Hotline Miami

  • Développeur : Dennaton Games
  • Editeur : Devolver Digital
  • Type : Simulateur de meurtres sous acide
  • Support : PC / Mac
  • Sortie : 23 octobre 2012

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  • GTA I

Adieu bienséance et conventions sociales. Dans Hotline Miami, Dennaton Games nous sert sur un plateau doré un aller simple pour un trip ultra violent transpirant les psychotropes.

Bienvenue dans le Miami de la fin des années 80, pixelisé à outrance et saturé en couleurs flashy. Dès le départ la patte graphique si particulière d’Hotline Miami donne le ton en explosant la rétine du joueur. Et le psychédélisme atteint d’ailleurs son paroxysme grâce à la bande-son chiadée rythmant la progression à coup de morceaux percutants dont les tonalités collent parfaitement à l’action frénétique du titre.

L’histoire quant à elle vous met dans la peau d’un junkie devant honorer les commandes morbides de mystérieux individus masqués et aux sombres desseins. Armé au départ de vos seuls poings, il faudra aller buter des inconnus retranchés dans des bâtiments protégés par une myriade de gardes surentraînés. Ces cerbères sont boostés par une IA exacerbée, c’est bien simple au moindre contact visuel, les ennemis vous étripent sans se poser plus de question. Car oui, dans ce die-and-retry, c’est du one shot : un seul contact avec l’adversaire est synonyme de mort dans des hectolitres de gerbes d’hémoglobines pixelisés. Difficile, Hotline Miami l’est indéniablement, mais il n’en est pas pour autant frustrant, en tout cas, pas dans le sens négatif du terme, surtout grâce aux nombreux checkpoints permettant de reprendre sa partie pas très loin de notre précédente mort. Malgré tout, on meurt trois milliards de fois par niveau, on rage, on recommence, on clamse, on se creuse les méninges, on fonce dans le tas, on crève, on presse une énième fois sur R pour recommencer et on s’acharne en ne faisant plus qu’un avec notre héro complètement défoncé.

Hotline Miami3

Le ballet macabre du junkie défoncé

L’action est d’une rapidité hallucinante et sans aucun temps mort, en moins de 5 secondes on enchaîne un nombre impressionnant de mises à mort, la sienne y comprise. On défonce une porte à coup de tatane en explosant le crâne du malheureux derrière pour ensuite assommer un garde armé d’un fusil à pompe que l’on s’empresse de lui voler avant de se servir de sa carcasse comme d’un bouclier humain et d’aller repeindre les murs avec la cervelle des dernières personnes qui s’interposent entre nous et notre cible. Et encore, ce n’est que le début, le challenge se corsant au fil du temps avec l’apparition de chiens qui ne peuvent être abattus que par une arme à feu, ou de boss bien retords et remontés à cause du rail de coke qu’ils viennent de sniffer.

Si Hotline Miami parait être un pur jeu d’action de prime à bord, on comprend très vite que foncer tête baissée dans la mêlée ne mènera à rien de bon, surtout passé les premiers niveaux. Un minimum de réflexion est nécessaire pour analyser la ronde des gardes, pour essayer de limiter au maximum l’emploi des armes à feu sous peine d’être repéré par le bruit ou encore pour utiliser au mieux l’environnement. On se retrouve donc à imaginer la meilleure chorégraphie possible à exécuter pour réussir avec succès son entreprise funèbre. Surtout qu’à chaque fin de niveau une note vous sera attribuée et pour faire péter un high score, il va falloir mouiller sa chemise tant la cotation est sévère. Cette composante de scoring allonge la durée de vie du titre déjà rehaussée par une rejouabilité bien présente, sans parler des divers bonus à débloquer tout au long de l’aventure comme des masques d’animaux et des armes supplémentaires.

Hotline Miami7

Travaux en cours

Malgré ses nombreuses qualités, il n’est pas rare de se dire que bon sang le jeu aurait pu rester un petit mois de plus en développement pour être peaufiné. Par exemple, le système de sauvegarde est un vrai foutoir, et quand il est couplé à un bug obligeant à recommencer tout le niveau précédent à cause d’une save qui ne s’est pas faite correctement, ça a le don d’irriter, et pas qu’un peu… D’autres lacunes techniques sont aussi présentes, comme quand un ennemi se coince dans une texture devenant du coup intouchable et obligeant le pauvre joueur rageux à refaire le niveau en entier. Et je ne vous parle même pas de ces satanés tigres devenus immortels pendant un combat contre un boss (et on recommence tout à zéro, olé !)… Autant dire qu’il vaut mieux se ménager des pauses sous peine de perdre sa stabilité mentale.

Heureusement, le SAV tourne à plein régime et ce malgré leur nombre réduit. a ne saute pas aux yeux à première vue, mais Hotline Miami a été pondu par une équipe de deux personnes seulement ! Et les gaillards travaillent d’arrache-pied pour corriger les imperfections de leur bébé. En une demi-journée, ils ont implémenté la possibilité de reconfigurer les commandes et ils bossent actuellement pour ajouter d’autres features comme la compatibilité du jeu avec les manettes 360. Ils nous promettent d’ailleurs aussi un petit coup de polish sur le tout, ce qui n’est pas plus mal vu que la résolution de base, qu’on ne peut pas changer dans les options, pique un peu les yeux.

Hotline Miami

Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!

Sale, violent, viscéral, torturé, bizarre, frénétique, addictif et jouissif. Malgré ses quelques lacunes techniques, c’est avec joie que l’on se délecte d’Hotline Miami, une sorte de high kick irrévérencieux asséné dans les gencives des grosses productions mainstream. Une expérience qui vous laissera dans un état second proche de la transe, et pour un si petit prix, il serait vraiment dommage de s’en passer.

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Actuellement, je tape la carte sur MTG Arena et Legends of Runeterra, tout en continuant mon marathon Kingdom Hearts

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