En 2013 sortait un jeu d’action et de plateforme ayant pour thème la mort, le Mexique et les Luchadores. Rien que ça. Les gars de chez Drinkbox (“Berlingot” – j’adore ce mot) nous avaient servi là une petite pépite d’humour et d’action sur toutes les plateformes possible. 2 ans plus tard, le studio annonce travailler sur une exclusivité Playstation Vita tout aussi colorée dans le pur style maison. Mais cette fois-ci, on rigole beaucoup moins.

On s’en paye une tranche ?

Quand Sasha se réveille, elle est seule dans un village en ruine, sa famille, envolée, tout comme son bras, arraché. Le ciel rougeoie et pas une brise ne rafraichît son visage. Le miroir encore debout de sa maison détruite ne lui renvoie qu’une image misérable alors qu’un démon apparaît derrière elle. Il lui donnera une chance de retrouver les siens en lui confiant une épée et en lui souhaitant bonne chance.

Ne te retourne surtout pas...
Ne te retourne surtout pas…

Car le monde n’est plus celui qu’elle connaissait et milles créatures dangereuses rôdent au-dehors tandis que sa famille est captive des plus puissantes d’entre-elles. Sasha doit alors se remémorer au mieux les techniques de combat enseignées par sa mère et s’adapter au mieux si elle veut retrouver les siens.

Ainsi débute Severed, la quête sanglante d’une enfant prête à tout pour revoir sa famille.

C'est glauque, mais c'est magnifique
C’est glauque, mais c’est magnifique

Point de doute, Drinkbox revient avec son style graphique si personnel très coloré dans un dungeon-Crawler que je pourrais qualifier d’ouvert, mais bien plus violent et sombre que Guacamelee, tant au niveau de l’histoire que du gameplay.

En effet, la vue à la première personne nous place littéralement dans la peau de Sasha alors qu’elle évolue dans les labyrinthes des différents environnements inter-connectés. Une citadelle, des bois, une ville fantômes… une certaine variété de lieux devront être traversés, regorgeant de secrets à découvrir, surtout sous la forme d’amélioration pour notre guerrière déterminée. Mais il vous faudra au préalable gagner en puissance et surtout en compétences pour espérer accéder à toutes les zones du jeu, certaines nécessitant des pouvoir obtenus sur les boss.

Swiiip

Car si son bras gauche lui fait défaut, Sasha sait parfaitement se défendre à l’épée, dont les coups sont portés en traçant des lignes sur l’écran tactile à la manière d’un Fruit Ninja, si il fallait comparer. Plus le trait est long, plus le coup est puissant. Les créatures peuplant ces contrées démoniaques étant chacune sensibles à une technique en particulier, il vous faudra apprendre leur pattern pour vous en sortir, même si les premiers combats vous sembleront très faciles. Certains vous demanderont d’abord de briser leur défense via un coup chargé, de trancher dans un angle précis, de dévoiler leur point faible en contrant leurs coups… chaque monstre possède ses propres comportements et vous devrez assez rapidement jongler entre plusieurs types en même temps.

Quelques énigmes parsèment la progression, la plupart liées à des bonus
Quelques énigmes parsèment la progression, la plupart liées à des bonus

A la différence d’un dungeon-crawler classique, les combats de Severed se déroulent presque en temps réel, une jauge de temps circulaire en bas de l’écran indiquant les actions prochaines des monstres, un peu à la manière d’un ATB (Active Time Battle, de Final Fantasy VI par exemple). Une fois la jauge remplie, le monstre passe à l’attaque, et vous aurez l’occasion de contrer son coup en le frappant dans le sens inverse au sien, avec le bon timing. Le tout étant alors de pouvoir gérer jusque 6 ennemis simultanément en sautant de l’un à l’autre pour contrer leurs attaques, les affaiblir avant de pouvoir leur porter des coups.

Heureusement, chaque boss (et ils sont peu nombreux) vous octroie une fois occis une capacité magique, comme Cécité, capable d’aveugler quelques instants l’ennemi vous faisant face, dévoilant alors son point faible, ou Magophage, indispensable pour voler les améliorations ennemies (Vitesse, Attaque+, Bouclier, Régénération…). Mais ces pouvoirs servent également à l’exploration, dévoilant alors des passages invisibles menant vers des morceaux de cœur ou de cerveau, améliorant votre barre de vie ou de magie. Ces petits détours seront d’ailleurs obligatoires en fin de partie pour attaquer le dernier donjon, car il n’est pas rare d’y trouver de nombreux ennemis tenaces, rapides et bénéficiant de plusieurs améliorations.

Cliquez sur les portraits en bas pour passer d'un monstre à l'autre
Cliquez sur les portraits en bas pour passer d’un monstre à l’autre

Mais Sasha aura aussi l’occasion de se renforcer en trouvant de nouveaux artefacts, comme une colonne vertébrale débloquant les coups chargés indispensables contre certains ennemis ou pour progresser, mais surtout en récoltant des morceaux de monstres. Le nom du jeu ne faisant pas référence uniquement au bras manquant de la demoiselle, Sasha pourra remplir une jauge spéciale de combos au fil des coups réussis lui permettant, à chaque ennemi vaincu, de figer le temps un très court instant pour lui trancher quelques membres afin de les ajouter à sa besace. Si quelques morceaux de bidoches peuvent être découverts dans des jarres (intactes, c’est important) un peu partout dans les niveaux, c’est surtout “à la découpe” que la jeune fille se fera son petit pécule de bout de gras.

De nombreuses capacités et améliorations se débloquent au fil du temps... si vous avez assez de bidoche
De nombreuses capacités et améliorations se débloquent au fil du temps… si vous avez assez de bidoche

Plusieurs arbres de compétences se débloquent au fil du jeu, et il vous faudra y dépenser certaines parties de monstres pour les améliorer. Il sera ainsi possible de booster les dégâts, la régénération de mana, d’augmenter le temps “de découpe” pour trancher plus de membres, de convertir des dégâts en soin, de paralyser plusieurs ennemis en même temps ou de leur voler plusieurs améliorations en une seule fois. Vous récupèrerez aussi bon nombre de morceaux “indéfinis” que vous pourrez plus tard transformer en ailes, griffes, cornes yeux… suivant un système de transmutation bien utile pour augmenter vos pouvoirs.

Vous serez on ne peut plus heureux de trouver ce genre de salle secrète
Vous serez on ne peut plus heureux de trouver ce genre de salle secrète

Si il est possible de trouver des fruits ou des cœurs de monstres sur le chemin pour remplir sa jauge de vie, la mort n’a strictement aucun impact sur la progression, le jeu prenant le soin de sauvegarder à de très nombreuses reprises (et surtout avant un combat) pour vous éviter la frustration de devoir recommencer une partie de la route et de vous perdre sur la grande carte qui offre de nombreux chemins vers la fin. Pour autant, ne croyez pas que le jeu est simple. La dernière partie du jeu est ainsi très retorse et vous bénirez le système de sauvegarde qui vous permet de recommencer un combat presque instantanément. Ces derniers affrontements sont l’occasion pour les développeur de vous balancer des améliorations de monstres déjà rencontrés, plus rapides, plus forts, boostés de capacités magiques et surtout en nombre. C’est peut-être là que le bât blesse, car ces combats peuvent devenir terriblement frustrant dés lors que vous ne pouvez esquiver des attaques portées en même temps et que les ennemis sont souvent armurés, vous obligeant à lentement charger vos coups.

Conclusion

Rares sont les exclusivités Vita à si bien utiliser les capacités de la machine, sans pour autant chercher à trop en faire. Ayant de plus eu la bonne idée de s’adapter naturellement aux droitiers comme aux gauchers, Severed parvient à s’imposer comme l’un des meilleurs jeux à faire sur Vita. Superbe, très simple à prendre en mains mais plus complexe à maitriser, le jeu pêche cependant un peu par sa dernière partie en décalage avec le reste, même si elle permet de profiter d’une Sasha surpuissante, si tant est que vous ayez fouillé un peu les nombreux labyrinthes. Drinkbox nous offre encore un monde coloré très violent difficile à ignorer

Severed

  • Développeurs Drinkbox
  • Type Dungeon-Crawler à la découpe
  • Support PSVita
  • Sortie 26 Avril 2016

Y’a bon!

  • Un style graphique qui claque
  • La Vita exploitée comme il faut
  • La variété des monstres
  • Le gameplay efficace
  • La musique

Beuargh!

  • Des déplacements parfois longuets
  • On ne peut pas se retourner
  • Une dernière zone un peu « too much » niveau combats
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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