Au Vème siècle avant Jésus-Christ, le général chinois Sun Tzu rédigeait un ouvrage encore lu et analysé aujourd’hui nommé le Sūn Zi bīngfa, ou “L’Art de la Guerre”. L’idée principale de cet ouvrage est de garder en tête que l’objectif de la guerre est de contraindre l’ennemi à abandonner la lutte, y compris sans combat, grâce à la ruse, l’espionnage et une grande mobilité, en s’assurant la victoire en un coût humain et matériel minimum. Ces principes sont d’ailleurs encore d’application aujourd’hui dans une vaste majorité des domaines, qu’ils soient militaires ou économiques.
Let’s Rock
Et bien dans Rock of Ages 2, il sera aussi question d’histoire et de guerre. Mais à la différence des préceptes militaires de Sun Tzu, ici la logique pourrait se résumer à “Pour vaincre votre ennemi ENVOYEZ-LUI UN GROS BOULET!”. Voilà, fin du guide stratégique.
Rock of Ages 2 fait donc suite à Rock of Ages sorti en 2011 et dont le principe identique : parvenir à démolir la forteresse adverse avec un gros boulet avant que l’ennemi ne fasse de même avec vous, en piégeant son parcours sinueux avec divers obstacles. Après une sortie sur PC, PS4 et Xbox One en 2017 (on vous avait fait une petite vidéo à ce sujet), voici que la Switch se dote de sa propre version.
Si le jeu peut s’apparenter à un Tower Defense, il fait la part belle à un humour potache omniprésent puisque vous allez incarner le géant Atlas portant le monde sur son dos, mais qui, suite à une petite pause improvisée, va se retrouver échoué sur la Terre avec un énorme boulet sur le dos. Il va alors devoir affronter un peu malgré lui divers personnages historiques ou de la Culture avec un grand “C” afin de peut-être parvenir à remonter aux cieux. C’est ainsi que vous allez affronter Hercule, la Gorgone Méduse, Don Quichotte, William Wallace, Ramsès, Van Gogh et plein d’autres figures à coup de gros boulets.
Rockabye baby
Chaque nouvel affrontement est introduit par une petite vidéo très drôle qui mélange les références (voir Van Gogh en prédateur crachant un venin postimpressionniste pour modifier le monde, c’est quelque chose, tout comme voir Méduse se confectionner un mobilier cosy à base de guerriers statufiés) avant de nous montrer notre terrain de jeu. concrètement, il s’agit de deux parcours identiques – un pour chaque adversaire – qu’il va falloir piéger pour faire perdre un maximum de vitesse au boulet ennemi afin qu’il n’endommage pas trop vite la porte de notre forteresse, tout en menant notre propre boulet à ses portes en évitant de se faire détruire ou éjecter.
La première phase consiste alors à sélectionner notre boulet et les pièges débloqués pour jouer la mission. Chaque niveau réussi nous débloque un nouveau boulet qui a ses propres statistiques et parfois des capacités spéciales, comme répandre de la fange sur le parcours pour éviter que l’ennemi ne puisse bâtir dessus, ou un boulet cubique très difficile à manœuvrer, mais occasionnant d’énorme dégâts.
Les pièges sont aussi à l’avenant, puisqu’on citera des tremplins à ressorts destinés à envoyer le boulet dans le décors, divers arbalètes, canons ou catapultes pour occasionner des dégâts en passant par des éléphants de guerre, des buffles, des ventilateurs, des troupeaux de vaches ou des lions accrochés à des montgolfières pour ralentir l’ennemi. Chaque piège demande de l’or, qui se récolte en détruisant des structures sur le chemins, et chaque construction occasionne un surcoût sur la suivante du même type. Il est également possible de construire des générateurs d’or à proximité de mines pour produire plus d’argent, mais au risque de les voir se faire anéantir par un gros boulet.
*Scream Queens*
En plus du mode solo, un mode multijoueurs en 1 contre un ou deux contre deux permettra de s’affronter dans des duels ou des courses d’obstacles, et c’est ici que le jeu prend toute sa saveur, puisque si l’intelligence artificielle du titre s’avère assez avancée pour esquiver au mieux vos pièges tout en posant astucieusement les siens, rien ne vaut le fait d’avoir en face de soi un véritable cerveau armé de toute sa sournoiserie pour maximiser les combinaisons.
Difficile aussi de résister à l’ambiance graphique, inspirée des œuvres d’art classiques, et qui nous donne la possibilité d’évoluer parfois dans de véritables tableaux ou des architectures historiques, couplés à un humour potache qui tranche, même si – globalement – ce second épisode fait d’avantage penser à une mise à niveau du premier qu’une véritable suite. Les principes sont les mêmes, le gameplay aussi, voire quelques décors, mais bon… si vous n’avez pas touché au premier épisode passé assez inaperçu, ce Rock of Ages 2 risque fort de vous faire rire et de vous occuper un moment, puisque la campagne solo vous prendra un peu plus de 5 heures, et 3 modes de difficulté sont accessibles avant d’aller vous frotter au mode multijoueur.
Conclusion
Rock of Ages 2 Bigger & Boulder est davantage une mise à niveau de son prédécesseur qu’un véritable nouvel opus; néanmoins, il a le mérite d’offrir une direction artistique très réussie, beaucoup d’humour et un système de jeu plus profond qu’il n’y paraît. On vous conseille tout de même d’y jouer en mode docké si vous optez pour la version Switch, puisque le placement des unités se fait depuis une vue aérienne un peu petite en mode nomade. Il est toujours possible de zoomer, mais c’est une perte de temps et un peu agaçant à la longue vu que les affrontements sont en temps réel.
Rock of Ages 2 Bigger & Boulder
- Développeurs Atlus
- Type Tower Defense AVEC DES BOULETS
- Support PS4, PC, Xbox One, Switch
- Sortie 29 Août 2017