On ne peut pas faire plus clair, ni plus explicite : Autrefois cantonné à la plateforme ManiaPlanet qui référençait tous les tracés créés par la communauté, Trackmania Turbo sort du bois en s’émancipant de son historique pour arriver sur PC, PS4 et XBox One sous le regard d’un Ubisoft décidément en grande forme cette année.
D’abord des circuits
Beaucoup de circuits. Trackmania, c’est un pur jeu d’arcade basé sur des circuits complètement fous à parcourir dans le meilleur temps possible. Aux 3 environnements déjà connus (Stadium, Valley et Canyon) vient s’ajouter Lagoon, mêlant vitesse, sauts et dérapages au volant de bolides plus que réactifs. Une fois encore, ceux-ci sont adaptés à leurs environnements respectifs, ce qui rend Lagoon particulièrement retors et addictif. Le contenu solo étant particulièrement bien fourni avec ses 200 circuits répartis sur les 4 environnements et 5 modes de difficultés (White, Green, Blue, Red et Black Series), enchaînant les parcours de plus en plus alambiqués mais relativement courts, à la recherche du meilleur temps possible. Chaque course réussie dans un temps minimal octroie une médaille, utile pour débloquer les pistes suivantes et les customisations de véhicules. Lancé à toute vitesse, il vous faudra maîtriser l’accélération (“c’est quoi les freins ?”) mais aussi la physique des véhicules qui n’auront de cesse de décoller de la route (“la meilleure façon de ne pas perdre de vitesse”) à la première bosse, voltigeant alors tout droit dans le décor si vous n’avez pas assuré auparavant votre trajectoire.
La seule utilité des freins étant alors de déclencher un dérapage très utile pour conserver sa vitesse. Cette dernière est réellement vitale dans Trackmania Turbo, car au-delà du fait que de brusques accélérations vous seront données à certains endroits du tracé, d’autres passages couperont carrément votre moteur pendant quelques instants, vous laissant seul sur votre lancée jusqu’à atteindre un checkpoint providentiel relançant les turbines. Il n’est pas plus humiliant dans ce titre que de se retrouver complètement à l’arrêt pour avoir simplement percuté un élément de décor…
Heureusement, la pression sur une touche vous revoie – au choix – instantanément au début du parcours en relançant le chrono, ou au dernier point de passage, comptabilisant alors le retard accumulé par ce retour en arrière – idéal pour “se faire la main”.
Virevoltant à 60fps, la sensation de vitesse prodiguée par Trackmania Turbo est grisante, tout en conservant des graphismes et des jeux de lumière très agréables à l’oeil (encore une fois, Lagoon s’avère très plaisant à regarder). Niveau musique, on apprécie la petite option permettant à la volée d’atténuer les bruits de moteur pour profiter de la bande son détonante, toujours plus agréable que les “vroooooaaaaaaam”, surtout pour l’entourage. Détail amusant, le décompte de début de course est prononcé dans une langue différente à chaque fois.
La maîtrise ? Quelle maîtrise ?
Mais le principe d’un Trackmania n’a jamais été de vous lancer à 200Km/h sur des tracés plan-plan, ceux-ci sont tous complètement fous, alternant les boucles vertigineuses (la vue passant alors automatiquement à la première personne) de plusieurs centaines de mètres de hauteur, parfois au mépris de la gravité (quoi que celle-ci gagne toujours – à la fin) et les virages verticaux dans le vide demandant au choix d’avoir une certaine maîtrise du véhicule ou une sacrée paire de baloches pour les aborder correctement, avec un “Whouuuuu-houuu – YOLO !” de circonstance (j’ai personnellement choisi cette seconde option).
Solide, c’est le mot qui convient le mieux au mode Solo.
Du côté du multi, le constat est plus mitigé. Jusque 4 joueurs peuvent squatter le canapé, chacun occupant un coin de l’écran splitté, mais pour une sacrée réduction de la visibilité, l’indispensable concentration étant perturbée par les 3 autres écrans. Il est également possible de jouer sur un unique écran, mais pour un résultat jamais satisfaisant, à moins d’être admirablement synchrones. Un mode Double Driver nous a cependant assez amusé, car il s’agit de contrôler le même véhicule à deux, le jeu faisant alors “la moyenne” des commandes pour des résultats… hem… exotiques. Un autre mode – assez peu testé – permet de ramasser des bonus sur la route (à la manière d’un Mario Kart, Sonic All Stars etc…) mais sans se révéler aussi amusant à jouer, faute d’un certain équilibrage. Globalement, on s’amuse bien plus en Solo.
En ligne par contre, c’est déjà bien plus convaincant, et rapide, merci les serveurs dédiés. Pour ceux qui l’ignorent, on n’affronte pas réellement d’autres joueurs, car dans Trackmania, pas question de perdre une once de vitesse en percutant un autre véhicule. Après une recherche de salon avec un tas d’options de paramétrage, vous sélectionnez celui qui vous convient et vous êtes propulsés sur le circuit, affrontant alors les autres joueurs présents sous forme de Ghost (donc intangibles) dans votre quête du meilleur temps possible sur une durée limitée.
Pour les mordus de Scoring, le classement complet n’est accessible que sur le portail web du jeu, mais votre propre classement est visible et mis à jour constamment, le joueur devant définir son pays et sa région pour s’inscrire (d’ailleurs, c’est assez appréciable que les régions de Belgique soient réellement présentes, et pas juste “Nord-Bruxelles-Sud”).
A noter une différence fondamentale du mode online : la possibilité de sauter et de diriger l’angle de la voiture en l’air pour réaliser des cascades, voire de prendre d’autres chemins pour exploser le chrono… enfin… si vous maîtrisez assez votre véhicule.
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Élément indissociable de la licence, la construction de circuit fait ici son retour et s’avère – comme le reste du jeu – d’une déconcertante simplicité d’accès. Sélectionnez votre environnement, utilisez l’un des trois éditeur (débutant, normal et avancé) et lancez-vous en quelques secondes dans la construction de circuit, des plus simples aux plus alambiqués. Vous n’êtes pas motivé ? Piochez dans les créations des autres en ligne ou laissez-faire l’intelligence artificielle, qui – moyennant quelques paramètres – vous construira un circuit convenable en quelques instants (plus ou moins longs suivant que vus vous trouviez sur console ou PC), même si parfois, on note avec amusement que la machine semble chercher aussi quel élément pertinent placer pour continuer un tracé optimal (“Alors, je mets ça, heu non… ça peut-être… non plus… herrr… ah bordel ! Ca ? Non ! je repars un peu en arrière, en tournant à gauche peut-être… ?”).
Conclusion
Honnêtement ? Je n’avais aucune idée de ce dans quoi je me lançais en insérant la galette dans la console. Mais l’expérience se révèle après quelques tracés (les White Sessions étant assez plates, il faut avouer) totalement plaisante, les tracés assez courts et la possibilité de relancer sans temps de chargement incitent à toujours “faire une petite dernière partie”, ne fut-ce que pour évoluer à pleine vitesse sur des tracés impossibles. Techniquement sans aucune faille, si l’on excepte les temps de chargement entre chaque course, fluide et joli, TrackMania Turbo se dote d’un multi local assez peu convaincant, mais d’un Online très bien fichu – même sur console – et d’un éditeur de tracé aussi intuitif qu’efficace. Je suis passé du manque d’intérêt total à l’envie furieuse de relancer une partie en rentrant.
Trackmania Turbo
- Développeurs Nadeo
- Type Course WTF
- Support PS4, PC, XBox One
- Sortie 24 Mars 2016
Y’a bon!
- C’est très joli
- C’est très fluide
- Un mode Solo enthousiasmant
- Un mode Online très complet
- Du fun, du fun, de la vitesse et du fun
- Néophytes acceptés
Beuargh!
- Les temps de chargement entre chaque course contrastent avec la nervosité de l’ensemble
- Le multi local, assez peu exploitable