Oui, je suis trentenaire, et oui quand j’étais plus jeune, on se demandait à l’école qui pouvait mettre la pâtée à qui, entre Son Goku, Seiya ou Urameshi. Tout comme les ados aujourd’hui ergotent sur la puissance de Luffy, de Naruto ou de Kurosaki (on devrait même y rajouter les Licences Marvel/DC, vu leur popularité depuis quelques années). Bref c’était une question à laquelle il était impossible de trouver une réponse en toute bonne foi… jusqu’à la sortie de J-Stars Victory VS.
Kuzu Ryu Sen !
On imagine sans peine le casse-tête en Europe pour sortir un tel titre, les différentes licences – rien qu’en France – appartenant à différentes maisons d’édition (Tonkam, Kana, Glénat…), contrairement au Japon, où toutes ces séries sont nées dans le magazine Shonen Jump, cet énorme pavé manga de la Shueisha qui trône toutes les semaines dans les librairies japonaises depuis plus de 50 ans.
Donc nous voilà lancé dans l’aventure aux côté des plus grandes stars du magazine, avec un roster comptabilisant tout de même une quarantaine de héros jouables et une quinzaine de personnages de soutien, ce qui promet de belles séances de joutes nostalgiques ! On y trouve de tout, du classique (Dragon Ball, Saint Seiya, Naruto, Ken le Survivant…) au plus confidentiel (Reborn, Assassination Classroom, Jigoku Senseï Nube) en passant par l’improbable (To Love-Ru ?) et chaque personnage possède ses caractéristiques propres avec un respect qui frise la perfection si cela ne causait pas – dans les faits – quelque déséquilibres une fois en jeu.
Au niveau des modes de jeu, on se retrouve sur cette version PS4 avec un mode arcade inédit en sus du mode Aventure J, permettant de partir à l’aventure dans un tournoi organisé par une mystérieuse divinité avec Luffy, Naruto ou Ichigo. De nombreuses rencontres sont au programme dans une aventure qui met le mot “Cross-Over” au centre de sa narration, même si celle-ci se veut pour le coup d’une simplicité déconcertante. Mais soit, l’histoire est ici un prétexte à enchaîner les combats et les missions à travers différentes cartes et déclencher de nombreux dialogues mettant en avant les personnalités de chacun.
On glanera au fil des rencontres des J-Points qui nous permettront de débloquer de nouveaux personnages, ou des cartes à appliquer à notre équipe pour la renforcer. Outre cela, les modes d’affrontement classique en 2vs2 sont de la partie, en ligne comme en local, mais on vous prévient, ce dernier propose un affichage splitté tellement restreint qu’il est à réserver aux plus motivés.
Chewiiiiiing… Reigun !
Mais manette en main, qu’est ce que ça donne, me demanderez-vous… et bien du bon et du beaucoup moins bon…
Tout d’abord, il vous faudra sélectionner vos personnages (un que vous incarnerez, un allié autonome et un soutien) et un niveau parmi 12 environnements tirés des mangas. Il n’est donc pas impossible de voir Goku et Jonathan Joestar affronter Aralé et Urameshi au temple d’Athéna… une ambiance musique est aussi à sélectionner, même si malheureusement cette version européenne ne profite pas des bandes originales japonaises.
Une fois en jeu, les commandes sont très simples : Carré pour une frappe normale, Triangle pour une frappe forte, Crois pour sauter, Rond pour une attaque spéciale, R1 pour la garde, L1 pour verrouiller un adversaire, R2 pour courir et L2 pour le soutien. Les touches directionnelles sont utilisées pour donner des ordres simples à l’allié, comme opter pour une attitude offensive ou encore cibler le même ennemi que le joueur. Des attaques combinées peuvent parfois subvenir lorsqu’un marqueur apparaît sur l’ennemi.
Avec tout cela, des combinaisons sont possibles en variant les touches Carrés et Triangles, et en combinant la touche Rond avec la direction Avant ou avec R1 pour un total de trois attaques spéciales par personnage, dont l’exécution est dépendante de l’endurance du personnage. La nature, la portée et l’efficacité de celles-ci sont grandement liées aux personnages et quelques variantes peuvent subvenir.
Par exemple, Ichigo Kurosaki, en concentrant son énergie (R1+Croix), est capable de revêtir son masque de Hollow et son attaque spéciale normale s’en trouve améliorée pendant un court instant, son Getsuga Tenshô pouvant alors être lancé plusieurs fois de suite. Même constat pour Son Goku ou Végéta, pouvant se transformer en Super Saïyen pour un bonus de dégâts.
Enfin, une jauge située en haut de l’écran indique quelle équipe se rapproche le plus du Burst Final, une sorte d’exaltation de l’équipe rendant alors possible l’exécution d’une attaque ultime. Contrairement aux autres jeux de combats, où ce type de jauge se remplit sous les coups de l’ennemi, c’est l’équipe qui mettra le plus de pression à l’autre qui se verra gratifiée du Burst. Ainsi, un état de puissance supplémentaire sera octroyé à celui qui domine le combat et non à celui qui le subit. Une fois le Burst Final activé à l’aide de la touche R3, vous profiterez de ses effets quelques instants (un boost de capacité suivant la “voie” empruntée) et vous aurez surtout l’opportunité de placer votre attaque ultime ! Celle-ci est propre également à chaque personnage et ses effets sont également très fidèles aux mangas. Pour reprendre Ichigo, il pourra lancer l’attaque dévastatrice Mugetsu, mais – comme lors de son affrontement avec Aizen – au dépend de sa propre vie, le mettant KO…
Car dans J-Stars Victory Vs+, la victoire s’obtient au nombre de KO infligé aux ennemis. L’écran supérieur n’indique pas la vie de l’adversaire, mais 3 jauges vides qui se remplissent à chaque KO ennemis. L’équipe qui parvient à mettre l’autre KO trois fois remporte la partie. On voit ici à quel point le Mugetsu peut être à double tranchant et l’équilibre du jeu, perturbé.
Un jeu pour les fans
Si le jeu réussit quelque chose, c’est bien de respecter les licences et de rendre ce cross-over cohérent. L’aspect graphique n’est pas le plus réussi, mais parvient à harmoniser les différents designs des personnages et c’est bien là le principal. Aucun personnage ne jure avec les autres – même les plus improbables – et voir Kenshiro faire équipe avec Luffy ne perturbera au final personne. Par contre, quelques défauts majeurs entachent le plaisir et seront décisifs pour les fans de jeux de combat. Outre la caméra qui s’emballe parfois et la lisibilité très relative du jeu lors des combats, l’absence de contre est réellement handicapants, ne laissant alors d’autre choix que d’attendre que le combo adverse se termine pour reprendre la main. Pas de parade, de téléportation ou de contre-attaque possible, tout le jeu étant alors de frapper le premier le plus souvent possible. Paradoxalement, un second défaut majeur en découle : une fois un personnage mis à terre, il bénéficie à la relève de quelques secondes d’invulnérabilité, empêchant alors toute poursuite de combo et rendant l’attaquant très vulnérable à une contre-attaque à la relève si il ne s’éloigne pas de son ennemi. Très frustrant, ce système coupe la dynamique de combat en remettant les adversaires dans une position d’égalité avant de reprendre le combat.
Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!
J-Stars Victory Versus + est un jeu de pur fan-service. Si le fan de manga ne manquera pas de constituer son équipe de rêve avec ses héros préférés, le jeu n’a pas les reins assez solides pour s’en sortir sans cet aspect nostalgique, de gros défauts de gameplay venant ternir la fête. On s’y amuse, cependant, et la magie fonctionne si on adhère au délire de ce Cross-Over. Mais si l’on prend la peine de retirer l’enrobage, il reste un jeu de combat moyen sur lequel on ne reviendra que le temps d’une joute entre copains lors d’une soirée pizza. Au final, n’est-ce pas sa raison d’exister ?
J-Stars Victory Versus +
- Développeurs Spike Chunsoft
- Type Baston improbable
- Support PS4, PSVita
- Sortie 26 Juin 2015
Y’a bon!
- Le Cross-Over ultime pour les fans
- Le mode Aventure amusant
- Les arènes sympas et diversifiées
- Une prise en main rapide
- Beaucoup de contenu !
- Un respect de chaque personnage
- Une DA cohérente…
Beuargh!
- … mais graphiquement limité
- De grosses carences de gameplay
- La caméra (méraaaaa !)
- Des combats bordéliques
- L’écran splitté, sérieusement ?
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