Ray Gigant est un titre que l’on suivait depuis un certain temps après avoir vu les trailers laissant penser qu’il cherche à renouveler le genre des Dungeon Crawler Japonais à la première personne grâce à un style graphique 3D rappelant vaguement Time of Eternity. Découvrons ensemble s’il a autre chose à apporter que des boobs qui gigotent pendant les phases de combats.
Evangelion Rim
Ray Gigant est donc un dungeon crawler à la première personne, et bien qu’il veuille se différencier de ses confrères, il réutilise quand même bon nombre de clichés scénaritisques et de gameplay du genre.
Vous évoluerez donc dans des donjons modélisés en 3D dotés d’environnements assez pauvres, effectuerez des combats au tour au tour et ferez des allers-retours entre ces donjons et un hub représenté par des menus textuels dans lequel vous pourrez vous reposer et faire progresser l’histoire via de longs dialogues mis en scènes via des illustrations en 2D.
Au niveau du scénario, on reste également dans du déjà-vu avec une histoire très proche de Pacific Rim: le monde est envahi par de gros monstres extra-terrestres sortis d’on ne sait où. Un élu, jeune lycéen (pour ne pas changer), va se retrouver étrangement doté d’un pouvoir surhumain et arrivera à détruire la grosse bestiole menaçant sa ville, mais va également exploser sa bourgade et perdre connaissance lors du combat. Il sera ensuite recueilli par une organisation secrète lui disant qu’il est un espèce d’élu doté d’un pouvoir surhumain et qu’il va devoir mettre la pâtée à ces extraterrestres ayant la fâcheuse tendance à apparaître dans des donjons labyrinthiques …
Bien qu’assez classique, le scénario sera plutôt agréable à suivre. En effet, il sera découpé en 3 actes principaux vous faisant incarner 3 protagonistes différents pour mener à un acte final qui expliquera le dénouement de l’histoire. Ces 3 actes sont pourtant inégaux en terme de qualité. Le premier acte a été particulièrement barbant jusqu’à son dénouement tant il est rempli de clichés et tant son héros est antipathique. Par contre, une fois le deuxième acte atteint, l’histoire prend beaucoup plus de sens et devient plus prenante, nous faisant enchainer les sessions de jeu pour connaitre son dénouement. Nous avons tout de même regretté que le passé de certains personnages ne soit pas plus expliqué, donnant un certain sentiment d’inachèvement une fois le jeu terminé. Nous avons aussi noté que le jeu vous propose certains choix lors de l’acte 1 mais qu’ils n’auront aucun impact sur la suite… Nous avons vraiment eu l’impression que les développeurs ont voulu intégrer des branches dans le scénario puis se sont dit : « ho ben non, on va pas continuer tout compte fait ».
Ravalage de façade
Si Ray Gigant en était resté là, nous aurions pu dire qu’il était plutôt moyen. Cependant, certains petits ajouts de gameplay viennent rendre le genre beaucoup plus attractif pour les réfractaires au genre.
En effet, le système d’exploration généralement austère est ici simplifié via plusieurs mécanismes. Tout d’abord, vous récupérez l’intégralité de votre santé après chaque combat. Vos seules chances de mourir seront donc de vous faire trucider pendant une seule bagarre. Ensuite, il n’y a aucun combat aléatoire, vous pourrez donc à tout moment décider d’éviter les combats visibles sur la carte. De plus, vous pourrez également décider de rentrer au hub quand bon vous semble au cas où vous vous sentez mal en point pour sauvegarder votre partie. La seule conséquence de cette fuite sera de faire ré-apparaitre les monstres lors de votre retour. Finalement, les donjons seront assez courts et disposent tous d’un point de sauvegarde qui une fois atteint dévoilera l’entièreté de la map, passages secrets, pièges, etc.
Outre cette simplification d’exploration, les animations en 3D des combats et leurs subtilités viennent également donner un petit coup de boost au genre. En effet, Les combats s’effectuent un peu à la façon d’un Bravely Default de façon assez dynamique. Vous disposez d’une équipe de 3 personnages ayant chacun jusqu’à 6 actions différentes paramétrables depuis leur skill tree respectif. Par tour, chaque personnage pourra encoder jusqu’à 5 actions. Si vous me suivez, ça voudra dire que votre équipe pourra effectuer jusqu’à 15 actions par tour et donc résoudre les combats pour la plupart du temps en un seul tour. Le seul désavantage de procéder de la sorte est que chaque action consommera un certain nombre d’AP, limité à 100. Une fois vos AP réduits à 0, vos personnages seront forcés de ne rien faire au tour suivant, ce qui rechargera ces précieux AP de 10 points par « glandeur ». Les combats pourront également être accélérés et notez que vous ne devrez sans doute pas « farmer » pour progresser dans l’aventure. La courbe de progression veut que vous puissiez enchainer tous les donjons d’une traite.
Un autre ajout assez sympathique au système de combat est le système de SBM (Slash Beat Mode). Ce dernier est en fait votre coup spécial mortel qui vous a fait détruire votre ville natale lors du premier affrontement contre un extra-terrestre. Et bien, tenez-vous bien, vous pourrez déclencher ce pouvoir via… un mini-jeu de rythme à la Vocaloid, rien que ça ! Avouez que mélanger jeu de rythme, dungeon crawler et kaijus est quand même étrange. Si vous ne loupez pas trop de « notes » lors de la chanson du SBM, vous balancerez une multitude d’attaques sur votre ennemi, réduisant considérablement sa barre de vie. Bien entendu, cette technique n’est pas activable à tout moment et ne sera possible qu’une fois une jauge spéciale remplie. Cette jauge se remplira de 1 point par combat normal et d’1 point par attaque réalisée contre un boss.
Les derniers points que nous voulions aborder sont les systèmes de Leveling et de Parasitism venant un peu pimenter le tout. Vous ne recevrez jamais de points d’expérience, mais recevrez des items que vous pourrez dépenser pour améliorer votre arbre de compétences. Par moment, vous recevrez ainsi des items vous permettant de prendre un niveau (qui sera limité pendant presque la totalité de l’aventure à 15 par personnage). Ce level cap est sensé rendre les choses plus compliquées, mais vous ne serez jamais vraiment pénalisé et disposerez de bien assez d’items pour avoir des personnages puissants.
Le Parasitism se déclenche après avoir fait dix actions consécutives pendant un combat, vous deviendrez alors « parasité » et chaque action réalisée vous fera perdre des HP au lieu d’AP, vous rapprochant doucement du game over. Cependant, vous pourrez toujours vous soigner et pourrez même plus tard annuler cet état en consommant quelques points sur votre jauge d’attaque spéciale. Bref, rien de bien méchant.
Comme vous aurez pu vous en rendre compte, le genre est donc ultra simplifié et nous l’avons vraiment trouvé trop facile. En effet, la même stratégie fonctionnera contre tous les boss et pour tous les affrontements, rendant au final le tout assez monotone. Heureusement, les donjons assez courts et l’histoire arrivent à ne pas nous faire abandonner l’aventure.
Petits bugs entre nous
Nous voulions finir sur une petit note concernant les bugs restants dans la version finale. Outre les petites erreurs de traduction Anglaise qui ont même valu un titre assez amusant à l’équipe de localisation dans le générique, nous avons eu un bug assez étrange à la toute fin du jeu.
Comme le dirait un ami du Pxl qui se reconnaitra, il était ici vraiment nécessaire de finir le jeu à 100% pour détecter ce problème. Je vous spoile donc la fin du jeu comme un gros vilain ci-dessous ! Boum !
Conclusion
Ray Gigant réussit à donner un coup de jeune au genre dungeon-crawler en introduisant de chouettes animations 3D rappelant un peu Time of Eternity et en proposant un système de combats mélangeant des éléments de classiques du genre comme Operation Abyss ou Demon Gaze avec un genre assez inattendu: le jeu de rythme.
L’exploration des donjons à la première personne dans des décors datés et ternes est le seul cliché du genre qui n’a malheureusement pas été revisité. Toutefois, l’exploration a été grandement simplifiée en introduisant un système de « save point » qui dévoile l’entièreté de la carte du donjon. Cet ajout combiné aux combats relativement simples rend le jeu très abordable pour les néophytes mais décevra certainement les aficionados du genre s’attendant à du challenge.
Ray Gigant offre au final un RPG sympathique et plutôt joli, doté d’une histoire s’inspirant énormément de titres comme Evangelion ou Pacific Rim qui dévient intéressante après avoir passé un acte 1 très en dessous du reste. On le conseillera en général aux amateurs de JRPG à moins de s’attendre à un dungeon crawler bien hardcore, ce qui n’est vraiment pas le cas de ce titre.
Ray Gigant
- Développeurs Experience
- Type Casual Dungeon Crawler
- Support PS Vita
- Sortie 03 Mai 2016
Y’a bon!
- Le style graphique et les animations 3D dynamisant le genre
- Les phases « jeu de rythme » mélangées au système de combat
- Un dungeon crawler abordable pour les néophytes
- Un scénario plutôt sympathique dans l’ensemble
Beuargh!
- La même stratégie passe pour tous les combats.
- Pas de rejouabilité (new game plus, post game absents)
- Certains actes du scénario dévalorisent l’ensemble pourtant bien foutu.
- Certains personnages bien lourds ou mal exploités
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