Je m’excuse, je n’en peux rien, dès que j’entends le nom de SOMA, mon cerveau malade fait le lien avec les produits minceurs dont les pubs nous cassaient les oreilles cet été (la saison où tu dois perdre du poids, pour en reprendre à la suivante). Je te hais, télévision !

Je vous rassure, nous ne sommes pas payés par cette boîte pour leur faire de la pub… d’autant que les comparer à un jeu d’horreur n’est pas spécialement vendeur pour eux… ni pour le Frictional Games d’ailleurs.

Bref je m’égare. C’était la pire intro que j’ai pondue pour une critique.

Rupture avec Rapture

J’entends souvent qu’on compare SOMA à Bioshock et pour cause : tous deux prennent place dans un environnement délabré sous-marin avec des ennemis malsains. Mais c’est à peu près le seul lien qui unit ces deux titres. SOMA, c’est le dernier né de Frictional Games (Amnesia, Penumbra) qui a tant su faire frémir les joueurs. Fidèle à leur genre, point d’arme : évitez ou fuyez vos ennemis sous peine de vous retrouver dans de fâcheuses postures…

On a fait plus acceuillant...
On a fait plus acceuillant…

Et les développeurs aiment nous prendre au dépourvu avec une introduction qui nous présente notre héros, Simon, qui va le plus simplement du monde passer un scan cérébral chez le médecin, suite à un accident de voiture… Et c’est là que tout dérape pour lui et pour le joueur, car c’est à peine le casque posé sur sa tête qu’il va se réveiller dans une station délabrée, inconnue et surtout infestée d’autres habitants plus ou moins amicaux.

Vous l’aurez compris, la station sous-marine PATHOS-II servira de décor pour SOMA, ainsi s’achève la relation ténue avec Bioshock.

De nombreux documents et enregistrements facultatifs sont disponibles
De nombreux documents et enregistrements facultatifs sont disponibles

Pas de combat ici-bas, mais de l’exploration et de la résolution d’énigme dans un univers sous-marin glauque à souhait. Rien n’est jamais sûr dans la station : les murs craquent, les machines se prennent pour des humains et le tout semble avoir décrépi en marge de l’humanité depuis bien trop longtemps. Et vous là-dedans ? Et bien vous ne comprenez pas ce que vous faites là, et tout ce qui vous intéresse, c’est de partir. Est-ce possible ? Est-ce que cela vaut encore la peine ? A vous de le découvrir en fouillant les recoins de PATHOS-II, car la narration réserve quelques surprises et ne sera révélée qu’à ceux qui prennent le temps de fouiller. D’un point de départ somme toute banal, Frictional Games a accouché d’un titre qui – étonnement – dérange plus qu’il n’effraye. Très tôt, vous serez confronté à des créatures étranges faites de métal et de chair, qu’il faudra fuir, ou faire diversion en lançant des objets à l’opposé de votre position. Ne faites alors pas l’erreur de renverser une bouteille ou de faire le moindre bruit, car ces choses seront rapidement sur vous… On arrive alors à des moments de tension terrifiants, crispé sur sa manette à l’écoute du moindre bruit, observant de loin une créature indescriptible en priant pour que les quelques mètres nous séparant d’une porte salvatrice ne soient pas les derniers.

Vous n’êtes pas seul

Ambiance...
Ambiance…

Car l’ambiance sonore est remarquable. La station hurle, se tord, palpite presque et toutes ses vibrations anodines ou dangereuses sont retranscrites dans la manette, renforçant le sentiment d’insécurité du joueur et de son avatar. La vibration ressentie est-elle le pas lourd d’une créature ou simplement une déformation de la structure soumise à la pression de l’eau ? Vous ne le saurez probablement jamais, et c’est bien ça le pire.

Votre périple ne sera pas constitué que de couloirs sombres et dégoulinants, quelques escapades sous l’eau seront aussi de la partie. Explorer les fonds marins sur des chemins relativement balisés et faire des rencontres troublantes avant de rejoindre une autre partie du complexe sont des variantes de SOMA qui semble de prime abord éliminer le sentiment de claustrophobie, mais qui se révèle au final tout aussi effrayant, quand des millions de tonnes d’eau se trouvent au-dessus de votre tête…

Même dans les abysses, il faudra vous méfier...
Même dans les abysses, il faudra vous méfier…

Là où SOMA gagne haut la main la partie, c’est dans le traitement de sa thématique et son ambiance. Car les rencontres que vous ferez parviendront sans mal à vous déranger derrière votre écran. Plus que de la terreur, c’est un véritable sentiment de malaise qui vous étreint à chaque nouvelle lecture ou à chaque nouvelle rencontre. D’autant que pour progresser, vous devrez rétablir le courant dans certaines parties de la station, courant qui est dérouté par les machines dans un but précis… Jusqu’où pourriez-vous aller pour faire fonctionner cette trappe du centre de communication ? Allez-vous faire confiance à cette bienveillante Catherine qui semble vous guider vers la sortie ?

Les seules actions que vous pouvez faire étant de porter des objets, les lancer, sauter ou appuyer sur des boutons, vous êtes littéralement désarmés. Vous n’avez pas toutes les cartes en main pour comprendre ce qui se trame, mais vous aurez bien vite conscience de vos actes et si vous avez un coeur, certaines décisions à prendre seront au mieux peu ragoûtantes, au pire, traumatisantes.

SOMA

Exempt d’interface, SOMA vous demandera pourtant de résoudre quelques énigmes, toujours logiques, jamais réellement bloquantes, mais apportant toujours une nouvelle donnée sur les événements qui se sont déroulés sur la station. Et rassurez-vous : pas de petit point brillant sensé vous montrer les objets interactifs ou de réflexion du héros du genre « hum… et si j’essayais ça ? » pour vous guider : SOMA vous laisse entièrement livré à vous-même, à vous de comprendre comment avancer, même si vous ne serez pas forcément toujours seul…

Tous les événements étant bien évidemment scriptés, SOMA ne laisse que peu de répit à vos nerfs tout en réussissant le tour de force de ne jamais se répéter. Une tension permanente vous plonge donc dans la peau de Simon, tout aussi apeuré et désarmé que lui.

Ci-dessous, retrouvez le Live Stream du début du jeu, qui vous plonge dans l’ambiance assez rapidement sans trop en révéler sur l’intrigue…

Conclusion

Le Survival Horror est de retour en force depuis quelques temps, et c’est tant mieux. Frictional Games a réussi le tour de force de nous terrifier et de nous faire réfléchir sur des thèmes aussi complexes que le transhumanisme et la volonté de vivre, sans céder à la facilité d’une narration trop directive ou des jump-scare maladroits. PATHOS-II restera longtemps après avoir posé votre manette un endroit qui hantera vos rêves… ou vos cauchemars.

SOMA

  • Développeurs Frictional Games
  • Type (Survival-)Horror
  • Support PSC, PS4
  • Sortie 22 Septembre 2015

Y’a bon!

  • La narration
  • On se sent vraiment perdu à devoir comprendre tout, tout seul
  • Une ambiance sonore parfaite
  • Un malaise constant
  • Une thématique intéressante

Beuargh!

  • La sauvegarde automatique qui « freeze » le jeu quelques secondes
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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