Des Trading Card Games, des rogue lites, voire même les deux en un, on en bouffe par pelletée ces derniers temps, et ce n’est pas pour me déplaire. Dicey Dungeons entre dans la troisième catégorie avec un petit twist histoire de se démarquer de la masse, on joue avec des dès tout en incarnant dédé euh des dés.
Après les excellents, mais bien retorses Super Hexagon et VVVVVV, Terry Cavanagh est de retour avec sa vision du TCG rogue lite et se plie en 421 pour dé…montrer que son jeu n’est pas comme les autres.
Coup de poker réussi ou dés pipés ? La réponse dans ses lignes.
Dés…cendez dans le donjon.
Comme je le disais dans l’intro, dans Dicey Dungeons vous incarnez un dès (parmi 6) ou plutôt une personne transformée en un dès par Lady Aléa qui présente un jeu télévisé dans lequel les héros doivent traverser 6 étages aléatoires et battre un boss afin de débloquer la suite des aventures (au nombre de 6 par personnages).
Vous pourrez incarner un Guerrier, un voleur, un fou, un robot, une sorcière et une inventrice. Chaque classe propose un gameplay différent et surtout une difficulté plus ou moins marquée.
Le guerrier, premier dès que vous incarnerez est le niveau le plus « simple ».
Outre ce scénario et son humour bien marqué, ce qui marque de prime abord chez Dicey Dungeons c’est sa direction artistique crayonnée enfantine que l’on doit à Marlowe Dobbe (Lost Wage Rampage).
Afin de parfaire ce premier contact surtout visuel, le jeu s’accompagne d’une ambiance sonore et surtout musicale gérée de mains de maîtresse par l’excellente Chipzel.
Le mélange de funk, jazz et chiptune vous fait taper du pied tout en jetant vos sort et dès, une réussite à acheter sans attendre sur son bandcamp.
La forme est faite pour vous attirer, vous envoyer au casse pipe tout en gardant le sourire et la pêche. Nous ne sommes pas ici dans un univers gris et dépressif, la bonne humeur et le décalage est de mise et ça fait du bien de voir autant de couleur dans un jeu du genre.
Sérieusement, vous en connaissez beaucoup des jeux qui vous proposent de vous battre contre un Yeti hipster vous ?
Mais comment ça se joue bon sang ?
Oula calme toi jeune loup !
Oui Dicey Dungeons est charmant dans sa forme, mais pas seulement. Son gameplay est d’une simplicité d’approche folle tout en cachant une vraie profondeur tactique.
Le jeu de Cavanagh n’est pas un jeu pour enfant, ou alors pour grands enfants comme moi.
Une partie commence par un étage dans lequel vous devez suivre un chemin balisé avec des cases. Sur certaines de ces cases se trouvent des ennemis, des bonus (coffres, pommes de vies,…), des marchands ou encore des forgerons de dés (pour améliorer votre équipement).
Les combats, selon la disposition des cases, ne sont pas forcément inévitables. Il faudra faire le choix entre éviter le duel et garder vos points de vies ou prendre le risque de perdre sa partie et devoir tout recommencer pour gagner un peu plus d’expérience afin d’arriver face au boss le mieux équipé possible.
Ce n’est pas pour rien que le jeu joue avec le thème du dés. Vous pouvez être confiant dans votre équipement et foncer tête baissée à la quête de quelques points supplémentaires et vous retrouver devant un ennemi qui vous roulera dessus en 3 tours. L’orgueil est un pêché.
Une fois en combat comment cela se passe-t-il ? Votre équipement dans votre sac à dos (deck) déterminera les actions auxquelles vous aurez droit (Bon à noter que vous pouvez voir à tout moment le genre d’action qu’a dans sa main votre adversaire).
De ce côté on reste dans le déjà vu, avec de l’offensif, du défensif et divers sorts pouvant empoisonner l’ennemi, l’affaiblir et j’en passe.
Ces cartes auront besoin de dès pour être activées. Vous commencez la partie avec un dès et en gagnerez au fil des niveaux. Ces dès (à 6 côtés) seront relancés à chaque tour et dicteront la puissance et/ou la possibilité de lancer votre action.
Certaines d’entres elles exigeront des dès impairs ou pairs, un minimum ou maximum de points, voire même l’utilisation de deux dès en même temps.
Si le dès correspond, il vous suffira de le glisser déposer sur le sort afin de le lancer.
Vous aurez aussi la possibilité de relancer un dès un nombre limité de fois, tout en prenant le risque de vous retrouver avec un dès finalement moins fort qu’il ne l’était au départ (C’est génial d’espérer un 6 avec un 3 de départ et se retrouver avec 1).
Ce système est diabolique, vous fera prendre des risques, faire de mauvais calculs et vous forcera parfois aussi à devoir finir votre tour prématurément par manque de possibilité d’actions (3 dès de valeur 6 et mes attaques ne me permettent que de l’impair…).
C’est addictif et génial !
Un Dé…faut et sa solution
Vous pourrez penser que le jeu est juste parfait en lisant ces premières lignes, et vous n’auriez pas totalement tord.
Si, Dicey Dugeons vous offre une pléthore d’armes, magies et objets, on peut vite regretter que le matériel ramassé pour votre deck ne change pas vraiment d’une partie à l’autre et pourra causer un effet de répétitivité au bout de quelques heures.
On pourrait aussi voir le verre à moitié plein en se disant que cet aspect non aléatoire du jeu permet de mieux maîtriser son panel de coups et de devenir meilleur.
La solution qu’a trouvé le jeu afin de palier à cet effet « indésirable » est de vous proposer 6 classes différentes (à débloquer) et autant de nouvelles manières d’aborder les rixes.
Si le guerrier est le plus simple dans son approche, vous aurez avec le robot une nouvelle façon d’obtenir vos dès à chaque tour à l’aide d’un bouton lançant un calcul de votre « cpu » qu’il faudra faire attention à ne pas faire griller.
En effet, ce calcul aura une limite de 11 et si par chance vous tirez un dès 6 au premier coup vous espérez que ce ne sera pas le cas au second sinon vous aurez fait 12 points et votre CPU sera HS pour le tour. Vous aussi par la même occasion.
Les autres classes sont assez explicites en terme de gameplay.
Le voleur, dé…robera des coups à l’ennemi, l’inventrice créera des gadgets après le combat tout en devant en sacrifier un plus ancien, le fou fera défiler ses actions dans un ordre précis et enfin la sorcière aura ses sortilèges utilisant l’éventail complet de vos dès. Le genre de gameplay qui te fait pleurer quand tes dès ont une valeur trop basse.
Chaque personnage aura aussi une jauge de « Limit Break » qui se remplira en prenant des coups et vous proposera de lancer une super action (doubler les points d’attaques, ne pas faire surchauffer le cpu,…).
Conclusion
Dicey Dungeons offre une proposition rafraichissante du TCG/Rogue lite, tant dans ses gameplays que dans sa forme.
On y revient avec joie pour des parties plus ou moins longues et plus ou moins fructueuses.
On ne pourra finalement lui reprocher un sentiment de répétitivité plus ou moins fort selon les affinités et on en viendrait même à rêver d’un mode multi joueurs online pour étirer une durée de vie déjà bien gargantuesque.
La victoire n’était jamais assurée, de par son côté aléatoire, vous allez devoir faire et refaire les scénario un grand nombre de fois avant d’espérer voir la fin du jeu.
Un titre dé…licieux donc.
Dicey Dungeons
- Développeurs Terry Cavanagh
- Type Trading Card Game / Rogue Lite
- Support PC
- Sortie 13 août 2019