Alors qu’un Remake de Dead Space est dans les tuyaux, les développeurs du premier épisode sous le drapeau de Striking Distance Studios, fondé par Glen Schofield, font leur propre version avec Callisto Protocol, un TPS horrifique dans l’espace, où on ne vous entendra éventuellement pas hurler.
The Callisto Protocol
Supports : PC, PS4, PS5, XBox One, XBox Series
Genre : Survival Horror
Date de sortie : 02 décembre 2022
Editeur : Striking Distance Studios
Développeur : Striking Distance Studios
Multijoueurs : Non
The Callisto Protocole est rarement effrayant et c’est bien là son pire pêché.
- Tout de même joli
- La brutalité des combats
- Peu effrayant
- Une construction peu réaliste des lieux
- Une histoire qui met trop de temps à décoller
- Un système de combat un peu brouillon
Incarcération
The Callisto Protocol nous place dans les baskets de Jacob Lee, lors de sa dernière mission de livraison. Vous savez, cette fameuse mission qui rapporte assez d’argent que pour prendre sa retraite… Des décennies d’histoires d’horreur n’ayant visiblement pas appris à Jacob que ce genre de plan ne se termine jamais comme prévu, il se fait aborder par des pirates recherchés et son vaisseau s’écrase sur l’inhospitalière Callisto. Ayant perdu son associé dans l’accident, Jacob se fait secourir rapidement par les machines de Black Rock, la prison locale perdue sur les terres désolées de la planète.
Pour une raison qui lui échappe, et à nous aussi, Jacob se retrouve incarcéré dans l‘horrible prison de Callisto au même titre que son agresseur, et affublé d’un dispositif vissé dans sa nuque. Est-ce que cela pourrait avoir un rapport avec sa cargaison ?
Mais son incarcération est de courte durée, puisqu’à son réveil, la prison est en proie au chaos : des monstres s’attaquent aux prisonniers et aux gardiens, et Jacob tente de fuir. Guidé par un autre détenu nommé Elias, Jacob débute son évasion armé d’une barre de fer pour faire face aux horreurs de Callisto.
On ne va pas se mentir : l’histoire de The Callisto Protocol est cousue de fil blanc, et on peine à être surpris par les rebondissements. Le jeu se veut être un rejeton de Dead Space jusqu’à faire apparaître la filiation dans les noms des protagonistes : Jacob n’est-il pas le fils d’Isaac dans la Bible ? On peut néanmoins dire que si il échoue sur certains points – comme la peur – il réussit à retranscrire une vraie brutalité dans les combats.
A la différence d’Isaac, Jacob n’a pas de cutter laser, au mieux un flingue améliorable via imprimante 3D, une matraque électrique et un gant permettant d’attirer et rejeter au loin des éléments.
Vous avez un inventaire limité en munitions, et c’est voulu pour que vous ne puissiez pas échapper à la mêlée. Les armes sont globalement peuefficace jusque qu’à ce que vous les amélioriez de manière soutenue mais elles se ressemblent trop. Mais les ennemis sont de vraies éponges à balles et réagissent à peine quand ils sont touchés, à moins que vous n’utilisiez le gant pour les projeter sur les nombreux murs pointus, ou les jeter dans le vide.
D’ailleurs, on peut aussi reparler des environnements étrangement conçus pour une prison, plein de hachoirs automatiques et de murs de pointes, de barricades et de fléchages ensanglantés absurdes pour une contamination qui se déroule littéralement quelques minutes avant le réveil du protagoniste. Au niveau de la cohérence, on repassera.
Callisto est magnifique, mais elle est complètement dépourvue de vie. Vous n’obtenez presque rien de la narration environnementale si chère à Dead Space, à part quelques journaux audio de 15 secondes maximum. Des audio-logs que l’on doit écouter dans un menu et dont le contenu est peu intéressant au final.
Avec ces 3 outils principaux, il va falloir aller en découdre avec les différents monstres que vous allez rencontrer. Et vous allez les voir de très près pour la plupart. Votre pistolet servira surtout à tenir éloigné certaines créatures, mais surtout à infliger une sorte de coup critique pendant la bastonnade. Vous n’aurez jamais assez de balle pour considérer votre arme comme rassurante, et le gros du travail se fait avec la matraque, au plus près du danger.
C’est là que les combats peuvent devenir tendus, puisque Jacob est lent et lourd, et qu’il ne sait pas se retourner facilement. Vous prendrez alors des coups dans le dos assez souvent si vous ne préparez pas bien vos attaques et que vous ne gérez pas bien le système d’esquive un peu particulier. Quand une créature infectée court vers vous, vous devez identifier de quel bras partira le coup, pour plonger à gauche ou à droite pour esquiver cette attaque comme dans un Punch Out horrifique. Au coup de poing suivant, vous plongez dans la direction opposée, puisque vous ne pouvez pas esquiver deux fois de suite dans la même direction, et vous continuez jusqu’à ce qu’il y ait une opportunité de contre. Ensuite, vous matraquez l’ennemi à plusieurs reprises et vous avez la possibilité de terminer votre combo en tirant une balle afin qu’il soit provisoirement sonné. Après quoi, vous recommencez jusqu’à ce que vous puissiez contrer à nouveau. Là où Dead Space signait votre arrêt de mort au corps à corps, The Callisto Protocol vous pousse à affronter les ennemis le plus rapidement possible, et au plus près du danger.
Une quinzaine d’années les séparent, mais The Callisto Protocol ne parvient pas à améliorer la formule de Dead Space, et encore moins à la renouveler. Paradoxalement, Callisto Protocol pourrait être sorti avant le Dead Space de 2008 que cela ne choquerait pas, si l’on fait abstraction des graphismes. Le simple exemple des Audiolog que nous ne pouvons pas écouter en continuant l’exploration est absurde. Même en ce qui concerne le scénario, qui oublie une chose très importante dans cet type de production : l’attachement aux personnages et à leur sort. On sait trop peu de chose sur Jacob et les personnages qu’il rencontre et la contextualisation est trop sommaire pour ressentir de l’angoisse sur son sort.
Si encore une fois nous comparons avec Dead Space, Isaac Clarke a pour mission d’enquêter sur une situation mystérieuse à bord de l’Ishimura, tandis qu’il cherche des informations sur l’amour de sa vie présente sur le vaisseau. Dans Le Protocole Callisto, il faut attendre la fin de l’histoire pour que Jacob parvienne à susciter un peu de sympathie et que le fin mot de l’histoire soit révélé. Le véritable problème, c’est qu’il n’y a pas vraiment de sentiment de peur. C’est un jeu d’horreur, avec de beaux environnements et une menace horrible, mais il ne fait pas vraiment peur.
Bon, tout n’est pas noir non plus dans The Callisto Protocol. Le jeu a vraiment ses moments, comme lorsqu’une alarme se déclenche et que vous ne pouvez voir les monstres que pendant les flashs lumineux. Il y a également beaucoup de moments cinématographiques qui sont magnifiquement mis en place et qui mettent en valeur les performances des acteurs qui prêtent leurs mouvement et expression aux personnages. Même l’histoire, si elle ne devient vraiment intéressant qu’aux trois quarts du jeu, à mesure que l’on comprend le rôle de Jacobs dans les événements sur Callisto, devient prenante. Mais à la fin, tout se termine soudainement, avec un gros teasing sur une suite. Hum, pas très subtil tout cela.
Les nombreuses animations de mort de Jacob sont amusantes, mais abominablement répétitives. J’ai cependant apprécié les moments où les véritables animations de mort ont eu lieu, comme lorsque le crâne de Jacob est fracassé et qu’il crie avec une tête cabossée ou qu’un monstre écrase ses membres. Celles mettant en scène le démembrement font un peu ragdoll, mais ça passe.
The Callisto Protocol
En Bref
The Callisto Protocole hurle sa filiation avec Dead Space, mais il lui est bel et bien inférieur, surtout à quelques encablures de la sortie du Remake de son illustre modèle. Malgré ses qualités, le jeu est rarement effrayant et c’est bien là son pire pêché.
Comments