Il y a quelques semaines, le studio indépendant Lightbulb Crew dévoilait leur nouveau bébé : Othercide. Si le trailer était aussi mystérieux qu’intriguant, il nous avait surtout laissé sur notre faim niveau infos concrèto-concrètes. Heureusement, il n’a pas fallu attendre trop longtemps avant d’en apprendre plus puisque nous avons pu rencontrer les développeurs du jeu pendant cette gamescom 2018. L’occasion pour nous de découvrir Othercide lors d’une présentation hands-off comme on dit dans l’industrie (comprenez par là que nous avons touché le jeu uniquement avec nos yeux).
Qu’est donc Othercide ? Pour faire simple, il s’agit d’un jeu de stratégie au tour par tour. Voilà, pour celles et ceux qui aiment ranger les choses dans des catégories balisées. Mais avouons que ça serait réducteur tant Othercide a d’autres arguments à mettre en avant.
Ce qui a d’emblée frappé dans cette présentation, c’est la direction artistique de son univers en noir et blanc ponctué de temps à autre d’une pointe de rouge. Les décors sombres semblent à la fois s’inspirer et s’éloigner de ce qui fait le sel de notre monde réel (avec, par exemple, ce panorama où immeubles immobilisés en pleine destruction et bouche de métro sombre se côtoyaient). Le champ de bataille propose une imagerie proche d’un cauchemar crédible et crépusculaire. Vraiment, l’ambiance a un je-ne-sais-quoi de suffocant. Le bestiaire n’est pas non plus en reste avec des monstres tous plus effrayants les uns que les autres. L’enrobage visuel d’Othercide apporte donc un petit vent de fraîcheur par rapport à ses concurrents dans le monde de la stratégie qui lorgnent la plupart du temps sur un contexte militaire ou heroic fantasy. Bien que nous n’ayons eu aucun aperçu de cela, le lore devrait avoir une place prépondérante dans le jeu afin de renforcer la crédibilité du monde parcouru. Les seules bribes scénaristiques ayant atteints nos oreilles concernent une armée de guerrières combattant des ennemis cauchemardesques voulant pénétrer notre réalité… qu’ils sont encore bien mystérieux chez Lightbulb Crew.
Côté baston, il est, comme de coutume pour le genre, question de déplacer ses unités sur des cases avant d’utiliser des points d’actions pour attaquer, se défendre ou balancer une compétence aussi bien offensive que défensive (réduire les dégâts critiques, augmenter la défense, etc.). Là où le titre se démarque de la concurrence, c’est dans sa barre d’action située en bas de l’écran. A l’inverse de la plupart des tactical RPG au tour par tour, vous ne devez pas déplacer toutes vos unités pour ensuite attendre que l’intelligence artificielle s’exécute à son tour en bougeant ses pions. Cette barre en bas de l’écran, dite d’initiative, détermine en fait quel personnage peut agir et qui sont les suivants. Tantôt votre guerrière aura l’initiative, tantôt ça sera à l’ordinateur de jouer. Pour l’analogie, le système est un peu similaire à ce qui se faisait dans Final Fantasy X. Là où les choses se corsent c’est quand on apprend que cette barre d’initiative peut être manipulée. Le joueur (ou l’ordinateur) peut utiliser des compétences pour postposer le tour d’action de l’adversaire. Autant dire que cette composante jouera un rôle majeur dans vos escarmouches.
Quelques classes ont aussi été présentées durant ce hands-off d’Othercide : le Blade Master (qui tape fort mais encaisse mal), le Gunslinger (du DPS à distance) ou encore le Knight (qui utilise son corps – et son bouclier – comme rempart). Cependant, ces classes peuvent être pimpées en y insufflant la compétence d’autre classe via un système de sacrifice d’unité. Du coup, se créer une classe sur mesure demandera de bien jauger le pour et le contre puisqu’il faudra zigouiller une de vos personnages. En parlant de mort, sachez qu’il sera également question de permadeath et autres mécanismes punitifs. Autant dire que perdre définitivement un personnage qu’on chérissait depuis plusieurs heures risque de faire très mal. D’où, notamment, le côté hardcore du titre.
Cette petite visite chez Lightbulb Crew nous a donc permis de découvrir un jeu qui devrait faire plaisir aux amateurs de challenges avec un système de combats qui semble beaucoup moins balisé qu’il n’y parait aux premiers abords. Ajoutez à cela un univers intriguant et des animations souples et nerveuses, et vous obtenez un jeu sur lequel il vaut mieux garder un œil pendant qu’il est en couveuse. Si tout va bien, Othercide déboulera en 2019 sur PC. Et peut être ailleurs, mais ça, on n’a pas pu en savoir plus pour le moment (j’adorerai le voir sur Switch, perso – et pourquoi pas avec du multi !).