Nous sommes décidément gâtés en matière de Dungeon RPG ces derniers temps, et particulièrement sur Vita. Alors qu’il sort aussi sur XBox One – positionnement plutôt inhabituel pour un titre de ce genre – Stranger of Sword City débarque également sur la portable de Sony pour faire de vous un chasseur de monstres émérite.

Escarres d’Escario

La chance n’était décidément pas de votre côté, vous dites-vous quand vous vous réveillez dans un lieu inconnu au milieu des décombres de votre avion. Seul survivant d’un crash aérien, vous vous rendez vite compte que vous vous trouvez dans un endroit singulier, et surtout seul. Un vieil homme vient à votre rencontre, vous proposant de vous sortir de cet enfer de métal, juste avant de vous jeter en pâture à d’abominables monstres. Quel sournois personnage.

Première apparition de Riu. Ça impose de suite le respect.
Première apparition de Riu. Ça impose de suite le respect.

Heureusement, vous êtes sauvé par la charismatique Riu, qui vous emmène à la Guilde des Étrangers à Sword City et vous révèle que vous faites maintenant partie des leurs dans un monde parallèle. Qu’est ce qu’un Étranger ? Et bien il se trouve que périodiquement, des appareils s’écrasent sur le continent d’Escario, amenant avec eux quelques rares survivants. Et vous êtes chanceux car la plupart du temps, ces survivants se transforment en monstrueuses créatures, et ceux qui échappent à ce funeste sort se doivent de les combattre pour le bien du pays.

On peut modifier le Chara-design général dans les options... mais bon...
On peut modifier le Chara-design général dans les options… Voilà, voilà…

Deuxième révélation, les Étrangers disposent de capacités surhumaines, ce qui fait d’eux des candidats idéaux pour la chasse aux “Lineages”, des monstres surpuissants qui reviennent sans cesse à la vie. Mais ce n’est pas tout : il s’avère que VOUS êtes un élu. Un être spécial parmi les Étrangers qui dispose de la faculté de récupérer les Cristaux de Sang issus des cadavres des Lineages afin d’empêcher leur résurrection et en être définitivement débarrassé. Enfin… si tant est que vous parveniez à confier ces cristaux à l’un des trois réceptacles d’Escario, des êtres hébergeant une divinité capable d’absorber les cristaux et de vous récompenser de nouvelles capacités. Et il se trouve que Riu est justement un Réceptacle, elle est pas belle la vie ?

Oui je sais, vous préféreriez sans doute être dans votre salon à regarder Netflix, mais bon… on fait avec ce qu’on a.

#TeamStranger

Mais avant tout cela, il vous faudra vous constituer une équipe – de A à Z – ainsi que votre propre avatar. Et pour ce faire, vous pourrez compter parmi une belle palette d’apparences qui font la part belle aux somptueux Character Design du jeu. Et bonne nouvelle : tout est intégralement paramétrable à l’envie : vous désirez créer un Nain bourru transgenre de race Elfe adepte des soins ? C’est possible. L’apparence n’influence ni le genre, ni la classe ni l’âge et est même modifiable à tout moment. Si vous vous doutez que la classe influe sur les statistiques (guerrier, chevalier, samurai, clerc, sorcier, danseur, …), l’âge à un impact certain et décisif sur l’avenir de votre équipe… en effet, un personnage jeune aura droit à 3 “vies” alors qu’un vieillard ne pourra plus être ressuscité si il passe l’arme à gauche une seule fois.

Et là, je vous sens tendu.

Une belle brochette de héros, un équilibre acquis dans la souffrance
Une belle brochette de héros, un équilibre acquis dans la souffrance

Oui, mes amis, vous pourrez tout à fait perdre définitivement n’importe quel personnage de votre équipe à n’importe quel moment (à part le protagoniste principal bien entendu). En effet, si les HP d’un personnage atteignent 0, il sera grisé dans votre équipe et il vous faudra au choix utiliser un objet – rare et cher – pour lui remettre 1 point de vie, soit l’emmener à l’hôpital et opter pour une convalescence de deux jours (soit l’équivalent de deux donjons parcourus environ, les temps passant à chaque combat) ou le ramener prestement à la vie en échange d’un nombre conséquent de “Blood Gems”, la monnaie du jeu.

Faites attention aux choix effectués lors de la création du personnage
Faites attention aux choix effectués lors de la création du personnage

Que se passe-t-il si vous perdez votre Chevalier niveau 20 ultra puissant de 90 ans ? Et bien il se transformera en court de combat en une belle nuée de papillons et disparaîtra à jamais, vous handicapant non seulement pour le combat en cours, pour le donjon (car pour sortir – à de rares exceptions près, il faut se taper le chemin inverse) mais aussi dans votre gestion de l’équipe. Quel intérêt alors de créer des personnage au-delà de 59 ans ? Et bien à la  création, vos personnages disposent de points de statistiques bonus suivant leur âge : 3 points jusqu’à 19 ans, cinq jusqu’à 39, sept jusqu’à 59 et enfin dix jusque 99 ans. On imagine bien donc que l’âge va grandement influer sur l’équilibre de votre compagnie et si une petite équipe de jeunots vous donnera un peu de latitude pour faire vos armes, l’optimisation passera bien vite par la prise de risque que constituent des partenaires plus âgés. Rassurez-vous : la création de personnage est gratuite et vous pourrez vous constituez une équipe de réserve basée sur votre niveau qui vous attendra bien sagement à la Guilde tout en prenant quelques niveaux également.

Sortez couverts

Les Lineages pourront vous faire des dégâts... parfois définitifs
Les Lineages pourront vous faire des dégâts… parfois définitifs

Autre paramètre important : votre équipement. Il évoluera sans cesse, mais s’avère relativement cher à l’achat. Sachez également que les monstres que vous combattrez ne vous laisseront aucun butin, si ce n’est l’expérience ou l’argent. Serez-vous donc condamné à farmer comme un esclave pour obtenir les équipements les plus utiles ? Oui et non… car vous pouvez tout de même les gagner en explorant et en tendant des embuscades aux convois ennemis. Passons sur l’étrangeté de voir passer un attelage de corbeaux avec un coffre rempli d’équipements pour se focaliser sur le système d’embuscade. Lors de l’exploration des donjons, vous pourrez trouver certaines zones spéciales où vous pourrez tendre une embuscade en échange d’un petit montant de points de Moral (une jauge servant entre autre à utiliser des sorts divins, comme la fuite à 100%, mais qui se recharge assez vite).

Les embuscades sont quasi l'unique moyen de se constituer un bon équipement
Les embuscades sont quasi l’unique moyen de se constituer un bon équipement

Vous attendrez alors quelques secondes pour voir passer un convoi de monstres transportant un coffre et vous aurez le choix de l’attaquer ou de le laisser filer si le niveau des monstres vous semble trop élevé. en cas d’attaque, vous devrez éliminer le monstre principal avant qu’il ne parvienne à fuir pour récupérer le butin du coffre – qui sera souvent piégé. Un système plutôt amusant qui permet de se focaliser sur la récolte d’équipements et d’éviter de voyager dans les menus plutôt austères à chaque fin de combat pour voir si l’anneau que l’on vient de récupérer est meilleur que le précédent. Notez toutefois que vous ne pourrez pas savoir ce que vous avez récupéré tant que vous n’avez pas “identifié” les objets un à un, dans la grande tradition des jeux old-school. Vous pouvez risquer de les identifier vous-même sur le tas, mais vous risquez de les “maudire” en cas d’échec, et ils deviendraient inutilisable jusqu’à la sortie du donjon, où tous les objets seront identifiés par défaut avec succès. On sent donc que les donjons devront être explorés en plusieurs fois, car bien évidemment, aucun point de sauvegarde n’y sera présent et vous devrez souvent revenir à la Guilde pour sauvegarder votre progression et éventuellement revendre ou stocker des équipements.

Les donjons ont leur identité propre, mais bon... c'est graphiquement très faible
Les donjons ont leur identité propre, mais bon… c’est graphiquement très faible

Les donjons eux-mêmes peuvent receler des pièges. Si ils sont labyrinthiques et que vous pouvez par bonheur activer la marche automatique pour rejoindre un endroit déjà exploré, ce ne sont pas les trous et les pics qui manquent, et si certains ne contiennent que cela, d’autres vous désorienteront à chaque carrefour, quand ils ne boucleront simplement pas les portes dans votre dos en vous forçant à trouver un autre chemin pour le retour. Les donjons sont nombreux, assez variés et de bonne taille, mais on peut quand même regretter que graphiquement cela date d’une décennie ou deux (en témoigne le poids du jeu en dématérialisé – à  peine 500Mo). Heureusement, comme je l’ai dit, cela est compensé par de magnifique illustrations et character Design, qu’il vous sera même possible de modifier à la volée si vous préférez une ambiance plus “moe” à l’image de Demon Gaze.

Heureusement, la carte des donjons s’étoffe au fil de vos découvertes et si les ennemis reviennent quand vous retournez dans le labyrinthe, cette exploration forcée vous dote néanmoins de nouveaux équipements et d’expérience qui rendent vos multiples incursions de plus en plus rapides, d’autant qu’il est possible de combattre en mode automatique en appliquant d’une seule touche les commandes entrées personnage par personnage le tour précédent.

Riu, Marilith, Alm... confiez vos Blood Crystals à l'un des trois réceptacle pour obtenir une amélioration.
Riu, Marilith, Alm… confiez vos Blood Crystals à l’un des trois réceptacle pour obtenir une amélioration.

Les combats, parlons-en justement ! Une fois votre équipe constituée avec minutie et équilibre, il vous faudra placer chacun de vos 6 aventuriers sur deux rangées, les trois premiers étant au front tandis que les 3 suivants seront en retrait. N’allez donc pas me placer vos mages en première ligne et vos guerriers en arrière ! La portée des armes ayant également une importance pour toucher les différents rangs ennemis – à la manière de Demon Gaze – les mages équipés d’un bâton ou d’une dague seront inutiles en terme de frappe au second rang, mais pourront à loisirs se défendre, jeter des sorts ou enchanter des armes quand le besoin se fait sentir – ou quand vous affrontez des Slimes. Un Ranger équipé d’un arc sera par contre tout indiqué en arrière pour éviter les plus grosses attaques tout en infligeant des dégâts sur n’importe quel rang ennemi. Bref, il vous faudra certainement quelques défaites et quelques heures pour parfaire votre Dream Team, car chaque classe possède ses avantages et inconvénients. Par ailleurs, il vous est aussi possible de modifier la classe de vos personnages en échange d’argent, afin de croiser les métiers et d’obtenir des aventuriers plus polyvalents.

Des trucs pas clairs se trament...
Des trucs pas clairs se trament…

Ainsi, vous pourrez créer un Chevalier doté de soins ou de sorts d’améliorations tirés des Clecs et Danseurs. Gardez tout de même en tête que cela a un prix sévère à prendre en compte : Le niveau du personnage sera alors divisé en deux et il ne gagnera plus le moindre point de compétence jusqu’à rattraper son niveau initial. On aura vite compris qu’il sera plus intéressant de bi-classer un personnage assez tôt, car les niveaux montent lentement et qu’il est périlleux de se coltiner un compagnon qui n’évoluera pas pendant plusieurs niveaux. C’est de l’investissement sur le long terme, dangereux mais payant, d’autant que – pour les plus acharnés – l’opération peut-être réalisée plusieurs fois.

Conclusion

Stranger of Sword City est un D-RPG qui a de la gueule ! Difficile d’approche et doté d’énormément de subtilités dans le gameplay et la gestion d’équipe, il pourra rebuter plus d’un joueur hermétique à son interface des plus vieillotte et à ses graphisme d’un autre âge. Si la difficulté semble dantesque les premières heures, il révèle toute une panoplie de possibilités vouée à rendre la vie plus simple aux joueurs pour ne jamais devenir trop frustrant. La montée en puissance se fait au fil des découvertes des donjons, que l’on peut parcourir en parallèle pour la récolte d’équipement ou simplement pour se renforcer. Attention tout de même, car si globalement, une avancée prudente reste une solution de survie très efficace, le jeu aura tendance parfois – joueur qu’il est – à vous balancer un monstre lambda d’un niveau bien trop supérieur au vôtre. Gardant en tête que vos précieux personnages ont des vies limitées, la fuite vaut parfois bien mieux que la témérité…

Stranger of Sword City

  • Développeurs Experience Inc.
  • Type Dungeon-RPG
  • Support PSVita, XBox One
  • Sortie 29 Avril 2016

Y’a bon!

  • La gestion de l’équipe
  • Du challenge
  • Des donjons variés et de belle taille
  • Le système d’embuscade
  • Une direction artistique magnifique…

Beuargh!

  • … mais une technique vieillotte
  • … tout comme l’interface
  • Une histoire un peu anecdotique
  • Beaucoup de systèmes viennent un peu trop faciliter l’aventure

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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