Bienvenue dans « Rétro mais pas trop », votre chronique hebdo cuisinée avec amour par PxlBBQ !
Assez régulièrement, on entend parler de « jeux rétro », de ces bons vieux jeux des années début-90, 80, voire 70. Evidemment, on vous parle aussi majoritairement des jeux d’aujourd’hui, à juste titre. Et entre les deux, alors ? Le jeu vidéo était-il mort, perdu dans le trou noir d’une galaxie lointaine insoupçonnée de l’homme ? Certainement pas ! Vous avez d’ailleurs certainement connu les cinquième et sixième générations, qui ont respectivement apporté au monde les PS1/Saturn/N64 et les PS2/Dreamcast/Xbox/Gamecube ! Rétro mais pas trop vous proposera de revenir sur les jeux discrets-mais-attachants de cette époque bénite ! Point de Metal Gear Solid, de Mario Kart ou de Shenmue ici, mais plutôt…les jeux de la rédac’, qui ont bercé notre enfance/adolescence. Sortez les trompettes et les mouchoirs !
Aux antipodes des énigmes farfelues d’Une faim de loup auquel je consacrais mon précédent article, et du point&click Runaway sur lequel s’est penché mon éminent collègue Matt, le troisième épisode de cette chronique nous parle de fantasy, de mondes en détresse et d’un nain avec un marteau. Autant vous prévenir, les amis, l’article qui arrive est un pur condensé d’amour et de bienveillance envers un jeu qui n’a pas la reconnaissance qu’il mérite. Bienvenue dans « Rétro mais pas trop », aujourd’hui on vous parle de Tales of Symphonia !
LE CONCEPT
Tales of Symphonia, développé et édité par NAMCO (que j’affectionne plus que n’importe quelle femme désormais) est sorti sur GameCube (et PS2 au Japon) en 2004, puis sur PS3 en 2013 (dans un pack contenant également le 2, bien plus dispensable). Ce jeu de rôle en cel-shading vous place dans la peau de Lloyd Irving et de son groupe, en proie à des péripéties aussi épiques que prétextes à un jeu incroyable en tous points. Voilà, c’est dit. Le groupe devra donc traverser une multitude de paysages aussi plaisants qu’enchanteurs, de donjons aussi difficiles que parfaitement pensés, et rencontrer des personnages aussi attachants qu’insupportables.
Vous incarnez donc Lloyd Irving (ou l’un des autres protagonistes, au choix au fur et à mesure que vous les débloquerez, mais Lloyd reste le perso principal), ce grand ado au cœur généreux mais en quête de construction identitaire (pas facile, quand votre père est un nain forgeron et votre meilleur ami un demi-elfe qui ne s’assume pas). Bon an mal an, vous serez amené à vaincre différents ennemis, afin d’émanciper les différents peuples opprimés par d’autres et empêcher ainsi des guerres de clans, ou la prise de pouvoir de différents gourous/psychopathes. Entre les humains, les demi-elfes opprimés, les elfes qui se croient supérieurs, c’est un peu le bordel. Oui, comme sur Terre.
LE BBQ DE PROUST
Tales of Symphonia, c’est avant tout une délicieuse lettre d’amour au RPG japonais, écrite avec une plume trempée dans un encrier de passion et de talent. La promesse faite que durant une bonne soixantaine d’heures, on quitte notre monde pour passer du temps sur Sylvarant et Tessehall’ha en compagnie de nos héros.
Ce qui fait le sel de Tales of Symphonia, c’est son système de combat. Contrairement au premier Final Fantasy venu (d’ailleurs, vous voulez un pavé dans la mare totalement gratuit ? Tales of Symphonia est loin devant FF7. Voilà, insultez-moi maintenant.), ToS propose un système de combat dynamique, bien plus appréciable que cet affreux tour-par-tour complètement mou du genou auquel on nous a habitué ! Attaques en temps réel, au corps-à-corps ou à distance selon le personnage (comme dans de nombreux RPG), les combats de Tales of Symphonia se montrent vivants et rapides, tout en restant sacrément tactiques. Et puisque une vidéo vaut mieux qu’un milliard de mots, voici ci-dessous un des combats les plus durs du jeu. Admirez la volupté des mouvements, la grâce avec laquelle nos personnages se mêlent et s’entremêlent, pour ne former plus qu’un face à l’adversaire, l’harmonie quasi-divine des couleurs de nos attaques foudre/eau/feu se substituant alors au chaos général qui semble émaner des premiers instants de visionnage.
Mais un grand RPG ne se résume pas à un système de combat. Sinon ce serait…ben…un jeu de combat, j’imagine. La grande force de Tales of Symphonia, c’est justement de réussir dans tous les domaines, pour nous livrer une œuvre qui frise la perfection. Bon sang, mais tout est parfait, quoi ! L’OST est de la crème chantilly pour les oreilles, le cel-shading donne un côté attachant, intemporel et empathique aux paysages et aux personnages qui ne manquent ni de style ni de personnalité. Comme dans tout jeu d’aventure digne de ce nom, le level-design des donjons est sans faille (certains sont même sacrément coriaces), les combats sont endiablés et prenants, et les décors sont si immensément riches et variés qu’il ne sera pas aisé d’en faire le tour. Les quelques défauts n’en sont pas, ce sont des imperfections (les cinq premières heures de jeu pas folichonnes, par exemple) qui ne mettront qu’en valeur les nombreux points sur lequel le jeu brille.
À noter que Tales of Symphonia offre une très grande rejouabilité. Déjà parce que de nombreuses situations scénaristiques vous échapperont la première fois selon vos choix in game, mais aussi parce que l’inventaire ennemi et le sac d’objets sont très vastes, et il vous sera impossible ais également parce qu’à la fin du jeu, vos diverses réussites vous octroient des points de jeu, que vous pourrez échanger contre divers bonus, notamment le très prisé (et très cher) « expérience x10 » qui décuplera l’expérience donnée aux combats. Préparez-vous à voir les niveaux de vos personnages monter à la vitesse de la lumière, redécouvrez le jeu sous un autre angle et appréciez l’adrénaline et la furie des combats en difficulté maximale au niveau 150 !
Le jeu justifie à lui seul l’acquisition d’une GameCube (il n’est jamais trop tard, les amis). Ou d’une PS3, étant donné qu’il est sorti sur la console de Sony l’an dernier en HD ! Ce n’est pas un hasard s‘il est le premier jeu « Tales of » à sortir hors des frontières japonaises. Tales of Symphonia est un concentré de réussite en tous points, une bulle féerique, une échappée dans un monde en perdition mais toujours chaleureux, une aventure magique à nulle autre pareille, prouvant à tout un chacun que l’être humain est noble et bon. N’hésitez plus, procurez-vous ce jeu. Si vous aimez les RPG et/ou avez soif d’aventure et de dépaysement, Tales of Symphonia vous comblera plus que tous les BBQ du monde.
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