Quelle belle année que 1987, vous ne trouvez pas ? Pour le cinéma notamment, puisque c’est l’année de mes 6 ans que “Les Incorruptibles” de Brian de Palma sortait en salle. Une époque où le charisme des acteurs l’emportait encore sur leur plastique. C’est ainsi que nous avions un Kevin Costner pré-Postman magnifique, un Sean Connery post-Zardoz en grande forme et un De Niro post-Godfather à jamais mythique. Tout qui a pu voir ce film en retiendra au minimum une citation ou quelques scènes à jamais ancrées dans la mémoire, comme la petite fille rapportant la mallette en guise d’ouverture, un landau dévalant les escaliers au ralenti ou un dîner chez Capone agrémenté d’une batte de base-ball.
Pour ceux qui l’ignorent, ce film raconte le combat romancé d’Eliot Ness contre Al Capone dans les années 30 à Chicago, alors que ce dernier contrôle les élus locaux et les forces de l’ordre à coup de corruption, pour une maîtrise totale du trafic d’alcool. Eliot Ness, réputé incorruptible, recrute quelques agents de confiance et mène une guerre sans merci à la mafia locale, non sans dommage.
Bref, regardez ce film. C’est une parfaite introduction à Blues and Bullets.
Sin City
Difficile de ne pas faire le rapprochement avec l’oeuvre de Frank Miller une fois Blues and Bullets lancé. Esthétique des années 50, en noir et blanc, des touches de rouge venant habiller le tout et une introduction des plus glauques à base d’enfants emprisonnés et torturés.
20 ans après l’arrestation d’Alphonse “Al” Capone, Eliot Ness tient un dîner simple en ville, servant ses meilleures parts de tartes aux policiers intègres et dosant fortement la sauce chili pour les moins recommandables. C’est alors qu’il est recruté par un mystérieux employeur pour ses qualités de détective dans une affaire sombre et sanglante qui mettra sa résistance à l’épreuve. Après tout “la dernière affaire” n’est-elle pas la plus éprouvante ?
L’équipe de A Crowd of Monsters a tenu à respecter au mieux les personnages réels pour livrer un récit épisodique d’une grande classe, malgré ses quelques carences techniques. Si la direction artistique est un vrai régal pour les yeux, tout comme certaines idées de mise en scène visuellement très inspirée, les animations plutôt raides trahissent un petit manque de moyen de ce côté. Néanmoins, tous les autres aspects, qu’ils soient esthétiques ou sonores, valent le coup d’œil (ou d’oreille, c’est selon).
Son nom était sur le registre…
Côté gameplay, on se retrouve dans un jeu d’enquête, fait de discussions, de choix qui auront une influence plus tard, de quelques gunfights plutôt simplistes mais bienvenus, de quelques QTE bien utilisés et de phases d’enquêtes et de déductions intéressantes pour un épisode qui n’a aucune peine à maintenir l’intérêt du joueur.
La progression est volontairement lente, Ness n’étant plus très jeune (mais bien assez alerte), ce premier épisode laisse l’ambiance et les personnages s’installer, également à travers quelques phases calmes de discussion aux enjeux personnels plutôt importants… A mi-parcours, la résolution d’un meurtre particulièrement violent termine cette présentation avant un final plutôt cinématographique qui laisse place à un épilogue très, très malsain. Bref, du bon, du très bon qui augure le meilleur pour cette nouvelle série épisodique.
Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!
C’est un plaisir de voir arriver Blues and Bullets. Il ne faut néanmoins qu’environ 3 heures pour voir le bout de ce premier épisode, et – méchante douche froide – entre 12 et 16 semaines d’attente entre chaque épisode. De quoi complètement oublier l’ambiance et les enjeux d’une série qui présente des atouts de taille pour les amoureux des années 50, des ambiances et scénarios soignés. Pourtant, il a de quoi intriguer, notamment au niveau des relations des personnages et du mystère entourant la disparition des enfants. On se retrouve dans quelques mois pour la suite…
Blues and Bullets
- Développeurs A Crowd of Monsters
- Type Aventure épisodique
- Support PC, XBox One
- Sortie 23 Juillet 2015
Y’a bon!
- Un gros travail sur l’ambiance
- Quelques moments magnifiques visuellement
- Une BO et des doublages de qualité
- La variété des situations
- Eliot Ness Forever
Beuargh!
- Les animations plutôt rigide
- Le délai d’attente entre chaque épisode
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