Tales of Xillia

  • Développeur : Bandai Namco
  • Editeur : Bandai Namco
  • Type : Jeu de rôle nippon
  • Support : Playstation 3
  • Sortie : 9 août 2013

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Le nouveau Tales of est arrivé avec un épisode inédit sur Playstation 3. Celui-là même qui est sorti sur l’archipel nippon à l’époque où la série soufflait ses 15 bougies. Le joueur européen aura quant à lui dû prendre son mal en patience et attendre deux longues années avant que Tales of Xillia ne daigne venir fouler le vieux continent. L’amateur est donc en droit de se demander si cette attente sera récompensée par un jeu qui arrivera à faire briller à nouveau un genre en décrépitude sur cette génération de consoles.

Mine de rien, le jeu de rôle japonais est certainement l’un des genres vidéoludiques qui évolue le moins au fil des ans. On y suit très souvent les péripéties d’un groupe hétéroclite de héros dans un voyage à travers le monde pour sauver l’humanité contre une menace céleste : un dieu pas content ou un météore, voir un météore réincarné en dieu pas content. Tales of Xillia n’arrive pas vraiment à se détacher de ces clichés sentant bon la dramaturgie nippone et propose toujours cette narration un peu raide et cadrée propre au JRPG. L’histoire débute avec une rencontre, celle de Jude Mathis et de Milla Maxwell. L’un est un jeune étudiant en médecine plutôt doué et l’autre est l’incarnation physique du seigneur des esprits. Milla débarque dans la vie de Jude alors qu’elle enquête sur une arme de destruction massive aspirant le mana. Très vite, Jude se retrouve embarqué un peu malgré lui dans une quête mystico-écologique quasi métaphysique, dans laquelle il devra épauler une Milla ayant perdu tous ses pouvoirs divins. Dès le début du jeu, le joueur pourra choisir d’incarner l’un des deux héros, ce qui sur le papier permettrait de suivre l’histoire depuis deux points de vue différents. Mais ça, c’est la théorie, car dans la pratique, le déroulement de l’aventure sera extrêmement similaire et ne comportera que d’infimes variations scénaristiques. Rien qui ne justifie vraiment en soi de recommencer l’aventure une seconde fois pour la vivre au travers des yeux de l’autre personnage, sauf peut être dans le New Game +.

Image du jeu Tales of Xillia sur Playstation 3 (10)

Si le pitch scénaristique semble assez convenu au départ, il arrive tout de même à surprendre avec quelques révélations et retournements de situation pas toujours attendus. Le rythme auquel se déroule l’intrigue est lui aussi plutôt bon et les temps morts sont peu fréquents. Malgré tout, on reste dans un jeu japonais et les quelques inévitables clichés et autres passages un peu gnangnans et mièvres sont toujours de la partie. Ce qui risque d’irriter les plus réfractaires au genre. Les autres ne devraient pas être dépaysés. Mais là où la série des Tales of frappe très fort, c’est dans le relationnel. Les héros du groupe ne sont peut être qu’au nombre de six, mais ils sont tous rudement bien travaillés et variés. Du mercenaire classe au majordome mystérieux, en passant par la jeune fille armée d’une mascotte zarb’, on sent qu’ils ont été écrits avec amour et qu’ils sont plus qu’un guerrier au sein de la bande. Un groupe improbable, mais à l’alchimie indéniable. Et en plus, si votre coeur balance entre ces héros, sachez qu’il est possible de tous les contrôler lors des phases de bastons et ce à n’importe quel moment.

Les Artes du combat

L’autre gros point fort de la franchise est à n’en point douter le système de combat. Les rixes sont rapides et font pleuvoir les coups sans aucun temps mort dans une débauche d’effets pyrotechniques. La plupart des fights sont pliées en vingt secondes, en spammant furieusement X et O. Cependant, pour peu qu’on s’y attarde, il y a une belle marge de progression possible. Toujours en temps réel, les batailles se déroulent dans des arènes étroites où le joueur pourra librement asséner des coups rapides ou chargés, esquiver ou lancer des espèces de magies, ici appelées Artes. En marge des affrontements, des compétences passives nécessitent d’être attribuées pour builder son héro selon la situation. Il ne faudra pas non plus négliger les stratégies qui permettent de paramétrer le comportement de ses alliés de façon plutôt complète, histoire qu’ils sachent quelle action effectuer contre tel ou tel type d’ennemi. A moins qu’un de vos amis décide de venir vous filer un coup de paluche IRL, parce que oui, on peut jouer jusqu’à quatre en local. Bien que ça rende l’expérience un brin brouillon.

Image du jeu Tales of Xillia sur Playstation 3 (11)

A ce système de castagne bien rodé vient aussi se greffer une nouveauté: la liaison. Cette innovation confère des bonus différents en fonction du personnage avec lequel vous vous êtes lié. Par exemple, se lier à Alvin permettra de briser la garde adversaire alors que se lier à Elize permettra d’aspirer des PT (Points de Technique) aux ennemis. Cette façon de concevoir la dynamique d’équipe met en place un champ de stratégie assez intéressant. A côté, le système d’évolution des compétences à lui aussi été repensé, et bien repensé le bougre. A chaque level up, le joueur devra dépenser un certain nombre d’orbes sur de gigantesques toiles d’araignées pour améliorer ses stats ou apprendre de nouvelles compétences. Les plus fainéants, ou les moins tacticiens, choisiront d’appuyer sur select pour que le jeu se charge tout seul de la répartition des points. Rassurez-vous, ça marche presque aussi bien comme ça.

Tales of zyva

Image du jeu Tales of Xillia sur Playstation 3 En plus de « leveler » son équipe, il faut aussi s’occuper soi-même du développement des boutiques. Si d’habitude les RPG sont atteints du syndrome « il faut arriver au prochain village pour récupérer une épée plus puissante », ici, les tous les magasins visités auront en stock les même items. Pour choper du meilleur armement, il sera nécessaire de faire des dons, en espèce ou avec des objets récoltés en chemin, pour que les bouclards évoluent. Si vous contribuez à l’évolution des commerces, vous aurez non seulement du meilleur stuff mais aussi des réductions. Si ce système n’est pas plus ou moins farfelu que ce que l’on voit habituellement, il a le mérite d’être original et surtout il parvient à justifier que l’on se prête à une exploration sérieuse des endroits visités. Pour une fois que ça sert de récolter 50 toiles d’araignées… Par contre en gagnant cette feature, on a perdu la cuisine, si chère aux précédents Tales of. Plus moyen de se mitonner ses petits plats, on peut juste se contenter des les acheter et de les becter pour récupérer des augmentations de stats temporaires.

Pour terminer le tour du propriétaire de Tales of Xillia, mon cahier des charges de testeur m’oblige à parler technique. Et l’exercice n’est pas simple. Il faut remettre les choses dans leur contexte, ce jeu est sorti il y a déjà deux ans au Japon. Mais voilà, en Europe, il sort à l’heure où la next-gen frappe à notre porte, du coup l’aspect visuel du titre accuse encore plus le poids de son âge. J’ai vraiment remarqué que notre bonne vieille PS3 souffrote. Ce qui violente directement les yeux ce sont les textures qui ne sont que de vulgaires aplats grossiers et même plutôt vilains. Heureusement, la direction artistique rattrape la sauce, surtout en ville. Les bourgades parcourues ont presque toute un charme indéniable, villes portuaires mises à part. Pour celles-là, un gros flemmard a du s’en est charger puisqu’elles ne sont que de pales copier/coller l’une de l’autre. a sent le travail bâclé… Et malheureusement, ce n’est rien en comparaison aux environnements visités lors des phases d’explorations. Les zones de transition entre chaque ville sont fades, désespérément vides et d’une banalité affligeante. On avance, on bute du monstre, on ramasse une brindille, on se fritte avec des soldats et on arrive en ville. Pas de donjons à proprement parler qui obligeraient à se creuser les méninges. Sans être une succession de couloirs comme le fut Final Fantasy XIII, les régions visitées sont en proie à une effroyable platitude rendant l’exploration relativement peu palpitante. Le jeu se contente de nous balader d’un événement narratif à un autre. Et là, on se dit qu’on a du bol que les combats soient nombreux et ultra nerveux sinon la balade serait d’un ennui mortel… Cette désuétude technique se ressent aussi dans l’animation des personnages qui se déplacent avec une raideur dans l’arrière-train ainsi que dans l’affichage tardif des décors et des PNJ. Et je ne vous parle pas des baisses de framerates lorsqu’il y a trop d’effets à afficher en même temps lors des combats… Dernier regret au rayon des fausses notes, l’absence de voix japonaises sur la galette, bien que la version anglaise soit de bonne facture.

Image du jeu Tales of Xillia sur Playstation 3

Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!

Tales of Xillia n’aura pas fait entrer le JRPG dans une ère nouvelle. S’il ne commet pas trop de fausses notes, il n’a pas pour autant osé les risques. A défaut, il prend le joueur par la main et l’entraîne dans une histoire captivante servie par des personnages admirablement écrits. Ajoutez à cela un système de combat nerveux et bien pensé, et vous obtenez un titre très plaisant à parcourir. Et ce n’est pas l’aspect technique, parfois limite, qui arrivera à ternir le plaisir de vivre pleinement l’intrigue.

Y’a bon!

  • Histoire rythmée
  • Relationnel développé
  • Système de combat
  • Mise en scène
  • Personnages réussis
  • Localisation en français
  • Durée de vie

Beuargh!

  • Exploration sans saveur
  • Zones de transition entre chaque ville trop vides
  • Parfois désuet techniquement
  • Pas de voix japonaises
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Actuellement, je tape la carte sur MTG Arena et Legends of Runeterra, tout en continuant mon marathon Kingdom Hearts

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