Déjà sorti sur PC et Switch, voilà que l’enfant-chouette débarque sur d’autres plateformes. L’occasion pour nous d’enfin pouvoir nous y intéresser comme il se doit, Owlboy étant une véritable petite pépite du jeu d’aventure, que l’éditeur Soedesco a eu la bonne idée de sortir en format physique.

Préparez-vous à explorer les cieux

Chouette Mépris

Jusqu’il y a peu, j’avais de vagues souvenirs du dessin animé Démétan et Rénatan qu’il m’arrivait de regarder quand j’étais petit. Pour les plus jeunes, il s’agissait d’un petit dessin animé dans lequel la pauvre petite grenouille Démétan était amoureuse de la fille du roi des Crapauds, Rénatan. Une sorte de Roméo et Juliette de l’étang en somme, mais dont le générique est gravé dans ma mémoire depuis lors. Hors, lors d’une soirée passée à rechercher des vieux dessins-animés à montrer à mes filles, je suis retombé sur le premier épisode et BORDEL, c’est violent !

Niveau violence morale, Otus s’en prend plein la tronche

Pas une violence physique comme on pouvait incriminer les dessins animés japonais de l’époque, mais morale. Alors qu’on pensait que la palme de la tristesse était détenue par Rémy Sans Famille, j’ai révisé mon jugement pour attribuer ce prix à Démétan et Rénatan. Dès le premier épisode, Démétan est humilié parce qu’il est pauvre, régulièrement moqué et violenté par les autres et surtout par le père de sa  bien-aimée. Et là vous vous dites “mais pourquoi diable nous parle-t-il de ça alors qu’on a cliqué pour du Owlboy”. Et bien j’y viens puisque le postulat de départ de Owlboy – malgré son univers coloré – est un peu le même que pour notre infortunée grenouille.

Le cycle jour-nuit ajoute de la variété aux lieux

C’est dans un monde aérien et éclaté que nous faisons la connaissance d’Otus, un enfant de la race autrefois illustre des Chouettes, toujours fière mais réduite aujourd’hui à surveiller les différentes villes pour les prévenir des attaques des effrayants Pirates du ciel. En plus d’être totalement muet (mais cela est largement compensé par son animation faciale très expressive), Otus est la plus grande déception de son instructeur Asio, qui ne voit en lui qu’un enfant sous-doué, incapable de réaliser les plus simples tâches. Il n’hésitera d’ailleurs jamais – et ce pendant de nombreuses heures – à diminuer Otus, malgré son courage et ses hauts-faits dont les seuls témoins sont son ami de toujours et un membre repenti des Pirates…

Owlboy un jeu merveilleux que l’on ne peut que conseiller à tous

Mais alors qu’il fait sa patrouille, Otus découvre une ancienne relique dans un Temple Chouette qui lui permet de téléporter instantanément un ami entre ses serres, afin de le porter avec lui. Dans le même temps, une attaque des Pirates du Ciel sur son village va pousser les Chouettes à partir prévenir la capitale Avent de l’imminence de la menace, tandis que le Pirates convoitent de puissants artefacts anciens…

Le jeu varie ses séquences pour vous faire utiliser toutes vos capacités

Et voilà Otus parti avec ses compagnon en quête de réponses tandis que les Pirates semblent disposer d’un pouvoir gigantesque à même de faire d’eux les maîtres du monde. Durant son périple, Otus soulèvera le voile du glorieux passé de son espèce, de la véritable nature des Pirates et des secrets de son monde.

Et bon dieu, que ce jeu me rappelle – dans son esthétique mais aussi dans sa progression – l’ère glorieuse des 16bits, quand univers colorés rimaient avec aventure épique et progression haletante. A la manière d’un MetroïdVania, il nous faudra explorer les environnements pour parvenir à notre but, que cela soit en affrontant parfois des hordes d’ennemis (et croyez-moi, certains passages sont assez difficiles s’ils ne sont pas bien négociés), en s’infiltrant dans des lieux ennemis ou simplement en actionnant divers mécanismes en lien avec les capacités de nos alliés ou en utilisant les éléments du décors. Et une des forces de Owlboy, c’est de marier parfaitement ses composantes d’exploration, d’énigme et de combats en nous donnant des capacités certes simples, mais que nous pouvons combiner pour progresser.

Le rythme soutenu de l’exploration sait aussi se préserver de beaux moments de battement

Seul, Otus ne sait que voler (sans jauge d’endurance, dieu merci), effectuer un dash ou tournoyer sur lui-même pour repousser certains projectiles ou assommer certains ennemis. Mais vous serez secondé par exemple par son ami d’enfance Geddy, que vous pourrez soulever avec les griffes d’Otus pour profiter de son pistolet, le lancer et le récupérer grâce à la téléportation, ou encore en emmenant avec vous le Pirate armé de son canon surpuissant, mais soumis à un cooldown.

Ces genres de moustiques sont une véritable plaie, surtout en nombre.

L’exploration comme les combats demandent alors de gérer les différents outils qu’on nous met entre les mains tantôt pour vaincre (ou fuir !) un boss gigantesque, dégager la route en utilisant des fonctions secondaires des armes (quand le canon du pirate est déchargé, il peut tout de même enflammer certains éléments à courte portée par exemple), ou utiliser des éléments du décors pour actionner des mécanismes ou libérer des routes.

Bref, Owlboy offre à chaque tableau une nouvelle petite énigme à résoudre à l’aide de ce qu’on a sous la main, ou de ce qu’on a pu croiser quelques tableaux auparavant. L’équilibre est parfait et la dizaine d’heures nécessaires pour en voir le bout se parcourt sans temps mort et la plupart du temps avec émerveillement.

Visuellement, Owlboy nous renvoie donc aux belles productions en 2D de l’ère 16bits, avec ses décors colorés et ses animations, avec en plus un cycle jour-nuit qui apportent un peu de variété aux décors extérieurs. Les compositions de Jonathan Geer (Neon Chrome) sont toutes aussi charmantes, et invitent à l’aventure épique et merveilleuse dès l’écran-titre.


Intégralement en français, Owlboy déroule ses scènes narratives – parfois animées – sans que cela ne vienne perturber le rythme (le moment de flottement après les événements d’Avent est très bien traité par exemple), l’exploration et l’expérimentation récompensant de surcroît toujours les joueurs avec des coffres cachés contenant de l’argent à dépenser dans la boutique contre des diverses améliorations.

Conclusion

Difficile de prendre le titre de D-Pad studio en défaut tant Owlboy est une réussite tant visuelle qu’au niveau du gameplay. Si son développement a pris tout de même 9 années, il en résulte un jeu merveilleux que l’on ne peut que conseiller à tous, malgré ses quelques pics de difficulté, qui ne sont jamais frustrants mais qui poussent à réfléchir sur la manière d’utiliser les quelques éléments à notre disposition pour en venir à bout. On remercie d’ailleurs au passage son éditeur Soedesco pour l’initiative de le sortir en format physique pour lui offrir plus de visibilité !

Owlboy

  • Développeurs D-Pad Studio
  • Type Aventure
  • Support PS4, PC, Xbox One, Switch
  • Sortie 01 Novembre 2016
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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