The Invincible a été développé par Starward Industries, un studio polonais, et c’est une bonne chose, puisqu’il s’agit d’une adaptation d’un roman des années 60 de Stanislas Lem, à qui nous devons également Solaris. En découle un jeu narratif doté d’une esthétique rétrofuturiste qui est un vrai régal pour les fans du style, mais qui ne s’adresse pas à tout le monde.
The Invincible
Supports : PC, PS5, XBox Series
Genre : Walking Simulator
Date de sortie : 06 novembre 2023
Editeur : 11 Bit Studios
Développeur : Starward Industries
Multijoueurs : Non
Parfaite transposition d’un récit de science-fiction rétro, The Invincible offre une plongée prenante dans la SF d’antan.
- L’ambiance rétrofuturiste délectable
- Des ambiances et lieux magnifiques
- Un mystère constant
- Des choix à faire, même si minimes
- Quelques longueurs, surtout dans les déplacements
- La conduite des véhicules, pas simple
- Un final un peu expédié
- Une adaptation qui retire le double sens du titre
L’Invaincu
Starward Industries a donc adapté avec passion et respect l’histoire de L’Invincible. Dans le roman original (que je n’ai pas lu), il s’agit d’un vaisseau de guerre surpuissant « capable de faire bouillir des océans et de pulvériser des montagnes », fleuron de la flotte de l’Alliance et terreur de la galaxie. Il n’a d’égal que le Condor, son homologue tout aussi redoutable au sein de la même faction humaine. C’est pourquoi l’équipage de l’Invincible a été dépêché sur la planète désertique et vide de toute vie terrestre Régis III à la recherche du Condor, mystérieusement silencieux depuis son arrivée. comment un bâtiment de guerre aussi puissant a pu rencontrer des problèmes sur une planète aussi primitive ?
L’Invincible version jeu vidéo prend quelques libertés avec le livre puisqu’il nous place dans les bottes de Yasna, biologiste du Commonwealth, la faction rivale. Le commandant de leur mission scientifique, Novik, a capté la trajectoire de l’Invincible vers Régis III, et décide de lui couper l’herbe sous le pied en récupérant ce qu’ils sont venus chercher avant leur arrivée prévue plusieurs jours plus tard. Blessé, le commandant reste en orbite en compagnie de Yasna, pendant que l’équipe de reconnaissance débarque sur la planète vide de toute vie. Ce choix est un peu malheureux puisqu’il prive l’histoire du double sens voulu par son auteur lorsqu’il a nommé son histoire « L’Invincible ».
Mais quand vous prenez le contrôle de Yasna, vous la retrouvez confuse et allongée à la surface de la planète. Sans aucune idée de ce qu’elle fait là, elle parvient à reprendre contact radio avec son commandant et part à la recherche de ses compagnons. L’état de santé du premier qu’elle retrouve bien vite étant des plus préoccupant, sans pour autant constater de blessure, elle se lance dans l’exploration de Régis III…
L’Invincible pourrait être assimilé à un Walking Similator du même type que Firewatch, puisque tout ce que vous avez à faire, c’est évoluer dans les environnements à la recherche des autres membres d’équipage, en contact radio permanent avec Novik, tout en essayant de comprendre ce que vous faites là et ce qui est arrivé à vos compagnons. Rapidement, vous comprenez que la seule vie sur cette planète semble être aquatique e que rien à la surface se s’est développé, à l’exception d’étranges et gigantesques structures métalliques depuis longtemps décrépies.
Le titre vous mettra souvent face à des choix de dialogues (parfois d’itinéraires également), dialogues auxquels vous aurez le choix de répondre par 2 ou 3 alternatives, créant ainsi un lien unique avec vos interlocuteurs. Parfois, le silence peut aussi s’avérer une bonne option, mais je n’ai pas senti que cela avait une réelle importance dans la progression de l’histoire en elle-même, autrement que des dialogues alternatifs.
La progression est par contre parfaitement rythmée, malgré quelques longueur à pied, allant de mystères en mystères, dans de magnifiques décors et ambiances tirés du style rétofuturiste. C’est la matérialisation du futur tel qu’il pouvait être imaginé dans les années 60, plein de promesses, d’éléments arrondis et de couleurs pleines, un peu comme la série originale Star Trek ou Cosmos 1999, dont j’étais friand enfant. C’est vraiment beau, et on sent que les angles de vue ont été travaillés pour offrir de quoi utiliser le mode Photo intégré.
Le sens profond du texte original n’a pas non plus été oublié, puisque les différents dialogues et l’histoire générale questionnent l’humanité toute puissante – et ses fleurons les plus représentatifs Condor et Invincible – au sujet de sa place et sa propension à explorer et coloniser l’univers. Que se passerait-il si pour une fois, l’humanité conquérante était venue se heurter à quelque chose qu’elle n’aurait pas dû rencontrer ?
The Invincible
En bref
Parfaite transposition d’un récit de science-fiction rétro, The Invincible offre une plongée dans la SF d’antan, d’excellents dialogues et de magnifiques panoramas pour accompagner son mystère et sa réflexion sur la place et la suprématie de l’humanité dans l’univers.
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