Après un épisode en Egypte censé relancer l’intérêt pour une licence qui a pris une pause salutaire d’une année, vous voilà reparti pour une folle épopée dans la Grèce Antique. Est-ce que les péripéties d’Alexios ou de Kassandra sont aussi captivantes qu’espéré ? Réponse dans quelques coups de rames !
Une famille spartiate qui a connu des jours meilleurs.
Premier constat intéressant, il est possible de jouer soit un homme ou femme. Ce n’est pas nouveau en 2018, mais ça a le mérite d’exister. Vous incarnez soit Alexios ou Kassandra selon votre choix de départ qui descend d’une famille spartiate considérée comme maudite. En début de partie, votre personnage est apparemment orphelin. Ce sont les flashbacks qui vous renseigneront sur son passé réel. Portant le titre de misthios (traduisible par mercenaire), vous passerez votre temps à rendre certains services contre une poignée de drachmes. Ceci étant posé, vous vous doutez bien que vous aurez un paquet de cibles à abattre au fil du temps.
Un gameplay sensiblement amélioré.
S’il est évident que vous allez devoir régulièrement faire face à une certaine opposition, nous allons prendre le temps de nous attarder sur le combat sur la terre ferme. Il est possible de choisir trois types d’approche :
- Type chasseur : Vous utilisez principalement vos talents d’archer.
- Type guerrier : les attaques de mêlée sont à l’honneur.
- Type assassin : Basé sur la discrétion, vous devrez attirer vos ennemis vers une mort certaine.
Ces trois classes sont la base de votre arbre de compétences et les points que vous pourrez y dépenser à chaque niveau obtenu vous amèneront à une manière de vous battre ou à une autre. Dans Assassin’s Creed Odyssey, la dimension RPG est poussée plus loin que précédemment. On peut aussi noter que globalement, les combats ont eu le droit à une meilleure programmation, en particulier lorsqu’une mêlée éclate. On vous conseille fortement d’utiliser votre caméra à foison, même si les indicateurs visuels sont toujours présents. Notez d’ailleurs que pour cet opus, il est possible de limiter les indicateurs d’objectifs dans un mode Exploration pour faciliter l’immersion du joueur. Les combats deviennent plus nerveux même s’ils peuvent parfois devenir brouillons. Em guise de petit dessert, on vous mentionne en passant que certaines batailles épiques sont au programme avec plusieurs centaines de soldats impliqués façon Dynasty Warriors en moins bordélique !
Prenez la mer moussaillon !
Voilà un gros morceau du jeu puisque vous allez passer une bonne partie de votre temps de jeu sur les flots. A la tête de votre navire, vous devrez mener votre équipage à bon port et faire preuve d’autant de célérité que possible tout en étant capable de vous battre en mer autant de fois que nécessaire. Que vous attaquiez un navire ou que la défense soit de mise, vous aurez tout intérêt à connaître chaque manoeuvre possible pour vous sortir de chaque mauvais pas. Vos tirs de flèches ou de lances, enflammées ou non, seront salutaires pour gagner vos batailles. Il ne suffira pas de lancer votre coque contre celle de votre adversaire pour gagner. J’en profite pour préciser que votre navire peut être amélioré lui aussi et que chaque ressource ramassée sera utile pour en faire une machine de guerre.
Une palette de couleurs moins franche que dans Origins.
Alors autant vous prévenir tout de suite, Assassin’s Creed Odyssey ne brille pas par sa colorimétrie. Graphiquement dans la moyenne des productions actuelles, on aurait pu apprécier des couleurs plus tranchantes. Lorsque vous déambulez sur les îles, une dominance de blanc et de bleu est omniprésente. Même si c’est normal vu la région du monde visitée, il en résulte tout de même un certain manque de lisibilité assez handicapant dans certaines situations. Pour palier à ce souci, Ikaros, votre fidèle compagnon ailé, l’Aigle de Zeus, vous rend de fiers services. Il est d’ailleurs beaucoup plus maniable et précis que l’année dernière ce qui est un plus.
Romances et choix, un petit air de Mass Effect chez Ubisoft.
Jusqu’à présent, les dialogues étaient linéaires dans les Assassin’s Creed. Cette fois, chaque réponse doit être choisie avec des conséquences visibles ou invisibles dans votre progression. Certaines de vos réponses contiendront des signes à leur gauche indiquant le type de choix (romance, combat, ou encore de diplomatie), mais certaines lignes de dialogues sont a priori neutres sans l’être. Voilà qui complique bien les choses ! Du coup, plusieurs fins sont au menu et votre comportement avec les PNJ amènera des situations inédites. Aurez-vous une histoire d’amour dans chaque port ou le loup solitaire se réveillera-t-il en vous ? Votre parcours de mercenaire à héros de légende en dépendra. Par ailleurs, votre mercenaire croisera la route d’un philosophe bien connu, j’ai nommé Socrate. Ce dernier vous demandera bien entendu de l’aide, mais surtout, il vous questionnera sur la moralité de vos choix et de vos actions. Autant vous dire que ces joutes verbales ne seront pas de tout repos !
Apollon, dieu de la musique, ravira vos oreilles.
Assassin’s Creed Odyssey se démarque certainement par sa bande son. Les musiques d’ambiances sont enveloppantes à la manière d’un Tomb Raider de 1996 sans pour autant couvrir le bruit des dialogues. Les phases d’action sont accompagnées par un rythme plus soutenu, ce qui s’avère bien pratique pour savoir lorsqu’on approche d’une zone hostile. La plus grande innovation est cependant l’incorporation de chants marins qui relatent votre histoire au fur à mesure que vous la construisez. Notez également que le voice acting est excellent et que l’immersion s’en ressent une fois de plus.
Conclusion
Assassin’s Creed Odyssey est le digne héritier de l’opus précédent, Assassin’s Creed Origins. Globalement, on ressent une évolution dans la nouvelle formule du jeu d’action proposée par Ubisoft Québec. L’ajout de certaines mécaniques orientées RPG sont plutôt bienvenues malgré quelques maladresses dans la gestion des dialogues. Graphiquement bon sans casser la baraque, le jeu se laisse parcourir avec plaisir et il est certain que vous y reviendrez pour plusieurs sessions de jeu épiques. La licence Assassin’s Creed ne perd ni son ADN ni son intérêt, et ce bien que quelques défauts soient impossibles à passer sous silence. Une bonne sortie pour une fin d’année foisonnante en somme.
Assassin’s Creed Odyssey
- Développeurs Ubisoft Québec
- Type Action RPG
- Support PS4, XB1, PC
- Sortie 5 Octobre 2018