Ça y est : Deathloop, le dernier jeu d’Arkane Lyon est enfin disponible, après avoir été maintes fois montré (trop peut-être) en tant qu’exclusivité console sur PS5 (mais aussi sur PC). Et si Deathloop est une nouvelle licence des papas de Dishonored et de Prey qui ne sait pas cacher sa filiation, il réserve aussi son lot d’originalités.
Deathloop
Supports : PC, PS5
Genre : Aventure FPS
Date de sortie : 14 Septembre 2021
Editeur : Bethesda Softworks
Développeur : Arkane Lyon
Multijoueurs : Oui
Deathloop sort avec une proposition originale et des concepts bien à lui. Assez pour nous permettre de nous amuser longtemps dans ses boucles !
- Le Level-design d’Arkane
- Le puzzle temporel
- Julianna
- Le design fou des années 60 très réussi
- L’approche furtive mise en valeur
- Le concept de Residium pour sauver nos données
- Le doublage français est très bon
- Pouvoir combiner les capacités pour coller à notre style de jeu.
- Seulement 4 environnements, dont certains moins intéressants à parcourir.
- Quelques errements d’IA et quelques bugs
Colt, Julianna et leurs doubles
J’étais resté hermétique à l’engouement général autour de Deathloop. La raison est bien simple : rares sont les jeux à la première personne à réussir à me captiver, l’action prenant bien vite le pas sur l’aventure, et mes capacités à viser juste à la manette sont assez limitées. Les différents trailers de Deathloop faisant la part belle à l’action et aux capacités du protagoniste principal Colt, vous comprendrez aisément que je m’en tenais éloigné. Oui mais derrière Deathloop, c’est Arkane, à qui nous devons déjà Dishonored et Prey. La récente entrevue que nous avons pu avoir avec les développeurs m’a éclairé sur certains aspects du jeu, notamment sur le fait que l’infiltration pouvait être totalement viable comme moyen de progresser dans le jeu. Deathloop se présentant comme un énorme puzzle temporel à résoudre, ma curiosité était piquée et je me suis lancé.
Quand Colt se réveille sur une plage un matin, il pense à une belle gueule de bois. Mais bien vite, il se rend compte que les choses sont plus compliquées. D’abord, il y a cette peste de Julianna qui ne cesse de le harceler à travers un talkie-walkie, l’incitant à « Briser la boucle » mais qu’elle fera tout de son côté pour la protéger. On apprend rapidement que Colt et Julianna ont un passé commun (il n’y a qu’à les voir se disputer comme un vieux couple), mais qu’entre-eux, c’est plutôt la Guerre des Roses.
L’île de Black Reef est un lieu hors du temps, ou plutôt, un endroit que quelques élus ont choisi pour parvenir à la vie éternelle au travers d’une seule et unique journée qui boucle sur elle-même à l’infini. Une journée qu’ils pourront à loisirs revivre sans en garder le moindre souvenir lors de la prochaine boucle, mais où ils seront assurés de revenir chaque jour. Nommés les Visionnaires, ces 8 personnes influentes vivent donc de leur vice sur cette île, entourés d’élus triés sur le volet pour les protéger, eux et leur boucle. Et pour en finir avec cette journée sans fin, ils doivent tous mourir le même jour. #ChallengeAccepted
Pour une raison qu’il a oublié, Colt doit briser la boucle. Et pour cela il dispose d’une arme redoutable que les autres ne possèdent pas, à l’exception de Julianna : sa mémoire. En effet, si Colt revient tous les matins sur cette plage abandonnée pour revivre la même journée, en perdant tout ce qu’il a acquis dans la boucle précédente, il conserve tous ses souvenirs. Ainsi, à travers lui, le joueur peut passer du temps à récolter toutes les informations nécessaires boucle après boucle pour parvenir au plan parfait et se débarrasser de tous les Visionnaires à la fois. Mais avant cela, il faudra aussi les tuer plusieurs fois pour récupérer diverses capacités uniques et une ressource indispensable à la réussite de son plan : Le Résiduum.
Fatale Némésis
Comme on l’a vu bien des fois dans les divers trailers du jeu, Colt dispose de pouvoirs spéciaux qui lui permettent de se téléporter, d’envoyer valdinguer ses ennemis ou encore de se rendre invisible. Mais au départ, vous n’avez rien du tout ! C’est en parvenant à vous débarrasser d’un Visionnaire que vous pourrez récupérer sa capacité, voire ses armes – plus efficaces que les armes standard. Mais pour espérer les conserver d’une boucle à l’autre – tout comme les armes ou les breloques à y associer pour les améliorer – il faut utiliser du Résiduum pour les « sauvegarder ».
Cette ressource peut se récupérer sur certains objets un peu partout sur l’île, mais se trouve surtout en grande quantité sur le les Visionnaires. Il vous est aussi possible de détruite certaines armes ou ressources pour récupérer un peu de Résiduum, mais la sauvegarde de capacité ou d’arme ne peut se faire qu’en fin de « période », une fois votre planque atteinte. Ceci implique donc qu’une fois votre « mission de la période » accomplie, il faut encore rejoindre votre planque sans mourir… et vous ne pouvez pas savoir le nombre de boucle que j’ai perdue à cause d’une mauvaise chute.
Il faut dire que Black Reef regorge de passages et de secrets à découvrir, et que si les armées des visionnaires sont bien présentes mais pas en nombre excessif (même si la soirée est plus peuplée que la journée), il reste très agréable de fouiner dans tous les coins pour voir si on ne découvre pas des informations supplémentaires sur un post-it, ou lors d’une conversation entre les gardes. De nombreux codes sont à trouver pour permettre d’ouvrir des raccourcis ou des caches bien utiles un peu partout sur l’île. Un genre de quêtes annexes bien intégrées qui met vraiment bien en valeur le level-design léché des 4 lieux.
Colt dispose en outre d’une capacité unique lui permettant de revenir quelques minutes dans le temps 2 fois par période si jamais il venait à mourir. Sorte de « vies » supplémentaires, cette capacité permet tout de même au jeu d’être plus accessible et moins élitiste qu’il ne pourrait paraître. Car une fois colt mort 3 fois lors de la même boucle, il est renvoyé au matin-même de la boucle suivante. Et à la manière d’un Dark Souls, tout le Résiduum acquis peut être récupéré sur votre cadavre (mais sera perdu si vous passez à la boucle suivante). Fort heureusement, tout ce qui a été réalisé avant ce retour en arrière est toujours valable, ennemis abattus compris.
Stratégiquement d’ailleurs, tous les pouvoirs ne sont pas intéressants et vous ne pouvez en sélectionner que deux par boucle. Ce qui est bien fait, c’est que les pouvoirs peuvent se combiner et répondre aux approches personnalisées des joueurs. Vous aimez foncer dans le tas ? Chaos et Karnesis seront faits pour vous. Vous avez plus l’âme d’un Hitman ? La téléportation et l’invisibilité seront vos meilleurs alliés. Nexus vous permettra aussi de lier des ennemis ensemble et de leur infliger simultanément les mêmes dégâts. Je vous laisse imaginer les différentes possibilités que cela engendre, sans compter le piratage de tourelles, de caméra ou les diversions électroniques à déclencher…
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Deathloop n’est pas un monde ouvert qui se déroule en temps réel. Le jeu est découpé en 4 grandes zones très différentes et truffées de moyens de parvenir à nos fins au fil de notre progression. Mais le jeu est aussi découpé en 4 grandes périodes de temps (matin, midi, après-midi et soirée) et le temps ne défile que lorsque vous quittez une zone. Si il est possible de laisser passer du temps dans notre repère (ça a son utilité), il faut mettre à profit chaque moment de la journée pour récolter des informations ou influer sur le déroulement des événements pour faire en sorte que les Visionnaires se regroupent.
Puis il y a Julianna. Cette tireuse d’élite fait bien entendu partie des Visionnaires à abattre, mais ses intentions sont troubles. Si elle vous pousse à briser la boucle, elle n’hésitera pas à vous poursuivre pour vous abattre lorsque vous vous trouvez dans une zone où se trouve un autre Visionnaire, un peu comme un garde du corps très efficace. Armée de son fusil à lunette, elle pourra parfois vous abattre d’une balle ! Mais ne vous inquiétez pas, elle n’est pas plus coriace que les autres Visionnaires, et vous pourrez aussi mettre la main sur son équipement et sa capacité si vous en venez à bout. Néanmoins, ce n’est pas parce que vous la tuez que vous en serez débarrassé pour le reste de la journée, tenez-vous le pour dit…
Un aspect amusant de Julianna, c’est que vous pouvez l’incarner vous-même et envahir la partie d’un autre joueur. Sorte de « match rapide« , incarner Julianna vous téléporte dans la partie d’un joueur en ligne et libre à vous de le traquer mais aussi pourquoi pas l’aider. Si Julianna ne dispose pas de ses « vies » supplémentaires, elle possède tout le soutien des armées de Black Reef, et réussir à tuer Colt permet de débloquer des skins supplémentaires. C’est assez amusant, et permet un peu de fantaisie supplémentaire dans un jeu ou l’ambiance oscille déjà entre Bioshock 3 et No One Lives Forever. J’ai assez aimé traquer Colt et tirer de loin à ses pieds pour faire paniquer le joueur. Bon, pour être honnête, je n’ai pas eu beaucoup d’occasion de le faire en pré-sortie, faute de joueurs.
Par contre, malgré un patch téléchargé en cours de route, Deathloop n’échappe pas à quelques bugs. Si tout se déroule bien techniquement, j’ai croisé des gardes inactifs dont les scripts semblaient désactivés, et Julianna avait réussi à se coincer dans le décors lors d’une course poursuite dans un grenier, ce qui m’a permis de la flinguer sans désagrément. Il est également possible d’induire l’IA en erreur en se cachant à certains endroits, et on peut parfois aussi tuer des gardes devant le nez de certains sans se faire remarquer tant qu’on ne fait pas de bruit, mais connaissant Arkane Lyon, ces petits bugs mineurs ne devraient pas rester longtemps.
Deathloop
En Bref
Arkane a accouché ici d’un jeu passionnant à parcourir à plus d’un titre. Même si il n’y a que 4 cartes différentes déclinées, les modifications sont assez importantes pour maintenir notre attention tout en nous donnant un fort sentiment de progression et nous permettre de personnaliser notre style de jeu. L’intelligence artificielle a ses failles exploitables, mais rien qui entache réellement le très beau travail effectué sur Deathloop.
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