bien sûr. Il est en effet possible – en sélectionnant 3 sorts, armes ou cartes de même nature et de même rareté – de créer un autre équipement dont la rareté sera supérieur aux objets sacrifiés. Ainsi, j’ai pu créer une masse légendaire générant non seulement pas mal de dégât mais déclenchant la chute d’une météorite tous les deux impacts sur les ennemis en sacrifiant trois masses rares identiques. Les résultats sont souvent aléatoires mais ce système permet de gérer au mieux ses équipements, au lieu d’en entasser des centaines dans le coffre du hub central. S’il est possible de créer de nouveaux objets, le même système permet en plus de pouvoir améliorer la puissance des objets déjà en sa possession, toujours en en sacrifiant 3 de même type et de même rareté. De quoi passer pas mal de temps chez les marchands entre deux missions pour améliorer ses pouvoirs, tant que vos fonds suivent bien entendu.

Motörhead

Si tout ceci parvient déjà à offrir une expérience des plus amusante et réjouissante, l’Overkill Edition comprend également deux extensions intéressantes. La première nous envoie dans une dimensions où les démons se sont alliés aux forces nazies du Führer pour conquérir le monde, alors que le chanteur du groupe Motörhead Lemmy Kilmister vous demande de l’aider à retrouver Snaggletooth, le tout dynamisé aux airs du groupe de heavy metal barbu. Complètement dans le ton et offrant de nouvelles armes – dont la guitare de Lemmy – et défis contre un Führer déchaîné.

Buter du démon au son de Motörhead, c’est pas badass ça ?

La seconde extension – Les Mondes Fracturés – envoie Victor à la recherche d’un artefact capable de le libérer de son démon intérieur à travers des niveaux générés aléatoirement. Un peu moins original que l’extension précédente, Fractured World permet néanmoins de s’entraîner efficacement dans des niveaux blindés d’ennemis. Car petite cerise sur le gâteau, vous pouvez passer d’un monde à l’autre avec votre personnage et ses équipements à tout moment ! Si vous êtes bloqués contre un boss dans l’aventure principale, rien de vous empêche de continuer l’extension de Motörhead ou des Mondes Fracturés pour récolter des équipements, de l’argent ou de l’expérience avant de revenir affronter votre ennemi mieux préparé. Une flexibilité qui se retrouve dans tous les aspects du jeu et qui contribue au plaisir de participer à l’aventure, si tant est qu’on accepte un bestiaire un peu limité en regard de la variété des zones traversées, même si toutes les créatures habituelles et leurs variantes sont présentes.

Pour corser le tout, votre montée de niveau débloquera des runes à équiper au bon vouloir qui sont autant de malus/bonus à équiper pour varier un peu le challenge, tout en octroyant de meilleures récompenses.

Conclusion

Si on regrette son esthétique générale qui manque d’originalité, on remarque que les développeurs ont travaillé leur univers et leurs systèmes de jeu pour les rendre aussi complets qu’intéressants. Avec un excellent dynamisme lors des combats, une souplesse dans la gestion des équipements et des capacités, tout comme dans la liberté offerte pour progresser dans le contenu, Hamimont Games livre un Hack’n Slash accessible à tous, complet et adaptable qui mérite votre attention, comme un bon gros défouloir violent, blindé de créatures, avec pas mal d’humour et un très chouette système d’équipements et de capacités, le tout dans un enrobage bien trop classique qui joue un peu contre lui.

Victor Vran Overkill Edition

  • Développeurs Haemimont Games
  • Type Hack’n Slash
  • Support PS4, PC, XBox One
  • Sortie 06 Juin 2017
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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