Pour cette gamescom 2015, j’ai enchaîné pas mal de rendez-vous divers et variés, allant du AAA au petit indé confidentiel. Dans le désordre, voici les titres que j’ai pu approcher sur deux jours : Mad Max, Coffin Dodgers, Ultra Despair Girls Danganronpa – Another Episode, Dark Souls III, Battleborn, Mafia III, Shiness, Xenoblade Chronicles X, Persona 4 Dancing All Night, Super Mario Maker, Super Dungeon Bros, Dreii, The Guild 3, Spellforce 3, Yokai Watch, Star Fox Zero, Disgaea 5, et Rodea The Sky Soldier.
Néanmoins, votre humble scribouilleur que je suis ne vous parlera que des jeux qui m’ont le plus marqués. Et si je ne parlerai pas de tous, c’est qu’il y a une bonne raison (en fait, il y en a deux), et je vous en parle tout en bas de cet article. Si vous êtes plutôt vidéo, je vous laisse le soin d’aller voir mes impressions sur la première journée Gamescom 2015 en mode lunettes de soleil sur notre page Facebook.
Dark Souls 3
La présentation de Dark Souls 3 s’est faite sans les mains. Comprenez par-là, que j’ai dû me contenter, tout comme les autres journalistes et blogueurs présents, de toucher avec les yeux une démo d’un peu plus de 20 minutes jouée en direct par un des développeurs du jeu. Et je pourrai résumer mes premières impressions simplement en : « c’est du Dark Souls ». Parce que finalement, il y a assez de peu de différences entre ce nouvel opus et ses petits frères. Alors oui, le jeu est plus beau et la distance d’affichage est boostée. Mais c’est plutôt normal, vu que c’est le premier Souls destiné uniquement à nos nouvelles consoles. D’après les développeurs, les mouvements des ennemis et de notre avatar sont un poil plus rapides et plus vifs, comme dans un Bloodborne. Effectivement, ça semblait un brin plus nerveux, mais ça reste toujours du Dark Souls.
L’aire de jeu s’annonce quant à elle toujours plus vaste que dans les précédents avec toujours des environnements entrelacés à couches multiples. Le level design est donc toujours aussi intelligent, dense et interconnecté. Mais rien à faire le sentiment que Dark Souls III reste dans la veine des Souls est omniprésent. On reste en présence d’un titre qui mettra à nouveau la vaillance du joueur à pulsions masochistes à l’épreuve. Il semble y avoir très peu de nouveautés notoires. On notera seulement deux différences importantes dans le gameplay : les armes posséderont des styles de jeu propres plus marqués avec différents coups spéciaux et les boss du jeu gagneront de nouvelles attaques et de nouveaux patterns lorsque leurs points de vie chuteront en dessous des 50 %. Concernant les autres nouveautés de cet opus, elles semblent pour le moment assez anecdotiques (comme les torches qui ont dorénavant une durée de vie illimitée).
Après ce premier hands-off, on peut dire que ce Dark Souls III reste du Dark Souls, et c’est finalement pas si mal.
Shiness
Shiness, c’est un ARPG français qui n’a rien à envier aux jeux de rôle nippons. Il est une sorte de mélange entre Skies of Arcadia pour son univers, Zelda pour ses donjons et Naruto pour son système de combat. Mais ce qui m’a le plus séduit, c’est son univers totalement fou et chatoyant ainsi que ses personnages au design réussi. Le titre possède un background qui semble bien travaillé et réfléchi avec ses nations, ses conflits, ses cultures et même sa propre langue. Oui, les développeurs ont été jusqu’à inventer tout un langage spécialement pour le jeu (une langue qui a sa propre grammaire, plus de 10.000 mots, son écriture, etc.). Comme dans tout bon RPG, les NPC ont pas mal de trucs à vous dire et de missions à vous confier. D’ailleurs, ces missions peuvent être résolues de multiples manières qui auront chacune des conséquences différentes sur le déroulement de l’aventure.
En plus d’être un jeu de rôle, Shiness peut être bi classé jeu de combat. Les phases de bagarre, qui se déclenchent sans transition pendant l’exploration, sont nerveuses et demandent d’être constamment en mouvement. Largement inspirées des jeux de baston, celles-ci permettent de parer, se téléporter, utiliser des magies, esquiver, etc. Ce qui est intéressant, c’est que les ennemis peuvent également faire tout ça. Du coup, ça peut causer quelques surprises. En sus, un système d’éléments, affectant aussi bien vos attaques que celles de vos ennemis, vient se greffer par-dessus (eau, feu, terre, air). Ces éléments de base peuvent ensuite se développer en éléments secondaires et tertiaires qui sont des mixes d’éléments (par exemple : le feu + l’air = la foudre). Ca s’annonce au moins aussi compliqué qu’un Pokémon de ce niveau-là.
Ce premier aperçu de Shiness annonce donc quelque chose de tout bon, et j’ai vraiment envie d’en voir plus.Vivement 2016 pour tâter le produit fini sur PC, PS4 ou Xbox One.
Coffin Dodgers
Coffin Dodgers, c’est un peu Mario Kart version 3ème âge. En lieu et place d’un kart et d’un héro Nintendo, vous conduirez un scooter électrique en compagnie d’une personne âgée. Le but est simple : vous devez terminer la course en tête pour échapper à la mort (qui elle aussi vous poursuit en scooter). Si le pitch est bien WTF, le reste est plus classique : la course est arcade, on freine rarement et on tabasse ses adversaires en ramassant divers bonus. Le titre possède un mode histoire et du multi jouable jusqu’à 4 en local ou sur le net. Les quelques parties que j’ai pu faire annoncent un truc plutôt fun, à voir si le concept arrive à tenir en haleine.
Xenoblade Chronicle X
La petite demi-heure qu’on a passé sur Xenoblade Chronicle X nous a permis de gambader dans une plaine extraterrestre en s’abandonnant à la nature. La randonnée était néanmoins interrompue de temps en temps par un combat qui s’enclenchait d’ailleurs sans aucune coupure. Niveau baston : ça bouge dans tous les sens, les alliés font bien leur job et on balance régulièrement une compétence quand son cooldown est passé. Classique et efficace.
Mais ce qui fascine réellement, c’est l’exploration. L’impression d’être dans un monde persistant, un peu comme dans un MMO, est omniprésente tant toute la map est d’une pièce, sans coupure et cohérente dans sa topographie. Et pour couronner le tout, les paysages parcourus sont beaux. Alors oui, on n’a pas vu grand-chose d’un RPG en 30 minutes, mais cette virée dans les vertes contrées du jeu était plutôt trippante.
Super Mario Maker
Comme son nom l’indique, Super Mario Maker est un jeu qui permet de créer ses propres niveaux de Mario en 2D soit avec un aspect old school soit comme dans les derniers Mario sur Wii U. Le système de création de parcours est simplissime et est à la portée de tout le monde puisque tout se fait au stylet façon drag and drop. Bien que la principale feature soit cet éditeur de niveau, le titre sera livré avec une centaine de niveaux à parcourir. Pour peu que la communauté soit réactive et balance moult créations, on devrait avoir un jeu Mario à la durée de vie uber conséquente. Si vous êtes un poil créatif et que vous avez la fibre game designer, ce titre devrait clairement faire mouche.
Yokai Watch
Le phénomène transmédia qu’est Yokai Watch arrivera l’année prochaine en Europe sur 3DS. Pour qualifier grossièrement le soft, on pourrait dire qu’il s’agit d’une émule de Pokémon dans laquelle vous allez partir à la chasse aux fantômes (pour être plus précis ce sont des yôkai, des esprits typiquement nippons). C’est tout mignon dans son design, la 3D est convaincante et les combats dynamiques prennent la forme de mini-jeux (reproduire un dessin sur l’écran, frapper des bulles avec le stylet, etc.). Vu le succès insolent de la franchise au Japon et ses qualités, il est peu probable qu’il fasse un flop par chez nous. On ne vous en dira pas plus puisqu’on a pu seulement jouer une petite dizaine de minutes au tout début du jeu.
StarFox Zero
Là aussi, ma session de jeu fut courte. Alors oui, ce n’est pas beau du tout pour de la Wii U (surtout après avoir vu Xenoblade Chronicles X tourner), mais le feeling StarFox est bel et bien au rendez-vous. Ça tire dans tous les sens, on traverse des arches pour choper des anneaux et il y a des phases de boss. C’est sympa mais la principale feature est complexe à appréhender. En effet, le jeu s’affiche à la fois sur le gamepad (avec la vision du cockpit) et à la fois sur la TV (avec la vue à la troisième personne). Du coup, il faut constamment alterner d’un écran à l’autre pour capter tout ce qu’il se passe. Ce qui, en plus de filer mal au cou, est finalement peu commode. Cela rend la prise en main bien atypique et on s’emmêle les pinceaux assez facilement. A voir si, sur de plus longues sessions, on attrape le coup de main.
Dreii
Dreii, c’est un peu la version vidéoludique du jeu Jenga. Le but est de construire une tour afin d’atteindre un point précis. Bien évidemment, vous n’aurez pas que des petits carrés bien stables pour arriver à vos fins. Vous devrez vous débrouiller pour ériger des constructions stables malgré le fait qu’elles soient à base de triangle, sphère et autre petit cube.
Les quelques niveaux parcourus laissent l’impression d’un chouette petit puzzle game basé sur la physique des pièces à emboîter. Parmi ses spécificités qui le démarquent de la concurrence, il y a son mode multijoueur jouable jusqu’à 3. C’est prévu pour fin septembre sur PSVita, PS4, Wii U, Android et iOS.
Mad Max
Ma session hands-on, comme on dit dans le milieu, m’a plutôt laissé des bonnes impressions. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance, tant Mad Max – le jeu – n’a jamais vraiment réussi à me hyper jusqu’à présent.
En plein désert, je fus catapulté dans une mission à bord d’une voiture. Je devais me rendre dans une place forte pour y récupérer je-ne-sais-quoi. Voilà pour les objectifs plutôt lambda. Manette en main, on réalise que les joutes en voitures sont certainement une des features les plus importantes du jeu tant elles sont mises en avant. A bord de son véhicule, on peut à peu près tout faire pour défoncer les bad guys : lancer un harpon pour désosser pièce par pièce les voitures ennemies, tirer au shotgun, … Le seul souci, c’est qu’il faut se concentrer à la fois sur la conduite et sur la bagarre. Si c’est plutôt déconcertant au début, on s’y fait assez vite. De plus, lorsque vous visez, le temps ralenti, du coup, il n’est pas trop nécessaire de se concentrer sur la route. C’est plutôt bien pensé. Il en est de même pour la bagarre à pied qui ressemble fortement à du Batman avec ses boutons d’attaques et ses parades à placer au bon moment.
Sinon, l’ambiance est clairement ensablée et le sentiment d’être perdu au beau milieu du désert est dans la place. Mention spéciale aux tempêtes de sables aussi violentes que bien fichues visuellement parlant. Ces 20 minutes de jeu furent courtes mais intenses. Ça augure du bon pour la sortie de Mad Max.
Super Dungeon Bros
Parfois, certains jeux n’arrivent vraiment pas à séduire, mais genre pas du tout. Eh bien, Super Dungeon Bros fait partie de ceux-là. Pourtant, le pitch et le concept ne sont pas si mauvais. Jugez plutôt : Super Dungeon Bros est un jeu coop jouable jusqu’à quatre dans lequel vous devez nettoyer des donjons de monstres tout en résolvant des puzzles. Si le concept a déjà été vu et revu, il y a matière à pondre quelque chose de potable, d’autant plus que le titre mise beaucoup sur son humour. Malheureusement, les développeurs semblent avoir loupé le coche.
Dès le lancement du jeu, le titre subit d’horribles baisses de framerate qui s’accentuent encore plus par la suite. A cela s’ajoute des contrôles peu intuitifs et bizarres. Par exemple, on arrive à peine à faire la différence entre l’attaque chargée et l’attaque légère. De plus, les déplacements sont patauds et on a la désagréable impression de diriger un perso invisible qui pousse son avatar. Oui, c’est assez déconcertant. En plus, les ennemis sont peu inspirés et tous semblables, que ce soit dans leurs attaques ou leurs déplacements. L’ennui atteint enfin son paroxysme quand on se rend compte qu’on ne fait que d’affronter d’incessantes vagues d’ennemis ponctuées par quelques crispantes phases de plateformes injouables à cause de la caméra. Et je ne vous parle même pas des soi-disant puzzles qui consistent simplement à activer un interrupteur de temps à autre… Et la couche humoristique qui se greffe par-dessus est vraiment pitoyable. Non, définitivement Super Dungeon Bros n’est ni drôle ni agréable à jouer en l’état.
Mafia III
Allons-y sans ambages : Mafia III semble bien parti pour être une belle réussite. Bien que je n’aie pas pu y jouer, les quinze minutes de jeu en temps réel présentées par un développeur m’ont asséné un direct du gauche. Le jeu est beau, la direction artistique est soignée et l’aspect sonore envoie du pâté. Le monde ouvert est de son côté bien peuplé et tout ce petit monde semble scripté d’une bien belle manière quand on les voit vaquer à leurs occupations. Quelques secondes suffisent donc pour se sentir immergé dans cette Nouvelle-Orléans de la fin des années 1960. L’ambiance est au top, bébé.
Côté gameplay, la mission jouée variait les plaisirs entre infiltration, séquences de gunfights bien violentes et courses poursuites effrénées à travers la circulation. Le tout, sans temps mort et ponctué de phases de dialogues bien senties. Mafia III semble donc bien parti pour être le digne successeur de ses deux petits frères. Reste cependant trois remarques. Tout d’abord, le jeu connaît quelques vilaines baisses de framerate quand on commence à passer la seconde en ville. Ensuite, le titre semble lorgner un peu plus du côté de l’action et de la violence que dans les précédents opus, notamment avec des phases de gunfights un peu longuette et un poil gore, ainsi qu’un héros capable d’encaisser des volées de plombs sans broncher. Enfin, et ce n’est pas le moindre détail, on ne connaît pas grand-chose du scénario. Il faut espérer qu’il sera à la hauteur des précédentes productions. A défaut, on aura déjà droit à un superbe open world immersif. Ce qui n’est pas si mal.
Pas content
Si je n’ai pas parlé de tous les jeux que j’ai cités à la une de cet article, c’est pour deux raisons. La première est qu’un de mes collègues se chargera de vous parler de certains jeux que nous avons vus en binôme. Et la seconde raison est quant à elle un brin moins cool.
En effet, cette année plus que les précédentes, j’ai l’impression d’avoir assisté à de nombreuses présentations sans intérêt. Il faut savoir qu’un rendez-vous peut se passer de différente manière. La formule la plus intéressante est évidemment quand on vous file une manette et que vous jouez au jeu. C’est effectivement le meilleur moyen pour se forger une opinion sur le soft. Malheureusement, ces sessions hands-on ne sont pas légion. Le second type de rendez-vous, plus courant, c’est quand vous voyez un développeur jouer au jeu devant vous. Si on n’est pas dupe et qu’on est conscient qu’on nous montre quelque chose de minutieusement choisi pour en mettre plein la vue, ce hands-off permet tout de même de voir un extrait de gameplay. Ce qui est bien mieux que le dernier type de rendez-vous. Parce que oui, on peut faire pire et vous pouvez ne pas du tout voir le jeu en action. Oui, parfois, vous assistez à une soporifique projection de diapos qui dure quelques minutes pendant laquelle un commercial vous vante les qualités d’un titre dont vous n’avez pas vu le moindre poil de cul. Du coup, il est difficile de croire quoi que ce soit. Je peux par exemple citer The Guild 3 pour lequel la présentation a duré 7 minutes montre en main et dont je n’ai vu qu’un écran présentant un petit bout de la ville du jeu. Et comme le titre est attendu pour début 2016, il est assez effrayant de constater que les développeurs n’aient rien d’autre à nous montrer. Dans le même genre, la session découverte de Spellforce 3 fait fort aussi. Pendant 15 minutes, on m’a abreuvé de powerpoints d’artworks pendant qu’un gaillard m’a annoncé des features banales d’un ton monotone. Alors oui, je pourrai vous balancer que Spellforce 3 aura un scénario plus politique et que ses donjons sont vraiment trop bien. Mais ça ne serait que vous ressasser un discours formaté que je n’ai même pas pu vérifier de visu. Dès lors, cette année, j’ai pris le parti de ne vous parler que de jeux auxquels j’ai réellement joué ou pour lesquels j’ai vu quelque chose d’un minimum concret. Désolé pour les autres. Sans rancune.
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