Legend of Heroes : Trails of cold steel est un des derniers nés du studio japonais Nihon Falcom nous proposant un bon vrai JRPG à l’ancienne. Mon petit cœur d’amateur de japonaiseries n’a fait qu’un bond lors de l’annonce de sa localisation par nos amis de NIS America étant donné que ces développeurs sont également les papas d’une de mes licences préférées : Ys. N’ayant jamais pu essayer de titres issus de la licence Legend of Heroes auparavant, découvrons donc ensemble ce que ce trails of cold steel a à nous proposer.
Une nouvelle trilogie
Legend of Heroes est avec Ys une des deux licences phares de Nihon Falcom qui, pour le moins qu’on puisse dire, n’en est pas à son coup d’essai. En effet, cette licence remonte à 1989 et compte aujourd’hui plus d’une dizaine de titres à son actif. Cependant, la plupart ne sont jamais arrivés dans nos contrées et n’ont été traduits qu’en Japonais. Les seuls titres localisés en anglais auparavant sont les 2 premiers volumes de la trilogie Trails in the sky, sortis sur PSP et PC que nous n’avons malheureusement jamais essayé.
Legend of Heroes : trails of cold steel marque le début d’une nouvelle trilogie sur PS3 et PS Vita, le deuxième opus étant déjà sorti au Japon et le troisième étant en cours de développement.
Qui dit nouvelle trilogie, dit nouvel univers, nouveaux personnages et scénario. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir déjà joué à un des précédents opus pour comprendre l’univers et apprécier le jeu. Les liens entre les trois opus de trails of cold steel seront particulièrement étroits, chacun étant la suite directe du scénario du précédent. Soyez prévenus que vous risquez de rester sur votre faim lors de la conclusion de ce premier volet, étant donné que la suite du scénario arrivera avec trails of cold steel II. S’il vous plaît NIS, XSEED, ne nous faites donc pas le coup de ne pas localiser la suite …
Dur dur d’être étudiant
Comme dans beaucoup de JRPG, vous allez incarner un étudiant adolescent qui va devoir sauver le monde. La vie est dure pour les étudiants Japonais …
Plus sérieusement, l’histoire commence sur un flash forward où vous incarnez un groupe de personnages placés en plein milieu de ce qui semble être un conflit armé entre nations. Ce flash forward sert de tutoriel, vous explique les rudiments du système de combat et fait entre-apercevoir l’intrigue à venir avant d’avoir droit à un gros flashback vous ramenant au niveau 1 et au début de l’aventure.
Cette dernière commence par l’arrivée de notre personnage, Rean Schwarzer, à l’académie militaire. On ne sait pas grand-chose sur lui, mais pour une fois, on ne nous sert pas un amnésique et son histoire vous sera dévoilée progressivement.
Une particularité de cette académie et de l’empire dans lequel vous vivez est que tout y est séparé par classe sociale : les nobles et les petites gens. Chaque classe est soutenue par un parti politique propre mais tout le peuple est sous l’égide d’un seul et même empereur. Cette société est également en pleine révolution industrielle grâce à l’invention récente des « quartz », ressources permettant d’utiliser la magie à la fois pour combattre mais aussi pour l’invention de transports comme le train, l’avion ou d’autres choses plus communes comme les ampoules « électriques ».
En entrant à l’académie, vous allez être intégré dans une toute nouvelle classe, la classe VII, dont le but est de rassembler les élèves ayant le meilleur potentiel, quelle que soit leur classe sociale. Sans vouloir trop spoiler, le cursus spécial de la classe VII vous amènera à élucider des phénomènes paranormaux liés à la magie au sein de l’école, à créer une unité parmi les membres de votre classe et à vous rendre dans différentes parties de l’empire pour comprendre ses enjeux politiques et militaires.
En gros, on nous sert une vision un peu imaginaire d’un pays comme le Japon gouverné par un empereur mais où il y a également plusieurs partis ayant des intérêts conflictuels qui pourraient dans le pire des cas résulter en une guerre comme envisagée dans le flash forward d’introduction.
Sachez que vous revivrez ce flash-forward après environ les 30-40 premières heures de jeu qui vont en gros planter le décor durant 5 des 7 chapitres que compte le jeu. Ça peut paraître longuet, mais ceci se justifie principalement par deux raisons. La première étant le nombre gargantuesque de personnages jouables et non-jouables ayant chacun leur propre histoire personnelle. Il faut en effet bien ça pour introduire toutes les différentes factions, protagonistes et antagonistes avant de pouvoir développer l’intrigue principale. Soulignons que ces personnages sont pour la plupart très bien écrits et très attachants, ce qui aide à alléger le déroulement du scénario. La seconde est que trails of cold steel II sera la suite directe du scénario principal de ce premier opus et ne devra ainsi sans doute pas réintroduire tous ces éléments.
Train-train quotidien
Au niveau du gameplay, le scénario se découpe en 7 chapitres qui se dérouleront plus ou moins toujours de la même manière.
Vous aurez d’abord une partie du chapitre se déroulant en classe et en ville où vous pourrez développer vos liens avec vos camarades à la façon des social link dans Persona. Vous disposerez d’un certain nombre de « bonding points » par chapitre que vous pourrez dépenser pour déclencher des événements augmentant votre affinité avec eux. Ceci aura des répercussions sur le système de combat dont nous parlerons plus loin.
Une fois vos liens sociaux tissés, vous devrez réaliser différents tâches que vous recevrez du conseil des étudiants, dont une récurrente qui vous amènera à explorer un donjon mystérieux qui m’a fait étrangement penser à Tartarus dans Persona 3. Bref, on sent vraiment où a été puisée l’inspiration pour cette partie du jeu.
Vous pourrez également parler avec la multitude de NPC présents dans cette section. Une chose assez bluffante est que presque tous ces NPCs auront chacun une histoire propre, même les NPCs villageois de base qui ne servent généralement à rien dans la plus part des RPG à part répéter la même phrase en boucle… Et bien là, ce n’est pas le cas ! Chaque chapitre fera changer leurs lignes de dialogues et vous pourrez en apprendre plus sur eux, leur sous-scénario, et parfois obtenir de nouvelles quêtes.
Une fois les quêtes en ville accomplies, votre routine vous fera prendre le train (d’où le sous-titre trails of cold steel) pour visiter différentes parties de l’empire et faire avancer l’intrigue. Vous pourrez explorer des zones diverses, combattre pour augmenter votre niveau et finalement arriver au boss du chapitre qui pourra parfois vous donner du fil à retordre (même en difficulté normale). En gros, ce pattern se répétera durant chaque chapitre jusqu’à la fin du jeu.
Vous aurez droit à quelques à cotés sympas en parallèle de tout ça, comme la possibilité de pécher, de cuisiner, ou de jouer à un mini jeu de cartes dans le train avec vos camarades.
Bref, comme vous l’aurez compris, le jeu nous propose vraiment énormément de contenu, un bon scénario, des quêtes optionnelles et une multitude de personnages à découvrir et auxquels s’attacher via leur histoire personnelle.
Fuuuusion
Quand vous ne serez pas en train de faire le tour des régions pour papoter avec les NPCs ou vos camarades de classe, vous serez généralement envoyés quêter. Non ce n’est pas sale … Et qui dit quêtes dit… combats ! On peut dire que le système de combat de ce Legend of Heroes est particulièrement bien foutu grâce à une fusion de bons éléments présents déjà vus dans d’autres licences.
Tout d’abord, un peu comme dans Persona 3, vous vous baladez sur une carte où les ennemis sont visibles et pourrez les engager d’un bon gros coup d’épée dans la tronche. Si vous les prenez par surprise, le combat s’engagera avec de 1 à 3 avantages : un tour d’avance, quelques précieux CPs ou ralentir le tour de l’ennemi. Prendre les ennemis par derrière vous facilitera clairement la vie.
Une fois le combat engagé, on se retrouve sur une zone de combat un peu comme dans un tales of mais avec un système de tour par tour semblable à la licence Atelier où l’ordre des tours est défini par la vitesse de vos personnages. Vous pourrez vous déplacer dans la zone de combat librement et positionner vos personnages intelligemment pour éviter les attaques de zone ou pour vous booster. Vous aurez alors le choix parmi un bon nombre de combinaisons pour détruire vos ennemis.
Tout d’abord, les traditionnelles attaques simples. Classique, mais efficace. Ensuite, la magie (appelée arts), qui fonctionne avec un système de quartz semblable aux materias de FFVII. Chaque personnage dispose d’un objet appelé arcus sur lequel peuvent être ajoutés des quartzs permettant d’utiliser un ou plusieurs sorts. Les ressources lâchées par les ennemis en combat permettent d’augmenter le nombre d’emplacements pour ces précieux quartzs sur votre arcus. Ce système est un peu moins poussé que dans FFVII, il n’y a par exemple pas de possibilité de combos ou de liens entre quartz, mais qui sait, ça viendra peut-être dans les prochains volets. Chaque personnage peut également équiper un master quartz qui définira ses statistiques et sorts de base. Ce quartz prendra de l’expérience au fil des combats pour booster vos statistiques. Il permettra par exemple d’orienter un personnage vers un rôle d’attaquant magique, physique, tank, etc.
Outre les arts, vous pourrez aussi utiliser des crafts et s-crafts. Ces derniers sont des compétences uniques à chaque personnage qui se débloquent en prenant de l’expérience ou au fil de l’aventure. Ces derniers consomment des CP qui se rechargent en tuant des monstres ou via des effets secondaires de quartz. Les S-Crafts sont des coups surpuissants qui consommeront tous vos CP. Ils seront votre arme de choix contre les boss de chapitres qui peuvent se révéler particulièrement tendus sans leur utilisation. De plus, ils peuvent être activés à tout moment, même si ce n’est pas le tour du personnage. Vous pourrez ainsi déclencher une chaîne de coups spéciaux pour un maximum de dégâts en un seul tour.
Le dernier élément sympathique dont nous voulions vous parler à propos des phases de combat est le système de « link ». Comme dit plus haut, vous pourrez créer des liens sociaux avec vos camarades de classe qui auront des répercussions en combat. Et bien ces liens peuvent être matérialisés en combat. Vous pourrez associer 2 équipiers ensemble via un lien dont la force sera déterminée par leur affinité. Par exemple, un lien de niveau 1 permettra à votre partenaire de vous assister si vous briser la garde de l’ennemi. Les effets peuvent varier en passant par un contre, une attaque puissante ou encore un petit heal de derrière les fagots. De plus, en attaquant un ennemi avec un élément auquel il est faible et en brisant sa garde, vous accumulerez des bravery points qui permettront de déclencher d’autres attaques liées puissantes.
Au final, ce système est très bien pensé et dynamise vraiment le système de combat au tour par tour. Les animations en combat sont agréables, pas trop lentes et ne donnent du coup pas ce sentiment de combat « mou du genou » qu’on peut avoir avec certains modèles au tour par tour.
Sur des rails
Le seul reproche que nous aurions à faire est le manque de liberté qu’offre ce Legend of Heroes. Comme expliqué plus haut, le gameplay instaure une certaine routine au fil de chapitres. Là où le bât blesse est que cette routine nous confine dans des environnements fermés où il n’y a que peu de place pour de l’exploration là où les moyens de transports et la carte du monde auraient laissés sous-entendre que l’on puisse se balader comme bon nous semble une fois arrivé à un certain point de l’histoire.
De plus, les quêtes optionnelles manquent souvent d’originalité et se révèlent être des quêtes du style « va tuer le monstre X » ou « va livrer 3 livres aux quatre coins de la ville ». Heureusement, ces dernières sont optionnelles et peuvent être ignorées pour se concentrer sur le scénario principal, qui est lui bien plus intéressant.
Conclusion
Legend of Heroes : Trails of cold steel est un excellent JRPG qui sort un peu des sentiers battus des jeux mis en scène sur plans fixes en 2D. En effet, ici tout sera modélisé en 3D avec le moteur du jeu, donnant un rendu plutôt joli, bien que loin des leaders en la matière.
En caricaturant, on pourrait comparer ce titre à un Persona se déroulant dans un univers fantasy, doté d’un système de combat au tour par tour allant grappiller des éléments dans des licences comme Final Fantasy ou Tales Of. L’univers est hyper détaillé dans ce premier volet, nous faisant nous attacher à plusieurs personnages grâce à leurs sous-scénarios propres. Les 30-40 premières heures de jeu situent le cadre, les personnages et amènent l’intrigue progressivement. Cela peut paraître un peu trop long par rapport aux 50-60 heures nécessaires pour arriver au bout du jeu mais se justifie étant donné qu’il est le premier volet d’une trilogie où il y aura de vrais liens directs entre les épisodes.
Nos seuls regrets sont le manque de liberté tout au long de l’aventure, le manque de diversité des quêtes secondaires et la lenteur relative de la progression du scénario. Cependant, se concentrer sur la quête principale diminue ce sentiment de lenteur et rend l’expérience très agréable au final.
Bref, si vous aimez les JRPG, ne passez pas à coté de ce Legend of Heroes. De plus, les 2 prochains titres à paraître s’annoncent également excellents. Notez également que la très bonne trilogie précédente de legend of heroes, trails in the sky, serait en cours de remasterisation. Espérons que nos amis de NIS America et XSEED la localiseront pour nos chères petites têtes blondes.
Legend of Heroes : Trails of cold steel
- Développeurs Nihon Falcom
- Éditeurs NIS America/XSEED games
- Type JRPG
- Support PS3, PS Vita
- Sortie 29 janvier 2016
Y’a bon!
- Un excellent gameplay reprenant des points forts de cadors du genre comme Persona, Final Fantasy ou Tales of
- Des personnages attachants ayant chacun une histoire personnelle
- Bon scénario principal détaillant l’univers et l’intrigue pour amener vers le second volet de la trilogie
- Les nombreux à coté : pèche, jeu de cartes, cuisine, « social links », quêtes optionnelles
- Le superbe character design
- L’OST sympathique, bien qu’un peu moins péchue que ce à quoi Falcom nous a habitué avec YS.
- Environ 60h pour compléter la quête principale et plusieurs modes de difficulté pour retenter l’aventure
Beuargh!
- Trop linéaire malgré le potentiel offert par les moyens de transport
- Une intrigue qui met trop de temps à pointer le bout de son nez
- Les quêtes optionnelles assez souvent barbantes
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