Il est fort probable que Paranormasight: The Seven Mysteries of Honjo soit passé totalement sous votre radar, mais malgré ses quelques défauts, ce Visual Novel m’a offert les meilleurs moments de jeu de ces dernières semaines.


Paranormasight: The Seven Mysteries of Honjo


Supports : PC, Switch

Genre : Aventure

Date de sortie : 08 mars 2023

Editeur : Square Enix

Développeur : Square Enix

Multijoueurs : Non


Une vraie petite pépite horrifique tombée de nulle part qui a su nous passionner !


  • Un super concept de jeu
  • L’histoire sombre et prenante
  • Visuellement très réussi
  • Excellente écriture
  • Un rythme assez lent
  • En anglais

Jusqu’où irez vous pour ramener un proche à la vie ?

C’est le problème moral au cœur de Paranormasight : The Seven Mysteries of Honjo, un Visual Novel horrifique de Square Enix. Paranormasight se déroule dans les années 1980 à Honjo, un lieu où les légendes urbaines surnaturelles sont encore fort ancrées, à l’image des « Sept mystères de Honjo », qui puisent leurs origines durant la période Edo.

Votre premier contact avec le jeu est pour le moins étrange. Un vieil homme qui se fait appeler « Le conteur » vous accueille en tant que joueur prêt à vivre l’histoire du jeu, et vous introduit dans l’expérience par le biais d’un téléviseur couleur aujourd’hui assez rétro. Oui, c’est bien à vous, le « joueur » qu’il s’adresse. Et cette idée est très importante.

Vous suivez ensuite un jeune homme nommé Shogo Okiie, un employé de bureau ordinaire qui a été impliqué dans une enquête paranormale via une jeune fille nommée Yoko, qu’il connait depuis peu. Mais alors qu’ils discutent en enquêtent au milieu de la nuit, Yoko meurt subitement et une pierre de malédiction choisi Okiie comme porteur. Dorénavant, lié à l’histoire du lieu, il disposera de la capacité de tuer toute personne qui essaye de s’éloigner de lui.

Le rite de la résurrection étant au coeur des mystères d’Honjo, il lui est ordonné de tuer afin de charger la pierre en énergie et ramener Yoko à la vie. Trois autres protagonistes se mêlent à l’histoire d’Okiie au cours d’une même journée, découvrant une vérité choquante sur les malédictions de la ville tout en explorant leurs motivations et leurs intrigues respectives. En plus de Shogo, on suivra Harue, hantée par la mort de son fils, le détective Tetsuo et une jeune écolière nommée Yakko, déterminée à découvrir la vérité sur le récent suicide de son amie.

Après le premier chapitre, vous aurez accès au tableau de l’histoire qui vous permet d’aborder les récits des trois protagonistes dans l’ordre que vous souhaitez et vous aide à visualiser la chronologie globale. Si vous avez déjà joué à un Visual Novel (comme Raging Loop par exemple), Paranormasight vous semblera familier. Le jeu se déroule selon le tableau d’histoire, dans lequel vous choisissez différentes « scènes » pour chacun des protagonistes. Les trois histoires sont d’abord distinctes, mais elles finissent par s’entremêler de manière imprévisible. Vous devez relier les détails et les choix des trois histoires différentes afin de continuer à faire avancer le récit.

Paranormasight est un jeu dont il est difficile de parler, car une grande partie du jeu repose sur l’expérience du joueur et les surprises qu’il propose. Comme je l’ai indiqué plus haut, le jeu joue également un peu avec vous, et il faudra souvent penser « en dehors du jeu » pour progresser. Je vais vous donner un exemple situé assez tôt dans l’intrigue. Comme je vous l’ai dis, votre personnage dispose d’une capacité lui permettant de tuer les personnes qui s’éloignent de lui, et il partira en quête des autres porteurs de malédiction pour remplir la pierre d’énergie. Mais tous les porteurs ont un intérêt spécifique à remplir leur propre pierre… et chacun dispose d’une capacité spécifique pour tuer.

Il y a une certaine tension qui se dégage des rencontres, puisque vous ne savez pas vraiment quelle décision mènera à votre mort. Heureusement, le jeu vous permet de recommencer une rencontre ratée assez rapidement. Là où le jeu est malin, c’est qu’il met à contribution la réflexion propre au joueur. A un moment, votre personnage va se retrouver soumis à une malédiction qui tue toute personne qui entend la voix de l’esprit du porteur de la malédiction. Vous ne pourrez pas y échapper, et vous mourrez en boucle, quel que soit le choix que vous ferez… à moins que vous ne décidiez de vous rendre dans les options du jeu pour baisser le volume des voix au minimum. C’est un exemple parmi tant d’autres qu’a le jeu de briser le quatrième mur.

Ce roman visuel interactif vous demande de faire des choix et de mettre en place certains événements afin de résoudre ses énigmes narratives. Vous pouvez rester bloqué dans une intrigue jusqu’à ce que vous découvriez un personnage ou un élément d’information dans une autre intrigue, ce qui vous permet alors de partager cette information avec le personnage de la première intrigue. Il faut donc compter sur un certain degré de compréhension et d’analyse propre au joueur (et non aux protagonistes) pour progresser.

Toutes les informations importantes sont compilées dans des dossiers, auxquelles vous pouvez accéder à tout moment, et même si cela peut-être laborieux, je vous conseille d’y avoir recours. Paranormasight cache souvent des indices vitaux dans ces données. Ce qui est fascinant dans cette expérience, c’est la façon dont les moindres détails sont dissimulés dans les preuves, ce qui fait que la résolution de ces énigmes s’apparente à un véritable travail de détective.

Un dialogue ou un détail visuel apparemment anodin est souvent l’indice dont vous avez besoin, et le fait d’assembler les pièces du puzzle est très satisfaisant, d’autant qu’il joue avec le principe même du jeu vidéo. Paranormasight réussit à trouver un équilibre entre la progression de la narration et la possibilité de laisser respirer les personnages. Ils sont bien dessinés et complexes grâce à leur histoire personnelles, souvent dramatiques. Mais l’histoire est aussi remplie de pièges, de fausses pistes et de thèmes narratifs lourds, comme le deuil, la dépression et la perte, mais il le fait bien, préférant explorer ces thématique que les exploiter gratuitement.

Paranormasight est encore rehaussé par sa qualité visuelle. La conception des personnages par Gen Kobayashi de The World Ends With You donne à Paranormasight une touche visuelle reconnaissable. Un grain de pellicule rappelant les premières télévisions en couleur ajoute à l’ensemble une esthétique inquiétante. Il n’y a qu’à voir les expressions des personnages, souvent malaisantes et témoignant de leur propres travers, pour plonger dans cette l’atmosphère glaçante.

J’espère sincèrement que le jeu recevra l’attention qu’il mérite, mais il semble être l’un de ces titres parfaitement prêts à figurer sur les listes de classiques cultes dans quelques années.

Paranormasight: The Seven Mysteries of Honjo

Titiks

L’avis de Titiks sur Switch

En Bref

Paranormasight: The Seven Mysteries of Honjo est une petite découverte surprenante et totalement validée ! Il reste malheureusement en anglais et c’est dommage que Square-Enix n’ai pas pris la peine de le traduire.

4.5
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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