­­­Quand la guerre décime les populations et que 18,9 millions de personnes passent l’arme à gauche, la vie d’un seul soldat compte-t-elle plus qu’une autre ? C’est la question que Battlefield 1 va vous poser, à travers un solo de haute volée, et un multi taille XXL.

Encore un jeu où faut tirer sur des gens ?

10ème opus de la série si l’on omet BF Heroes (arrêtez-moi si je me trompe), Battlefield 1 vous met dans la peau de 6 personnages (5 si l’on élimine le premier qui ne sert que de préambule) aux origines bien différentes mais dont la vie entre 1914 et 1918 se retrouve bouleversée.

Disons-le de suite : la séquence d’introduction va vous mettre sur le cul. DICE prend un malin plaisir à vous rappeler que la guerre, ce n’est pas un jeu, et chaque game over sera ponctué du nom d’un soldat décédé, accompagné de sa date de naissance et de mort. Et très souvent, ce sont les 18 ans qui périssent. De quoi vous faire éprouver de la culpabilité à « s’amuser à faire la guerre ».

« la séquence d’introduction va vous mettre sur le cul »

Et ce n’est pas le reste de la campagne qui va contraster avec cette séquence d’introduction mémorable.

Le parcours de nos 5 protagonistes va se retrouver semé d’embûches et si l’on laisse de côté l’Américain qui fanfaronne et la Bédouine très héroïque, le parcours de l’Anglais, l’Australien et l’Italien sont simples, tragiques, mais cruellement vrais, et nous rappellent à quel point la vie est précieuse, la nôtre comme celle de nos proches.

Et c’est là qu’intervient tout un aspect de la guerre rarement abordé : un frère d’armes devient-il automatiquement un proche ? Peut-on ressentir de la peine à voir mourir un être (numérique en plus dans le cas présent), que l’on ne connaît que depuis 5 minutes ?

Et encore plus fort, peut-on continuer à éprouver du plaisir à jouer à un jeu de ce type sans sentir un fond de culpabilité, sans se dire « mais tous ces gens que je tue sont comme moi, jeunes et sans aucune envie d’y rester ».

Screenshot Battlefield 1 pc
Ah bah ça j’te l’fais pas dire…

Cela peut paraître exagéré, mais ce sont les sentiments que l’on peut ressentir à travers ce nouvel opus. Je ne peux pas vous spoiler, mais je pourrais parler de cette très courte campagne pendant des heures.

Très courte car elle ne dure que 5 à 6 heures, mais aussi car on en voudrait plus.
On voudrait continuer à conduire un char pas si résistant, à chevaucher un étalon avec tout le sentiment de vitesse et l’illusion d’invincibilité qu’il procure, à virevolter aux commandes de ces biplans dont le plaisir de pilotage font de l’épisode 2 un vrai régal (merci également à sa folie des grandeurs, Hollywood dans le ciel français), ou encore à se déplacer lourdement, difficilement, et de manière pataude dans l’armure de ces Italiens en manque d’équipement militaire.

Le théâtre de guerre, si tragique soit-il, est magnifique. Sur pc en tout cas, les jeux de lumières mettent en avant des environnements somptueux, aux couleurs justes et aux bâtiments toujours entièrement destructibles, avec un Frostbite 3 qui fait des merveilles.

Chaque champ de bataille a un aspect différent bien marqué, Cambrai embarque des villages et des cafés, les Alpes ont une topologie qui permet de se protéger des tirs ennemis mais qui oblige aussi par moment à être à découvert sur de longues distances, alors que l’empire Ottoman profite de grandes étendues de sable et de dunes qu’il vous faudra dompter.

Screenshot de Battlefield 1 sur PC
C’est beau vu d’en haut, hein ?

Notez que les maps sont librement explorables (dans la limite imposée par le jeu évidemment), qu’il n’y a pas de chemin pré-défini et que certaines comportent de nombreux bâtiments (avec l’Australien notamment), dont la plupart sont visitables afin d’atteindre des points en hauteur, faire diversion, et tuer les ennemis un par un ou les contourner plutôt que de foncer dans le tas.
Pas d’inquiétude, si vous voulez impérativement cleaner la map, un arsenal imposant est à votre disposition, trouvable dans les caisses laissées çà et là par l’ennemi, on peut reprocher un certain manque de changement entre les différentes armes. On peut shooter presque aussi précisément avec un fusil mitrailleur qu’avec un fusil à verrou, avec évidemment une exception pour les snipers, plus précis, mais dans l’ensemble le feeling des armes est assez homogène et on ne trouve que peu d’intérêt à en changer, si ce n’est pour un manque de munitions ou un ajout de silencieux.
Il est bon de rappeler que peu importe l’approche choisie, Battlefield n’est pas qu’un jeu bourrin, et l’expérience sera bien plus intéressante si vous adoptez une tactique de position et prenez votre temps pour venir à bout de vos assaillants. Cependant, les puristes et autres pointilleux de l’histoire seront en droit d’affirmer qu’effectivement, les combats sont peut-être un peu trop intenses encore pour la première guerre mondiale, mais qui a envie d’attendre dans une tranchée, souris à la main, pendant 15 minutes, qu’un assaut se déclenche ?

Screenshot de Battlefield 1 sur PC
Ça l’est moins vu d’en bas

Et l’interweb ?

Le multi est, comme à son habitude, gigantesque de par la taille des affrontements et des moyens déployés. Char, avion, bateau, sans rien réinventer, Battlefield 1 met à disposition tous ses véhicules (dada inclus) pour faire triompher votre camp.

Pas de révolution majeure à noter, si ce n’est que la rudimentarité relative des nouvelles armes vous obligera à vous méfier encore plus des avions ou des zeppelin (chapeau pour l’effet de destruction de ces derniers DICE), et à prendre en compte chacune des classes. Le soutien vient sulfater pendant que l’assaut contourne le pack, que l’éclaireur s’occupe des têtes de loin et que le medic reste derrière le mur pour soigner et/ou réanimer le support. Sans être face à une simulation de guerre, le jeu peut s’avérer tactique, notamment sur la fantastique carte Ballroom Blitz qui place la guerre dans un château français, avec un sens du détail et une variété au sein de la même map qu’il nous a rarement été donné de voir.

Les modes sont variés, l’un privilégie les véhicules quand l’autre ne met que l’infanterie au cœur du conflit. On peut ajouter le mode Ruée qui consiste à avancer position par position et à pousser l’ennemi à se retrancher jusqu’à conquérir son QG, le Team Deathmatch, le Vaillant pigeon de combat Pigeons de guerre, où le but est d’envoyer des pigeons aux alliés sans qu’ils ne se fassent descendre par l’ennemi (assez dispensable), mais la nouveauté vient du mode Opérations. Voyez là une sorte de campagne multi, avec enchaînement de maps, mini narration, et où vous reprendrez d’où vous étiez. Bref, c’est dur, et cela apporte enfin un peu d’histoire au mode online.

Screenshot de Battlefield 1 sur Ps4
J’espère que t’aimes la boue, gamin !

Comme tout bon multi, BF1 permet de débloquer des armes avec de l’argent obtenu en combattant, de monter en grade au fil des affrontements (à 32 vs 32 maximum), et annonce déjà son lot de DLC avec des maps à la clé, mais aussi une nouvelle qui va faire plaisir à tonton chauvin, puisqu’ils risquent d’inclure une campagne incluant la France. Cette petite omission que certains vivent comme un affront ne sera bientôt qu’un affreux souvenir.

Conclusion

Difficile de trouver des défauts à ce Battlefield. Fort d’une campagne solo inoubliable par son intensité (elle arrive à la cheville de Spec Ops : The Line, et vous connaissez l’amour qu’on lui porte à la rédac) et d’un multi qui reprend les codes de ses aînés en les transposant parfaitement dans l’époque voulue, cet épisode sobrement intitulé 1 est un must-have.
Un retour aux sources pour un conflit où il n’y a pas de héros, il n’y a que des hommes.

Battlefield 1

  • Développeurs DICE
  • Type FPS moral
  • Support PS4, PC, Xbox One
  • Sortie 21 Octobre 2016

Y’a bon!

  • L’immersion du solo, inoubliable
  • La beauté des environnements
  • Le côté gigantesque du multi
  • La destruction des décors, toujours impressionnant

Beuargh!

  • Un solo trop court
  • Peu de maps et beaucoup de DLC
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Parfois, un Pixel s'éteint et vogue vers d'autres horizons. Mais ce n'est pas parce qu'il ne fait plus partie de notre grand barbecue que ce qu'il a écrit disparaît !

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