Habitué des jeux de plateau, je n’ai pourtant jamais joué à Gloomhaven. C’était l’occasion de voir si je pouvais m’y retrouver à la fois en tant que joueur plateau et joueur de jeu vidéo. Le résultat est une réussite qui saura combler les stratèges, en dépits de petit soucis et d’une entrée en matière un peu complexe.
Gloomhaven
Supports : PC
Genre : RPG Roguelike
Date de sortie : 20 Octobre 2021
Editeur : Asmodee Digital
Développeur : Flaming Fowl Studios
Multijoueurs : Non
Gloomhaven, malgré ses petits défauts, est un excellent jeu tactique
- Joli visuellement
- Des mécaniques de jeu profondes
- Un sentiment réel de satisfaction
- Les cartes, le plaisir du Deck-building
- Pas très simple d’y entrer
- Quelques options d’ergonomie pourraient améliorer l’expérience
- La RNG, parfois bien rageante
L’appel de la stratégie
Le jeu débute avec un tutoriel quelque peu laborieux qui présente six des personnages jouables. Les joueurs de jeu de plateau pourraient le trouver un peu long, mais il prend le temps d’expliquer correctement les styles de chaque personnage ainsi que la manière de réfléchir. Chaque tutoriel est conçu avec une seule solution, et vous ne pouvez en dévier ce qui vous apprend une certaine logique un peu au forceps.
Les déplacements se font au tour par tour à l’aide de cartes. Chaque classe possède son propre jeu de cartes qui contient une variété de capacités. Les classes sont classiques et on y retrouvera les tanks, les soigneurs ou encore les cogneurs. À chaque tour d’un scénario donné, vous devez choisir deux cartes dans le paquet de vos personnages, chacune ayant deux capacités qui occupent les moitiés supérieures et inférieures. Le subtilité vient du fait que si vous utilisez la capacité supérieure sur une carte, vous devez utiliser la capacité inférieure sur l’autre, et inversement
De plus, chaque carte possède un numéro qui détermine le moment où le personnage se déplacera, un chiffre peu élevé lui permettant de se déplacer plus rapidement. Cela signifie que vous devrez réfléchir à l’ordre dans lequel vous voulez vous déplacer ainsi qu’aux capacités qu’il convient d’utiliser dans une situation donnée. Mais, comme dans une partie d’échecs, vous devrez penser plus loin que votre prochain tour. Une fois que vous avez utilisé une carte, elle est défaussée ou, si elle représente un coup puissant, elle est brûlée et devient indisponible pour le reste du scénario. Les cartes défaussées peuvent être remises en main en se reposant, mais au prix du sacrifice d’une carte. Et cela a un impact, puisque vient un moment où vous ne pouvez plus choisir vos deux cartes.
Il est donc essentiel de planifier plusieurs coups à l’avance, en considérant les cartes qui pourraient être utiles plus tard et celles que vous pouvez vous permettre de perdre. Tout cela rend le jeu assez complexe à comprendre au départ, faut de savoir réellement à quoi nous attendre et les implications des capacités des cartes. De plus, vous pouvez acheter de l’équipement afin d’améliorer les statistiques des personnages, comme leur défense ou leur attaque.
Une fois qu’on a enfin pu comprendre comment fonctionne le jeu, et que vous avez décidé du mouvement idéal pour le prochain tour, tout peut s’effondrer face à votre plus grand ennemis : le hasard. Les ennemis peuvent tirer des cartes qui leur permettent de se déplacer avant vous, ce qui signifie que votre puissante attaque préparée avec soin frappe une zone devenue vide, ou que les modificateurs annulent purement vos dégâts En augmentant le niveau de chaque personnage, vous pouvez débloquer des avantages qui réduisent ces risques, mais jamais les éliminer.
Les développeurs ont intégré plusieurs moyens de modifier la difficulté. En plus des trois modes de difficulté classiques, le nombre de personnages que vous emmenez dans chaque donjon influence la puissance des ennemis. Paradoxalement, emporter moins de personnage au départ est une bien meilleure option d’apprentissage que de vous encombrer de plus de personnages, qui vont non seulement rendre les ennemis plus fort, mais également multiplier les mécaniques. Et si j’ai fais l’erreur au départ, me retrouver avec moins d’options en prenant moins de personnages m’a soulagé.
Le jeu possède beaucoup de classes, de types d’ennemis, de variantes de missions, ce qui multiplie le nombre de stratégies à adopter. Vous pourriez vous retrouver à passer autant de temps à sélectionner des classes avant la mission à décider de la meilleure combinaison de personnages ou de classe que dans le donjon lui-même. Cela paraît terriblement fatiguant à lire comme ça, mais la récompense est à la hauteur quand vous réalisez que ce que vous avez soigneusement planifié fonctionne comme prévu. Je n’ai jamais joué à Gloomhaven précisément version plateau, mais j’y retrouve des sensations identiques en terme de satisfaction.
Certaines missions m’ont un peu crispé quand même, comme les fameuses missions d’escorte où l’IA ne sert à rien et se déplace lentement. J’ai aussi trouvé qu’il manquait un moyen de mettre un terme à son tour sans devoir cocher toutes les actions. Parfois c’est un peu ennuyeux car on sait qu’on réalise des actions dans le vent, en perdant du temps.
Gloomhaven
En Bref
Gloomhaven, malgré ses petits défauts, est un excellent jeu tactique qui nous pousse à jouer avec de plus en plus de mécaniques. C’est un peu âpre au départ, mais le donne beaucoup de satisfaction une fois maîtrisé (enfin… je n’y suis pas encore). Le fait de pouvoir influer sur la difficulté du jeu permet quand même à un large public de pouvoir s’y lancer sans trop de problème.
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