Mon expérience avec Nioh premier du nom se résume à une soirée streaming mémorable avec notre ancien rédacteur en chef Bery où on avait vraiment bien rigolé (pas vraiment l’effet escompté d’un JRPG retord me direz-vous). Je me suis attaqué au test de Nioh 2 avec ce bon souvenir en tête mais sans beaucoup plus d’expérience avec cette licence.
J’ai ri ; j’ai souffert ; je persiste et je kiffe !
Nioh 2
Supports : PS4
Genre : Action RPG
Date de sortie : 13/03/2020
Editeur : Koei Tecmo , Sony
Développeur : Team Ninja
Multijoueurs : oui (online 3 max. PSN Plus)
Tellement bon qu’on rebaptiserait le genre « Nioh like »
Après 30 minutes de cuisson : Je me suis encore fait one shot en loupant une esquive.
Après 1 heure de cuisson : Hey mais je peux faire du hit and run. Ha mince, ça ne va pas m’aider face aux boss…
Après 5 heures de repos : Il va falloir bien comprendre les mouvements des ennemis et maîtriser notre arsenal pour nous en sortir.
- Le lore yokai et le contexte du scénario
- Le level design
- Le bestiaire
- Les possibilités de builds
- Un challenge qui reste abordable
- Les IA alliées et ennemies
Lore
Nioh 2, tel son prédécesseur, est un JRPG que l’on peut catégoriser de « souls like » ou « Action RPG en 3D avec un système de combat basé sur l’endurance et le timing bien ardu où tu meurs en boucle ».
Un trait de caractère des jeux de ce style est qu’ils ont pris l’habitude de planter leur décor avec un lore très cryptique où on n’y comprend d’emblée pas grand chose.
Malgré une première mission qui m’a fait très peur en terme de contextualisation, Nioh 2 ne prend pas du tout cette direction pour son scénario et nous propose un lore riche et bien expliqué.
Tout d’abord, il se situe avant les événements de Nioh et il n’est donc pas nécessaire d’y avoir joué pour se faire happer par son univers. Le background des deux jeux est par contre assez similaire : les guerres de clans dans le Japon féodal mises à la sauce heroic fantasy.
Dare desu ka ? Hide desu. William janai.
Ce background prend forme au fur et à mesure de votre progression car les premières missions restent assez vagues.
Le joueur commence son aventure en apprenant via une cinématique que son personnage est un hybride humain-yokai et que sa mère a été assassinée par un type chelou. En mourant, elle nous lègue une dague de métal doré gravée du nom « Hide » qui semble être le vôtre. Contrairement au premier Nioh, vous créerez ici votre avatar de toute pièce avec un éditeur de personnage très détaillé. Les artistes pourront s’éclater.
S’en suit un gros fast forward temporel avec une nouvelle cinématique où un autre type chelou vient en panique frapper à la porte de votre hutte. Il est poursuivi par un Yokai qui veut lui faire la peau. Vous le sauvez d’un bon coup de katana dans la gorge de ce Gaki et il voit en vous … le moyen de se faire de l’argent ! (pourquoi pas)
Il vous engage comme mercenaire pour l’aider à trouver ce fameux métal doré appelé Amrita, très convoité et très onéreux. Après 2 premières missions où vous jouerez les chercheurs d’amrita sans beaucoup plus de contexte, vous serez amené à rencontrer des personnages historiques célèbres du Japon féodal et prendrez part aux intrigues.
Point central
Une fois la première mission principale terminée, vous débarquerez sur une carte du monde où il existe un point central. Vous pourrez y revoir toutes les cinématiques, lire un résumé de l’histoire, le background des personnages ou encore celui des monstres (il s’étoffe d’ailleurs à force d’en occire). Je trouve cette feature fantastique pour bien comprendre tout l’univers de Nioh 2. Tout y est expliqué de façon très claire et permet de saisir des subtilités loupées.
D’autres fonctionnalités y sont également disponibles telles que changer l’apparence de votre personnage, forger de l’équipement, décorer votre hutte ou encore démarrer une mission multi joueurs.
Notez que le multi joueur requiert le PSN Plus mais qu’il existe une autre façon de profiter de la « présence » d’autre joueurs sans posséder cet abonnement.
En mission solo, vous croiserez de nombreuses tombes de joueurs qui permettent d’invoquer leur fantôme contrôlé par l’IA. Les rouges invoqueront un ennemi à abattre tandis que les bleues invoqueront un NPC allié pour vous aider. L’IA est ce qu’elle est ; pas forcément très futée mais elle peut toutefois vous tirer d’un pépin insurmontable. Les alliés s’invoquent en échange de coupes ochoko qui peuvent facilement être obtenues en les échangeant aux sanctuaires qui servent de feu de camp.
Hell (Yokai ! What ? Sh*$)
Je pense que ce qui me plait le plus dans Nioh 2 est la dimension heroic fantasy intégrant la mythologie Japonaise des Yokai dans des événements « réels » (?) du Japon féodal.
Chaque grand chapitre du jeu retrace des événements historiques sur une période bien précise dans une province japonaise. On y rencontre par exemple des figures emblématiques telles que Nobunaga et on en apprend sur les conflits qui avaient lieu à cette époque.
Les amateurs d’histoire seront donc ravis mais ceux de mythologie le seront tout autant. En effet, tout ça est mis avec brio « à la sauce Yokai » grâce à ce contexte d’hybride humain-yokai et au mystère qui l’entoure à percer.
Il est vraiment agréable de retrouver des Yokai connus ou de faire le parallèle avec d’autres séries ou ouvrages qui traitent du sujet. Le bestiaire de monstres recontrés semble vraiment étoffé et puise toujours dans des mythes cohérents. J’ai d’ailleurs de temps en temps pu faire des parallèles assez amusants avec Yokai Watch comme lorsque j’ai rencontré pour la première fois un Nurikabe. Il ne vous rappelle pas un certain granpart ?
Et ardu
A coté de toutes ces réjouissances, il est par contre clair que vous allez souffrir. Les combats de Nioh 2 ne sont franchement pas faciles et vous demanderont beaucoup d’essais-erreurs pour comprendre comment réagir face à vos adversaires.
Toutefois, je n’ai (pas encore) trouvé la difficulté trop injuste. Oui, on meurt en boucle et parfois on se fait même one-shot par un simple trash mob lorsqu’on rate une esquive d’une attaque chargée ; cependant, on finit souvent par arriver à l’emporter à force de tenacité, d’observation et parfois de fourberie.
Je ne peux pas dire que je sois particulièrement « skillé » aux jeux du genre. Je meurs en boucle, je sors mes plus beaux jurons et « c’est pas possible », je stresse en arrivant au moindre carrefour ou en voyant un attroupement de yokai au loin, mais avec Nioh 2 j’aime ça …
Pourquoi ? Peut-être parce que je trouve que les développeurs laissent souvent deux façons d’aborder ce genre de jeu : à la loyale ou en mode petit scarabé fourbe. Vous l’aurez compris, c’est ce deuxième mode qui me motive à avancer !
Sois fourbe petit scarabé
En effet, bien que certains adversaires semblent insurmontables, ils ont tous des vulnérabilités à exploiter. A la loyale, vous devrez bien observer leurs mouvements pour trouver les petites fenêtres de vulnérabilité pour « timer » vos attaques, vos esquives, vos gardes et parades
A la fourbe, vous pourrez utiliser l’environnement et votre arsenal pour venir à bout de vos ennemis. Tout d’abord, la plupart des combats ne se passent pas en zone fermée. Le jeu vous l’apprend dès la première mission : fuir est une option ! Vous pouvez donc cavaler en zone sûre jusqu’à ce que votre ennemi revienne à sa position initiale. Rien ne vous empêche alors de faire du hit and run jusqu’à sa mort facile car il ne récupérera pas sa santé entre chacune de vos escarmouches.
Vous aurez la possibilité d’utiliser plusieurs types d’armes à distance à usage limité, des shuriken, des bombes explosives ou de la magie pour taper tout le monde de loin sans vous prendre de dégâts. De plus, tout cela pourra être fait à votre guise car il n’y pas de système de classes de personnage dans Nioh 2. Vous pourrez aussi profiter de l’architecture des niveaux pour vous positionner au dessus d’un ennemi et faire des attaques plongeantes tel un vrai ninja ! Chapeau bas à la team du même nom pour le level design.
Que les filous ne se réjouissent pas trop vite, les combats contre les vrais boss se passent toujours en zone fermée … pas de fuite possible. Vous serez obligé de les faire à la loyale. Heureusement, ils ont jusqu’ici toujours eu une logique dans leur patterns qui n’est pas toujours évidente à déceler, mais que même le petit scarabé que je suis a pu jusqu’ici percer.
Notez aussi que vous pouvez refaire à l’infini les missions principales et donc vous frotter autant de fois que vous le souhaitez aux boss et mini boss du jeu. Vous pourrez looter du stuff rare tout en vous disant « tout compte fait ce n’était pas que du bol si je l’ai eu celui-là » !
Git Gud !
Comme vous l’aurez compris, pour vaincre il faut bien connaître son ennemi mais il faut aussi bien se connaître soi-même. Là non plus ce n’est pas franchement évident tant les possibilités d’évolution de personnage et d’équipement sont variées.
A chaque montée de niveau après avoir collecté le nombre requis d’amrita, vous pouvez assigner un point de statistiques afin d’orienter votre build. Je n’ai pas encore trouvé la possibilité de réassigner ces points, donc choisissez bien. Notez également que mourir signifie perdre l’amrita accumulée (à la façon des âmes dans Dark Souls)
Comme dans le premier Nioh, il y a un système de loot et de craft d’équipement un peu semblable à celui de Diablo. Chaque ennemi et chaque coffre droppera potentiellement de l’équipement de différents niveaux de rareté. Si vous êtes chanceux, vous pouvez vous retrouver avec des supers drops rapidement.
Chaque arme a un énorme arbre de compétences dédié. Il sera intéressant de tester vos nouveaux types de joujou dès que possible pour trouver ceux qui vous conviendront le mieux. Gagner un point de compétence se fait à force de se battre avec une arme spécifique. A titre d’information, les hachettes peuvent être lancées à distance sans investir un seul point de compétences dans leur arbre (de rien, petits scarabées en herbe).
Vous avez à coté de cela les arbres de compétences d’armes ceux pour les samurai, le ninjustsu (shuriken et autres), magie (talismans de buffs) et hybride.
Sailor Yokai !
Je finirai sur le mode hybride car il est une spécificité de Nioh 2. Une fois votre jauge d’anima remplie, vous pourrez vous transformer pendant un court laps de temps en un esprit protecteur Yokai. Vous en obtiendrez différents au fur et à mesure de votre aventure, chacun ayant bien sûr son type propre, différents bonus de stats et compétences. Lorsque vous vous transformez, vous ne pouvez pas mourir. Ce sera le moment de faire un max de dégâts à vos adversaires.
Quand vous n’êtes pas transformé vous pouvez par contre utiliser des compétences Yokai en échange d’une quantité d’anima. Votre anima se recharge quand vous frappez vos ennemis, quand vous faites un mouvement avec le bon timing ou que vous purifiez les zones de corruption laissées au sol par les ennemis qui ralentissent votre recharge d’endurance.
Il y a deux grands types de compétences Yokai à maitriser : Le contre yokai (qui est un peu la parade dans Dark souls) et celle héritées des noyaux de yokai. Contrer un ennemi sur une attaque forte (marquée d’un nuage rouge) l’étourdira légérement et réduira bien sa barre d’endurance. Une fois l’endurance d’un ennemi à 0, il sera parfois possible de faire un gros finish move pour un max de dégâts. J’avoue que je n’ai pas hyper bien compris comment y arriver à chaque fois. Parfois un ennemi avec 0 endurance ne me laisse pas faire de finish et je pleure bien fort.
Chaque yokai a une chance de laisser derrière lui un noyau une fois occis. Vous pourrez équiper 2 noyaux par esprit protecteur qui vous accompagne. Chacun permet de réaliser des attaques inédites spécifiques au yokai occis. Vous rêviez de pouvoir lancer un épieu tel un Yoki ? De faire un spin enflammé telles ces saloperies de roues en feu ? C’est maintenant possible ! Malheureusement, vous ne pourrez pas les spammer vu qu’elles consomment votre anima…
Sachez aussi que les Yokai (surtout les boss) effectueront aussi leurs transformations de Sailor Moon , créant une zone où votre endurance se recharge moins vite et passent en mode « énervé » … Comme si ce n’était pas déjà assez compliqué ?
Tellement bon qu’on rebaptiserait le genre Nioh like
Papayou, 1551 AC
Une note sur le DLC : Le disciple du Tengu
Nioh premier du nom avait déjà instauré un modèle opérationnel introduisant des DLC rajoutant pas mal de contenu par grosses vagues de tsunami. Nioh 2 ne semble pas déroger à cette règle et a sorti fin juillet son premier gros DLC : le disciple du Tengu.
Notez que le pass saisonnier est au prix plein de 24.99€ sur PS4 mais a déjà été soldé en septembre à 17,49€. C’est une bonne affaire qui vous octroiera tous les futurs DLCs à un prix raisonnable. Il faut dire que ça change des autres franchises de Koei Tecmo en terme de coûts de DLC. Le DLC le disciple du Tengu est quant à lui au prix plein de 9,99€.
Comme je le disais en introduction, ce DLC introduit un gros tsunami de contenu.
- 10 nouvelles missions avec un nouveau lore, de nouveaux boss, un nouveau type d’arme qui scale avec votre stat de magie (les builds mage onmyo vont encore être plus puissants), de nouveaux mobs, esprits protecteurs et noyaux d’âme.
- Le nouveau scénario n’est pas transcendant mais a le mérite d’introduire de nouvelles cinématiques sympas, encore un peu plus de lore qui satisfera les férus d’histoire et de ramener notre héros dans le passé (pas trop de risque d’incohérence donc)
- Le mode rêve du démon est introduit et sert de NG++ aux joueurs en manque de challenge. Comme pour le mode NG+ inclus dans le jeu original après avoir fini l’aventure, celui-ci propose un nouveau grade d’arme, un repositionnement des ennemis et un niveau bieeeeen plus chaud. Il vous faudra sûrement être dans les niveau 200+ pour survivre.
Il y a fort à parier que ce DLC ne soit pas le dernier « conséquent » de Nioh 2 et que Koei Tecmo, Sony et la Team Ninja nous réservent encore de belles surprises pour la suite.
Test Nioh 2 : Conclusion
Excellent
Vous l’aurez compris si vous avez lu jusqu’au bout : j’ai aimé souffrir avec Nioh 2. Son lore, son level design, ses graphismes, son ambiance, son système de progression, et ses combats m’ont complètement conquis. Je n’ai franchement pas grand chose à lui reprocher si ce n’est qu’il pourra frustrer par sa difficulté tout en restant à mon sens assez abordable et que les IA auraient pu être un peu plus soignées.
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