A la fin de mon adolescence, j’ai dû opérer un choix qui m’a fermé trop longtemps l’univers de Frank Herbert et de Dune. Porté par des amis passionnés et voraces de littérature de fantasy et de SF, j’ai à l’époque fait le choix de me pencher assidûment sur les titres de Tolkien, du Hobbit au Silmarions en passant bien entendu par le Seigneur des Anneaux et les Contes et Légendes inachevés.

Mais de l’autre côté, on me conseillait Frank Herbert et son cycle classique de Dune (qui n’avait pas encore été prolongé par son fils à l’époque), la fine fleur de la science-fiction mêlant religion, philosophie, écologie, voire féminisme à travers des milliers d’années d’utilisation et de domination de l’épice à travers de multiples incarnations.

Et j’avais raté cet aspect de la littérature, trop absorbé dans la fantasy de Tolkien et ses dérivés. Mais comme beaucoup – du moins je l’espère – je m’étais bien entendu perdu dans l’adaptation cinématographique reniée de David Lynch, avec monsieur Kyle Maclachlan en Muad’Dib, prophète d’Arrakis. Si vous êtes plus jeunes, vous le connaissez certainement sous les traits de Orson Hodge dans Desperate Housewives. Sinon, en l’agent Dale Cooper dans Twin Peaks du même David Lynch. Où que l’on regarde, cet acteur possède un visage incontournable, mais je m’égare.

Voilà comment on passe à côté de la plus grande saga SF du siècle. Avec un certain manque, je dois dire, car bien entendu, Dune est une référence, et peu de temps pour le rattraper. Avec une seule réelle adaptation au cinéma (avant celle qui arrive de Denis Villeneuve) et une mini-série où l’on n’assiste qu’aux prémices du mythe, c’est assez intimidant quand on a peu de temps de se plonger dans cet univers. Intimidant et frustrant jusqu’ici.

Si je ne suis pas passé un zillion de fois devant ces couvertures…

Autant vous dire que j’ai plongé voracement sur l’ouvrage de Third Editions consacré à Dune. Et je vous le dis ici : ne le lisez pas à moins d’être soit ignare de la série, soit un véritable fan. J’ai beaucoup de mal à écrire cette phrase, car le livre de Vivien Lejeune est un exceptionnel recueil reprenant l’intégralité de la saga de Frank Herbert mais pas seulement. Il lie aussi les suites et préquelles mises en chantier par son fils, en passant par les jeux vidéos que vous connaissez certainement et les adaptations cinématographiques, dont les délires incroyables du projet avorté de Jodorowsky. D’ailleurs, on y apprend que la saga incroyable de la Caste des Méta-Barons tire certains de ses éléments du travail préparatoire de l’auteur sur le film fantasmé de Dune.

Un film ralliant Hans Giger et Dali dirigé par Jodorowsky qu’on ne verra jamais…

La carrière de Vivien Lejeune débute en 1999, lorsqu’il rejoint l’équipe de Dreams Magazine, entièrement dédié aux bandes originales de films. Lorsque ce dernier change de structure et change de nom en CinéFonia en 2003, il y est nommé rédacteur en chef. En 2006, il collabore avec Les Années Laser et L’Écran Fantastique.

Parallèlement, il est également directeur adjoint de la chaîne TV5 MONDE, tandis qu’on le retrouve sur le site internet de la culture pop braindamaged.fr, et il est chroniqueur pour l’émission La loi des Séries.

En 2020, il se lance en solo et écrit son premier essai avec ce livre “Les visions de Dune : dans les creux et sillions d’Arrakis”, pour Third Edition. Une bible accessible à tous.

Chaque livre est remis dans son contexte, analysé et résumé, de manière à pouvoir suivre en parallèle et chronologiquement l’épopée des Atréides (ou de Duncan quand on y pense je dirais) et la vie de l’auteur, de son profil aux drames qui ont marqué l’écriture des romans. Je ne pensais sincèrement pas trouver un livre aussi exhaustif mais surtout limpide sur Dune, une œuvre réputée inadaptable, complexe, parfois incohérente et dont la reprise par Brian Herbert et Kevin J. Anderson a été sujette à beaucoup de controverses.

En effet, si il a été communément admis que la préquelle à Dune a été d’une grande qualité, la suite directe à La Maison des Mères – dernier roman de l’auteur original avant sa mort – a donné aux fans des réponses dont ils s’étaient déjà forgés des interprétations quasi-méta pendant plus de 20 ans.

Malgré cela, la franchise continue encore aujourd’hui avec la sortie en 2020 de The Duke of Caladan, qui continue de faire vivre les personnages emblématiques en revenant ici sur Leto Atréides, duc de Caladan que l’on connaît davantage pour sa chute et pour l’ascension de son fils, Paul Atréides, que comme le dirigeant de Caladan.

Comment puis-je vous conseiller de lire « Les visions de Dune : dans les creux et sillions d’Arrakis » ? Je l’ai dévoré de bout en bout, et c’est un livre qui m’a donné envie de plonger dans les romans dans les plus brefs délais. On pourra sans doute être peiné de ne plus avoir les effets de surprise au niveau des intrigues de chaque livre, mais à mon sens, comme l’auteur s’applique à le démontrer, l’important est ailleurs, surtout dans le « cycle fondateur » d’Herbert père.

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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