Comme chaque année, Codemasters nous fait grâce de sa nouvelle itération de simulation en Formule 1. Reconnaissons tout de suite que, chaque année depuis quasiment une décennie (eh oui, déjà !), l’ouvrage est soigné. Est-ce le cas cette fois encore ? Enfilez votre combinaison ignifugée, votre casque et vos gants et suivez-nous sur les circuits du monde entier pour le savoir !
Premiers constats et premières bonnes surprises
Dès les premières secondes de jeu, avant même le menu d’accueil, le nouveau logo de la discipline et son thème principal se font entendre dans l’introduction. On voit que Liberty Media prend donc très au sérieux le marketing de sa récente acquisition puisque F1 2018 est clairement identifié comme un produit autorisé et émanant presque de cette entreprise. Si cela ressemble à un petit détail, les joueurs qui suivent la saison en cours apprécieront. Dans le même ordre d’idée, les aficionados français relèveront sans peine que Julien Fébreau, commentateur sur Canal+ aux cotés de Jacques Villeneuve pendant les Grands Prix, prête sa voix aux commentaires audio du jeu. Un plus fort appréciable dans l’immersion d’autant que l’homme maîtrise parfaitement son sujet.
Parlons concrètement du cœur du jeu, le Mode Carrière.
Si ce mode garde toutes les bonnes idées de son prédécesseur, à commencer par les objectifs à remplir pendant les essais libres (même si tout cela devient assez rébarbatif à la longue, mais chaque pilote doit s’y plier dans la réalité, alors pourquoi pas), des ajouts de taille sont à signaler. Si la R&D est de retour, elle est beaucoup plus poussée et vous obligera à faire des choix cornéliens. Notons le retour des interviews d’après-séance qui ne se contenteront pas de poser des questions bateaux faciles à évacuer, mais vous obligeront à faire face à des choix multiples (jusqu’à 4 choix possibles) et vos réponses (qui devront être rapides car vous avez un temps limité pour répondre) auront une incidence sur votre réputation au sein de votre équipe ainsi que sur l’opinion que les autres écuries auront de vous. Mais comme si cela ne suffisait pas, vos réponses auront aussi un impact sur la réception de vos commentaires par les troupes de votre écurie et le moral de ses différents pôles de développement en seront affectés, ce qui facilitera ou handicapera l’évolution de votre monoplace.
Si vous ajoutez à cela la gestion de l’usure de vos pièces moteur et de la boîte de vitesses, vous allez passer pas mal de temps dans les menus à tout passer en revue pour essayer de renforcer votre position au classement du championnat du monde. Enfin, notons qu’il est possible de changer d’écurie en cours de saison, mais qu’en contrepartie, vous récupérerez la voiture du pilote que vous remplacez… Dans l’état dans lequel il l’a mise au dernier Grand Prix qu’il a couru ! De même, les conditions de votre nouveau contrat sont personnalisables, mais votre valeur dépendant de votre réputation auprès de l’écurie que vous convoitez, il se peut que votre offre soit refusée si vous êtes trop gourmand dans vos conditions. Donc réfléchissez bien avant de vous envoler vers des pâturages plus verts.
Mais au fait, qu’en est-il des autres modes de jeu ?
Alors on ne va pas se mentir, on revient dans des choses plutôt classiques avec les week-ends de Grand Prix, le contre-la-montre, le multijoueur (qu’on espérera plus fréquenté une fois le jeu sorti), le mode Épreuve qui propose une course différente chaque semaine; et enfin le mode Championnat qui, lui, est sacrément fourni avec des championnats homogènes, des championnats rétro ou encore à double format pour mettre encore plus vos nerfs à l’épreuve. Et ce ne sont là que divers exemples. Mais puisque le mot rétro vient d’être écrit, parlons un peu des voitures emblématiques qui vont vous permettre de varier les plaisirs sur le bitume.
Les voitures rétro, la bouffée d’air frais du titre.
F1 2018 n’échappe pas à cette règle de la nostalgie, bien exploitée par son aîné. Cette fois, on a pas moins de 20 voitures à notre disposition pour se rappeler de bons souvenirs ou revisiter l’histoire de la catégorie reine, des années 1970 jusqu’en 2010. Il faut ajouter que deux voitures seront disponibles en DLC dans quelque temps si vous n’avez pas précommandé le jeu : la Brawm GP BGP 001 de 2009 et la Williams FW25 de 2003. Il sera possible de conduire ces bolides d’antan en Contre-la-Montre et en Championnat. Mais ces bolides font aussi leur apparition pendant le Mode Carrière sous la forme d’épreuves à la fin de certains week-ends de course. Vous aurez le choix d’accepter ou de refuser de participer à ces événements d’exhibition, mais il serait dommage de ne pas profiter de ces respirations dans un mode Carrière déjà fort relevé.
Et graphiquement, ça donne quoi ?
Le jeu a été testé sur PS4 Pro avec le mode HDR enclenché, ce qui fait qu’on se retrouve face à un jeu très beau, très immersif et très prenant. Il y a clairement eu un nouveau pas de franchi en termes de qualité graphique dans F1 2018. La lisibilité est excellente et c’est une bonne chose car vous aurez besoin de toute votre attention pour lire toutes les informations utiles à votre positionnement dans la course ainsi que tout ce qui concerne l’état de votre véhicule en temps réel. C’est également très utile pendant les essais libres pour réussir les programmes de mise au point qui vous donneront des points à dépenser en R&D. On vous a dit que vous ne roulerez jamais le coude à la portière ?
Dis donc, à t’écouter il est parfait ce jeu !
Alors au risque de vous décevoir, non, ce jeu n’est pas parfait. Le premier truc qui est dérangeant, ce sont les chutes de framerate intempestives qui sont clairement visibles en course et encore plus flagrantes en mode replay. Mais on se doute que ce sera patché assez rapidement par les développeurs. Ce qui est plus gênant en revanche, ce sont certains comportements de l’IA qui peuvent vous amener à rager encore plus fortement que lors d’une très mauvaise session multijoueur. Un exemple flagrant ? Le comportement de l’IA pendant les phases de voiture de sécurité réelle (par opposition à la Voiture de Sécurité Virtuelle ou aucun autre véhicule n’entre en piste). Vos adversaires contrôlés par le jeu sont capables de vous doubler (alors que c’est interdit sous le régime de la voiture de sécurité), mais si vous commettez l’erreur de doubler à nouveau le malotru qui vous a passé illégalement, vous vous payez une pénalité ! C’est tout simplement injuste et invraisemblable. Là encore, on peut espérer un réajustement de la part de Codemasters, parce que dans le genre gonflant, c’est clairement dans le haut du panier.
Conclusion
Au risque de se répéter au fil des ans, F1 2018 est une nouvelle fois une réussite sur presque tous les plans. Que ce soit en matière de sensations de conduite (la différence entre les voitures anciennes et actuelles est assez phénoménale). Tout en consolidant les acquis des années précédentes, on se retrouve face à un Mode Carrière XXL qui va vous demander encore plus d’investissement mental pour réussir à gagner tout en ménageant votre monoplace, vos ingénieurs et vos patrons. Rien ne sera facile dans le grand cirque de la F1 ! Si on ajoute de nouvelles voitures mythiques (tout en gardant celles de l’an dernier), et des modes de jeu toujours intéressants, vous en avez pour des heures à manger de l’asphalte. Sans parler d’excellence, car quelques défauts émailleront votre progression. Si vous êtes un admirateur de monoplaces aux lignes parfaites, on ne peut que vous conseiller de foncer acquérir votre exemplaire de ce titre qui risque de faire parler de lui pendant toute son année d’exploitation.
F1 2018
- Développeurs Codemasters
- Type Course
- Support PS4, XB1, PC
- Sortie 24 Août 2018