L’école. Beaucoup d’entre nous ont leur raison d’avoir peur rien qu’à l’évocation de ce mot qui représente l’incarnation d’une crainte pour une raison X ou Y : les interros, les examens, les grosses brutes, le cours de gym, la bouffe à la cantine. Les couloirs sombres. Des portes fermées. Une ambiance glauque. Des bruits étranges. Des traces de sang. Des comportements perturbants. Une tentative de meurtre sur votre personne. Le Jugement Dernier. Oserez-vous ouvrir les portes du lycée Sehwa?
Bienvenue à Sehwa High !
Une journée normale commence pour YoungHo, un jeune lycéen coréen qui a passé la nuit à étudier pour ses examens du jour – et le personnage que vous incarnerez dans le jeu. Journée normale ou presque, puisqu’elle commence sur le départ d’une ambulance emportant le corps d’un élève qui a tenté de mettre fin à ses jours la veille, dans l’enceinte même de l’école. Les bruits de couloir et les interrogations fusent déjà et sèment le trouble à cette époque de l’année déjà rendue stressante par les épreuves finales. Mais l’heure n’est pas à ces effusions de question, les examens sont quand même maintenus. Pas de chance : vous vous endormez comme une masse sur votre feuille. Quel élève modèle vous faites…
YoungHo finit quand même par se réveiller. En pleine nuit. Dans un lycée Sehwa plongé dans les ténèbres. Il semble d’ailleurs planer une atmosphère très étrange que le lycéen ne parvient pas à s’expliquer. Personne ne l’a réveillé et les locaux semblent vides. Pourtant hors de la classe, vous apercevez une silhouette qui vous est familière : celle de votre professeur principal, Melle Song. Vous avez le béguin pour elle, vous ne pouviez pas tomber mieux ! … C’est ce que vous pensiez jusqu’à ce qu’elle essaie sauvagement de vous tuer.
Impossible de comprendre ce qui est en train de vous arriver : que se passe-t-il? Que fait-on dans ces couloirs effrayants? Pourquoi ne peut-on pas partir? Pourquoi nous veut-on du mal?!
Il fait noir ici…
Le contexte est toujours le même qu’il y a deux ans, lors de la sortie de The Coma : Cutting Class qui est la version antérieure de The Coma : Recut. Et déjà en 2015, le jeu nous procurait des frissons qui venaient d’on ne sait où alors qu’on se riait du danger trois minutes avant de commencer. Et c’est en fait plutôt satisfaisant, bien qu’assez effrayant ! Avec son modèle 2D et ses graphismes faits main, The Coma nous plonge avec une aisance fascinante dans un Enfer pourtant très familier. Même si l’on aurait tendance à croire que le réalisme a la force de rendre les choses terrifiantes, cette pépite vous prouvera le contraire de plusieurs moyens.
On appréciera dans un premier temps le souci du détail, tant dans les décors que dans la représentation des personnages – à noter que les PNJ sont peu nombreux, mais ont tous une importance capitale ainsi qu’un visuel très agréable pour la rétine. Le jeu s’offre également des dialogues à la mode visual novel avec des illustrations parfaitement retravaillées à l’occasion de ce recut.
Côté son, pas de doublage, ce qui n’est pas désagréable, et qui permet surtout d’être constamment plongé dans une ambiance sonore qui prône le malaise. Il n’existe que peu de soundtracks qui vont vous être très utiles : l’un qui reste calme mais glauque pour accompagner vos balades dans les couloirs, et notamment l’autre carrément stressant qui vous sert de repère durant les assauts de votre prof légèrement psychopathe (le retour au « calme » se fait lorsqu’elle oublie l’idée de vous chasser). Ajoutez à cela des bruissements étouffés dont vous ignorez la provenance : était-ce vous qui fouilliez dans le sac par terre, ou était-ce Melle Song qui rampait derrière vous..?
En bref, que ce soit sur le plan esthétique ou sonore, The Coma aura de quoi vous faire flipper sans avoir encore augmenté la difficulté de son gameplay.
« Run, Hide, Explore, Survive, Escape »
Le gameplay, parlons-en. Si vous le trouvez un peu simplet de base, vous allez ravaler votre caquet plus tôt que prévu. The Coma ne propose pas d’emblée le choix d’un niveau de difficulté : celle-ci augmente en cours de jeu, histoire que votre balade aux Enfers ne soit pas une promenade de santé. Si l’atmosphère générale et les apparitions de votre ennemie vous faisaient déjà peur au départ – ou du moins vous surprenaient un peu – vous n’oserez plus faire un pas de plus en sachant que cette dernière se fera plus présente et plus violente au fur et à mesure de votre progression. Qui plus est, aucun moyen de la combattre. Gardez en tête que vous n’êtes qu’un lycéen un peu geek sans un gramme de muscle ni arme à votre disposition, juste une lampe de poche qui vous permettra de fouiller les décors qui grouillent d’interactions. Certains mécanismes de fuite vous sont simplement proposés : courez à toute jambe sans vous retourner, cachez-vous dans les cabines des toilettes ou les armoires (en espérant que celles-ci s’ouvrent…), ou plantez-vous dans le noir en retenant votre respiration. Avec un peu de chance, votre ancienne professeur passera son chemin sans vous faire de mal jusqu’à ce qu’elle vous retombe dessus au milieu d’un couloir.
Le fait est que votre fuite ne sera pas non plus finger in the nose : le lycée est un vrai labyrinthe. Vous ne disposez pas encore des moyens pour ouvrir toutes les portes, certaines sont bloquées de l’intérieur, des couloirs sont barricadés et vous obligent à passer par les étages inférieurs ou supérieurs, au risque de retrouver votre assaillante un peu trop tôt.
Durant votre périple, il sera question de tout explorer afin de trouver des notes qui vous permettront de comprendre un peu mieux ce qui se passe autour de vous; mais aussi, et le plus important, des clés et autres objets qui vous amèneront vers votre chance de sortir de ce traquenard. Vous trouverez aussi de l’argent – des won pour la devise nationale – grâce auquel vous pourrez acheter de la nourriture pour vous soigner et des boissons pour rebooster votre barre d’endurance – qui vous octroie le temps de sprinter et se vide au fur et à mesure (sinon c’est pas drôle!).
Fait stressant : le jeu ne se met JAMAIS en pause. Que vous soyez en train de lire votre carte, de sauvegarder auprès d’un tableau noir ou de lire une note, vous n’êtes aucunement à l’abri d’une attaque. C’est un autre point fort que nous pouvons attribuer au jeu afin de vous tenir aux aguets à chaque seconde qui s’écoule. Il vous faudra soit vous enfermer dans une cabine/une armoire, soit vous rendre dans la cafétéria pour pouvoir souffler quelques secondes, à condition de ne pas être loin d’une de ces issues. Mais faites attention : celles-ci ne seront pas vos alliées pendant la durée complète du jeu. Plus vous avancez, plus la difficulté augmente, plus les couloirs et les décors seront vos ennemis. Et même ce que vous pensiez vouloir votre bien pourrait se retourner contre vous…
Conclusion
Un jeu d’une courte durée, mais d’une efficacité incroyable : The Coma: Recut est et restera un jeu culte dans sa branche. En plus d’une difficulté croissante en continu et d’un univers familier qui devient pourtant un réel cauchemar, la grande force esthétique et sonore du jeu est reine du malaise et des sueurs froides; pas besoin d’autres garnitures, juste un stress constant pour le grand plaisir des fans d’horreur. Qui plus est, si vous possédez la première version du jeu sur Steam, le remaster vous sera offert le jour de sa sortie. C’est un grand « buzz d’or » !
The Coma: Recut
- Développeurs Devespresso Games
- Type Action, aventure, horreur
- Support Steam, PS4, Xbox One
- Sortie 22 Septembre 2017