Toren : Tears 4 Fears

Pour son tout premier jeu, le studio indépendant brésilien Swordtales livre un conte intemporel nommé Toren (tour), dans lequel la jeune et frêle Enfant de la Lune doit gravir une mystérieuse tour pour vaincre un Dragon Noir et gagner sa liberté.

Autant vous l’avouer tout de suite : Toren part avec un certain capital sympathie.

Once Upon a Time

Premiers pas dans la tour... vraiment ?
Premiers pas dans la tour… vraiment ?

De l’aveu de ses concepteurs, Toren a fortement été influencé par le travail d’Ueda sur ICO, mais je m’efforcerai ici de balayer cet a priori, car – pour être honnête – cette déclaration porte quand même préjudice au titre. N’est pas Ueda qui veut…

L’Enfant de la Lune (Moonchild) n’a qu’une seule destinée : gravir cette ancestrale tour et vaincre le Dragon. De bébé découvert dans une flaque de sang, elle fera ses premiers pas et grandira peu à peu jusqu’à devenir une guerrière apte à remplir sa mission. Une voix désincarnée la guide à travers ses rêves, celle d’un mage depuis longtemps disparu. L’arbre planté au coeur de la Tour l’aidera à atteindre le sommet, mais le chemin n’est pas de tout repos, car Toren est âgée et porte les stygmates des nombreuses tentatives précédentes des autres incarnations de Moonchild.

Passage symbolique
Passage symbolique

Sa mort est ici un apprentissage, voire une étape indispensable pour atteindre son but. Cette idée est présente pendant tout le jeu, alors qu’on croise les nombreux corps pétrifiés de l’Enfant à mesure que l’on gravit les étages. Quelques énigmes simples et quelques faibles ennemis étant présents pour entraver la route de l’Enfant, la progression se fait sans aucun mal. Elle est même assez linéaire, malgré les quelques objets à découvrir pour se faciliter la vie, comme une couronne, une épée améliorée ou une armure, disséminés en dehors du chemin principal. En tout, il ne faudra guère plus de deux heures à Moonchild pour atteindre l’âge adulte et affronter son destin, après avoir affronté bien des épreuves.

Toren possède de beaux moments de grâce
Toren possède de beaux moments de grâce

No More Tearing

Moonchild grandit au fil de sa progression... jusqu'à une rencontre étincellante
Moonchild grandit au fil de sa progression… jusqu’à une rencontre étincellante

Que l’on soit clair : l’univers, la mythologie installée, l’aura de mystère entourant la mission, l’ambiance sonore et la direction artistique sont autant de points forts à retenir de cette aventure. Difficile de lâcher la manette tant certains plans sont magnifiques et envoûtants. De même, la progression entre rêves et réalité, bien que décousue, emporte le joueur dans une histoire onirique dont il est impossible de sortir avant la conclusion. Swordtales a travaillé son univers et sa narration avec un amour palpable.

Néanmoins – parce que rien n’est parfait en ce monde – tout ceci est entaché de nombreux problèmes plus techniques qui éjectent le joueur de ce rêve éveillé. Même si les nombreuses particules et jeux de lumières embellissent l’univers déjà attirant de Toren, certains passages se dotent d’un violent tearing qui pique les yeux et est franchement dommageable. De même, la progression se fait dans un monde presque dénué de vie, et même si les nombreuses apparitions du Dragon sont autant d’épreuves et énigmes à résoudre pour l’abattre, des idées intéressantes amorcées en début de jeu disparaissent purement et simplement en cours de route (le Cerf par exemple). Les angles de caméra n’aident pas franchement à avancer librement à la découverte de l’univers autrement que par le chemin prévu par les développeurs. Cela aurait été une belle façon de placer quelques éléments scénaristiques en vue de préparer la fin, franchement bien trouvée pour le coup (restez pendant le générique), car l’histoire de Solidor et les mécaniques qui régissent Toren ne sont pas des plus aisés à comprendre du premier coup.

Les rêves contiennent souvent  leur part de vérité
Les rêves contiennent souvent leur part de vérité

Bien qu’équipée d’une épée, Moonchild ne s’en sert que très peu. C’est sa principale arme contre le Dragon bien entendu, mais – si vous parvenez à l’améliorer – sert aussi à résister à des vents violents. Les rares fois où elle est amenée à s’en servir contre quelques petits monstres qui peuplent la tour, elle semble frapper dans le vide tant la sensation de collision est inexistante. Les sauts sont aussi calamiteux en ce sens que la distance semble programmée à l’avance et certains points sont simplement inatteignables sans raison apparente. Moonchild peut faire des bonds de plusieurs mètres à certains endroits et peine à sauter sur plus de 50cm à d’autres, rendant l’appréciation des distances de saut plutôt pénible.

Coooonclusion. Je dis non! Mais un Avis, je dis OUI!

Comme je le signalais en début d’article, Toren partait avec un capital sympathie certain, et il est très difficile de passer outre son univers, sa narration et sa direction artistique, qui – si cette dernière présente des lacunes techniques – renvoient à un univers magique plein de mystères. Pour un premier titre, Swordtales a réussi le plus difficile : créer un monde fascinant. Il reste du travail à accomplir pour la prochaine fois au niveau technique et peut-être développer l’exploration, défaut principal de cette aventure.

Toren

  • Développeurs Swordtales
  • Type Aventure onirique
  • Support PS4, PC
  • Sortie 13 Mai 2015

Y’a bon!

  • Une histoire mystérieuse
  • Un univers onirique magique
  • Une direction artistique magnifique
  • Une bande originale réussie
  • Le final, bien amené

Beuargh!

  • Des errances techniques gênantes
  • Une exploration très réduite
  • La gestion des collisions à la rue
  • La caméra et les sauts ne sont pas les meilleurs amis du monde.
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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