Il fallait du courage pour ramener une licence comme Goldorak à la vie. Ou une certaine passion. À en croire l’éditeur Microids, il aura fallu des années pour obtenir les droits au Japon, alors autant vous dire que la pression est énorme pour cette adaptation. La bonne nouvelle, c’est que c’est pas mal du tout, mais surtout pour les fans !
Goldorak Le Festin des Loups
Supports : PC, PS4, PS5, XBox Series, XBox One, Switch
Genre : Action / Beat’m Up
Date de sortie : 14 novembre 2023
Editeur : Microids
Développeur : ENDROAD
Multijoueurs : Non
Goldorak Le Festin des Loups transpire la passion du manga de Go Nagai et réussi à transposer avec respect notre bon gros Grendizer en jeu vidéo ! Une pépite pour les fans !
- Une BO nostalgique qui colle ultra bien à l’univers
- Goldorak en jeu vidéo !
- Une patte graphique réussie, même si c’est assez simple
- Une histoire originale, racontée avec un bon rythme
- Un manque de punch dans les combats
- Le titre aurait gagné à avoir plus de budget pour peaufiner le tout
- Une structure de mission un peu répétitive
- Un peu anecdotique en-dehors de sa niche
- Un end-game très chiche
Goldorak, Go ! Gare à toi, Grand Stratéguerre !
Tout ceux de ma génération ont grandit avec les dessins-animés de l’après-midi ou du samedi matin. On a été biberonnés à Dragon Ball, Ranma, Sailor Moon, mais aussi au Roi Léo, Astro Boy, Capitaine Flam, Cobra et Goldorak. On le sait, Microids a s’est fait une spécialité d’adapter le monde de la BD en jeu vidéo (Tintin, BlackSad, Les Sisters, Astérix, Les Schtroumpfs, Garfield…), et s’est en tête le pari fou de sortir un jeu ramenant également l’oeuvre séculaire de Go Nagai (Grendizer, c’est quand même 1975) dans une adaptation inédite en jeu vidéo. J’ai cru lire qu’il avait fallu de longues tractations avec le Japon pour parvenir à ce résultat, et on peut déjà saluer les efforts des porteurs du projet pour ramener une icône aussi désuète et oubliée (chez nous, parce qu’au Japon, Grendizer et autre Mazinger sont toujours des darons) qui n’enchantera réellement que les fans.
Parce que c’est à eux que Goldorak Le Festin des Loups est dédié. À tous ces quadras (dont je fais partie) qui ont un jour mangé un bol de céréales devant Récré A2, puis le Club Do’ et qui sauront déceler les multiples Madeleines de Proust de ce projet aussi casse-gueule qu’inespéré.
Parce que sincèrement, tout y est : la bande-son qui reprend les thèmes originaux, le doublage français avec des doubleurs très proches de ceux de notre enfance, l’improbable « Transfert – Auto-largue » et ses 2 demi-tours emblématiques, le « Goldorak Go ! » à chaque début de mission, ainsi que tous les noms des attaques exprimées à haute voix pendant les combats. À vous le « Astérohache », « Cornofulgur » et autre « Clavicogyre » ou « Rétrolaser » à débloquer au fil de l’aventure. Il en faut peu pour esquisser un sourire de nostalgie.
L’aventure, parlons-en justement. Il s’agit d’une adaptation de l’histoire de la série animée, un peu différente de celle du manga qui le fait que 4 ou 5 tomes, sous la forme d’une « première partie ». Après un prologue mouvementé sur Euphor et la fuite du prince Duke vers la Terre, on le retrouve deux ans plus tard, renommé Actarus tandis que les forces de Véga débutent leur invasion de la planète. C’est un bon prétexte pour sortir Goldorak du garage et aller libérer de vastes régions de l’emprise de l’envahisseur et de ses terribles Golgoths (voire Antéraks mais chut !).
Très concrètement, le jeu se suit comme un long film, plutôt bien raconté (j’ai vraiment eu du mal à lâcher la manette, malgré le classicisme absolu de l’intrigue d’époque), et nous avons ici une véritable progression dans l’histoire, ce qui n’était pas le cas dans la série animée, pensée pour avoir majoritairement des épisodes presque indépendants (sauf les derniers).
Dans Le Festin des Loups, nos aventures sont découpées en chapitres, chacun nous emmenant dans une grande zone ouverte pleine de sous-objectifs à remplir avant de nous confronter au terrible Golgoth gardien des lieux. Ces sous-objectifs sont par contre toujours assez similaires dans leur construction : nous avons une mission d’escorte (un train, un bateau, une voiture), éteindre des incendies, détruire des forges ennemies, protéger une ville ou des bâtiments… heureusement, des objectifs spécifiques sont également de la partie et la taille des zones étant plutôt généreuse (on aurait aimé les parcourir en volant d’ailleurs), nous avons de quoi vagabonder pour récupérer tout un tas de matériaux pour faire évoluer notre Goldorak.
En effet, notre bon gros Grendizer a subit pas mal de dégâts lors de sa fuite d’Euphor et il reposait tranquillement au Centre avant l’attaque de Véga. Aussi, il n’est pas au mieux de sa forme et il faudra collecter pas mal de pièces dans chaque zone pour rétablir toutes ses fonctions et les améliorer. Au départ, vous ne disposerez que des aptitudes de base du robot, à savoir de simples coups de poings (coups faibles et rapides) et de hache (coup fort et lent), mais plus vous récoltez de matériaux, plus vous pouvez fabriquer des améliorations allant de l’emblématique Astérohache au Fulguropoing en passant par le rétrolaser.
Et si les ennemis sont somme-toute toujours les mêmes ou presque, le jeu nous pousse à varier les techniques en les dotant de boucliers qui ne peuvent être brisés qu’à l’aide d’enchaînements spécifiques. De même, les améliorations des compétences donnent des bonus dégâts après l’utilisation de compétences. On apprend alors vite à jongler avec les différentes attaques et leur timing pour venir à bout des très horripilants ennemis blindés ou ceux dotés de boucliers. Les combats contre les Golgoths sont aussi bien plus pêchus, car ces derniers sont souvent rapides et laisse très peu de répit au joueur pour se soigner.
Globalement, le jeu n’est pas difficile. Il m’est arrivé de mourir une fois ou l’autre, mais c’est parce que je n’avais pas fait trop attention à l’enchaînement des attaques ennemies. Dans ces cas-là, nous sommes largués au début de la zone, sans aucune perte ou pénalité autre que recommencer le défi en cours. Des antennes radio permettent à Goldorak de passer d’une zone à l’autre, tour au pied desquelles se trouvent souvent une camionnette du Centre, toujours ravie de bidouiller le robot géant en échange des ressources. Quelques zones de méditation permettent aussi de se régénérer en posant une phrase inspirante sur la beauté de la planète et la nécessité de la défendre, toujours avec beaucoup d’éloquence à l’image de la série originale.
J’ai aussi beaucoup aimé la narration qui n’occulte pas les dissensions dans l’armée de Véga, ce qui permet d’apprécier les « vilains » au-delà de leur design (Minos et Minas en ont traumatisé plus d’un).
Par ailleurs, si vous connaissez la série, « Le Festin des Loups » est le titre français du septième épisode de la première saison, ce qui peut vous donner une idée quand à l’antagoniste du jeu, et de la marge possible pour d’autres titres, puisque la série compte plus de 70 épisodes !
D’autres phases de gameplay plus rares font aussi quelques apparition, que cela soit à bord de l’OVter d’Alcor pour des phases de Shm’Up vertical, ou à bord de Goldorak pour du railshooter à travers différents environnements. On a d’ailleurs quelque fois le choix entre l’un et l’autre lors de l’histoire, mais globalement, ces phases sont là pour offrir un peu de variété sans grande prétention.
Au final, on obtient une adaptation certes un peu limitée techniquement (mais réussie visuellement), avec une réelle volonté de rendre hommage à la série. Sur ce point, c’est un grand « oui » pour Goldorak Le Festin des Loups parce que tout y est : musiques originales, doublage fidèle, tous les personnages, une vraie histoire qui se suit, toutes les attaques, différents skins à débloquer, de grands environnements un peu vides mais fidèles à la série… Encore une fois, la formule est simpliste au possible, mais en fallait-il plus pour un titre Goldorak ?
Le jeu est accessible à tout le monde, familial et parvient à passionner les plus jeunes (mes filles voulaient me voir jouer « au dessin animé », et même mon ado me demandait de lui expliquer l’histoire en jouant) grâce à sa narration rythmée (mais ultra-classique une fois encore) et ses jolies illustrations et doublages… je ne sais sincèrement pas ce qui aurait pu manquer à ce jeu. Une technique irréprochable sans doute, ou un style graphique plus clinquant. Un budget plus conséquent en somme.
Mais nous sommes ici face à un produit de niche, la seule adaptation vidéodudique d’une série vieille de plus de 40 ans que l’on acquiert non pas pour ses qualités techniques, mais pour repasser un bon moment avec ses vieux héros. Sur ce point, Goldorak Le Festin des Loups ne déçoit pas, et je pense le pari gagné pour Microids et ENDROAD.
Reste que pour ceux n’ayant aucune connaissance de la licence, cette adaptation peut sembler fort peu fournie. Avec une dizaine d’heures au compteur et aucun contenu annexe ou post-game en dehors de tous les petits collectibles à dénicher pour améliorer notre robot, Goldorak le Festin des loup est une petite pépite pour les fans de la première heure, mais semblera très anecdotiques pour ceux qui ne regardaient pas la série dans leur jeunesse. Cela expliquera sans doute la grande disparité des avis sur le net à propos de ce titre.
Reste que si Microids s’applique à livrer d’autres licence de ce type avec cette qualité de respect envers l’oeuvre originale, je m’en contenterai joyeusement, parce que finalement, dans ce genre de production, on se fiche un peu que la technique soit sublime tant qu’elle tourne bien non ? À quand un DLC pour la suite de l’histoire, un jeu Devilman ou des adaptations des films de Mazinger, ENDROAD ?
Goldorak Le Festin des Loups
En bref
Goldorak Le Frestin des Loups est totalement perfectible, souffre de quelques approximations et d’un budget peut-être un peu serré (passé dans la licence ?), mais il a été développé avec un vrai respect, et comme un long épisode animé, avec ses intrigues et ses combats de plus en plus impressionnants. C’était un pari très risqué, et on peut dire que les développeurs – compte tenu des ambitions initiales d’offrir un shoot de nostalgie aux darons – s’en sont tirés très honorablement. Une pépite pour les fans, mais anecdotique pour les moins de 30 ans.
Comment on peut mettre 4/5 sur un jeu au gameplay aussi pauvre et aux bugs multiples… En ajoutant que la mise en scène qui aurait pu être un vrai plus sur cette licence est…. Absente… 10h de jeu à peine.. Sans replay value… Je veux bien que le fanservice rende aveugle mais de là à rendre idiot apparemment il n’y a qu’un pas. Ce jeu ne mérite même pas la moyenne… Notons à la limite l’effort sur le prix… 35e mais bon même 35e.. On est proche de l’arnaque. Mon conseil est d’acheter la version physique et de la garder sous blister. Dans 50 ans peut-être ça sera valorisé à 1000e…