C’est avez un léger pincement au coeur que l’on pense à Sand Land, puisque sa sortie est assez proche du décès de son créateur Akira Toriyama. Je trouve que ça met une certaine pression sur un titre pourtant tiré d’un petit One-Shot de l’auteur. Vu les casseroles auxquelles certains mangas ont droit en terme d’adaptation (Coucou Jujutsu Kaisen), on est en droit d’être méfiant. Heureusement, Sand Land est cool.
Une soif d’aventure
Avant toute chose, et pour ne pas répéter les mêmes choses, je vous renvoie à la preview de Papayou, réalisée lors d’un événement à Paris et qui insistait sur l’aspect transmedia du projet.
Sand Land est à l’origine un court manga publié par le légendaire mangaka Akira Toriyama au début des années 2000. Il raconte l’histoire du shérif Rao et du prince démon Beelzebub qui partent à l’aventure pour ramener l’eau dans un pays dévasté par la sécheresse. Le manga était court, sympa et se suffisait à lui-même mais il fût récemment adapté en animé et en jeu vidéo donc. Comment adapter en jeu vidéo un one-shot sans grande prétention ? En étoffant son contenu avec des personnages créés par Toriyama avant son décès, et en ajoutant une seconde intrigue.
Le résultat est certes imparfait, mais clairement meilleur que ce à quoi on pouvait s’attendre.
N’ayant pas participé à l’event de présentation, je n’attendais pas grand-chose de Sand Land, du moins, pas grand-chose de plus qu’une énième adaptation de manga ans réelle saveur. ll n’aura fallu qu’une paire d’heures pour me convaincre qu’il ne s’agissait pas d’une adaptation bête et méchante conçue comme un produit dérivé sans saveur. Oui je peut être méchant parfois, mais on a des exemples en tête.
Les combats à pieds sont assez maladroits – surtout au début – parce que Beelzebub n’a pas beaucoup de combos, et il y a des moments où vous devez jouer façon infiltration ou à un jeu de plateforme 2D, sans raison particulière. On va dire que ça ajoute un peu de variété, mais sans réelle plu-value.
Le jeu vous donne le contrôle du prince démon et de ses véhicules, ce qui vous permet de décider de la façon dont vous voulez aborder presque toutes les situations. Et s’il y a une chose au monde plus puissante que l’amour, c’est bien un char customisé. Vous pourrez emporter dans vos capsules jusque 6 véhicules, allant du char à la moto en passant par le buggy et au robot sauteur.
Chaque véhicule a son propre usage et vous aurez vite fait de choisir les 2 ou 3 que vous utilisez le plus. Personnellement, le char reste la meilleure solution pour gérer les combats, la moto pour traverser rapidement les très grandes étendues désrtiques et le robot sauteur pour accéder aux lieux autrement inaccessibles afin de dénicher des éléments de craft ou des cible pour les chasseurs de prime.
Au fur et à mesure que vous débloquez de nouveaux pouvoirs pour Belzébuth et que vous pouvez faire appel à vos alliés, les affrontements deviennent plus agréables et un peu plus variés. Il faut dire qu’au départ, ça ressemble à un arena fighter dans lequel vous n’auriez que deux ou trois coups. Cependant, je ne peux pas m’étendre sur le gameplay au corps à corps qui est assez secondaire, parce qu’on est ici pour conduire des véhicules. Et des chars. Bien entendu, vous aurez des moments où le jeu vous forcera à affronter vos ennemis à pied (les Swimmers, les hommes insectes… si vous connaissez le manga), ce qui sera l’occasion d’utiliser les pouvoirs (parfois impressionnants) du petit démon, et les soutiens de Rao et Thief.
On a tout de même en tout une douzaine de véhicules différents à personnaliser, et il est ici plus amusant de construire ses véhicules et les améliorer que de jouer avec l’arbre de compétences plutôt limité de Belzébub. On pourrait presque se passer totalement des combats au corps à corps si le jeu ne s’amusait pas à nous imposer quelques combats à pied.
Cependant, certaines situations en exploration ou combats de boss exigent que vous utilisiez un véhicule spécifique – comme la moto ou le robot sauteur – mais les chars sont tellement plus puissants et amusants à utiliser que vous y passerez le plus clair de votre temps. Surtout, on a l’impression que le jeu cherche à faire en sorte que chaque véhicule aie une utilité propre, ce qui fait qu’on peut switcher de véhicules à répétiton lors de certaines phases, et c’est un peu « too much ». Moins de machines auraient sans doute été plus pertinent.
Sand Land n’est qu’un désert, et on aurait pu s’attendre à une modélisation sans aucune saveur, mais le travail graphique effectué est magnifique et donne vie aux dessins de Toriyama avec un soin qui se rapproche des licences « à gros budget » comme DBZ ou DQ. C’est beau, détaillé, on garde l’aspect crayonné et les animations sont vraiment de qualité. Qui aurait cru qu’un One Shot comme Sand Land aurait profité d’autant d’attention ?
Sand Land, c’est surtout un grand voyage, et le titre sait vous récompenser lorsque vous vadrouillez un peu hors de la route principale. Oh, vous vous retrouverez parfois nez à nez avec un scorpion géant dans une grotte ou à des systèmes de sécurité dans des épaves de vaisseaux, mais vous trouverez toujours des coffres remplis de provisions ou d’améliorations d’armes.
Mais Sand Land souffre un peu de ce que j’appelle « le syndrome Mafia » : chaque voyage à tarvers le désert est propice à des conversations entre Thief, Rao/Shiva, Ann et Beelzebub, et elles finissent par tourner un peu en boucle dans un brouhaha incessant. Cela dit, ça participe à rendre le groupe attachant, tandis qu’ils apprennent à se connaître. Et puis… le coup des tour radio à activer, était-ce vraiment nécessaire ? Enfin, je trouve l’interface de jeu assez chargée, et il aurait été sympa de pouvoir l’aménager un peu pour ne pas avoir un bordel visuel devant les yeux.
J’ai évoqué Ann ici plus haut, et les lecteurs du manga se demandent certainement de qui il s’agit. C’est un personnage féminin, grande mécano, qui est très bien intégrée à l’histoire originale. Elle permettra en plus d’accéder au garage pour construire et améliorer les véhicules, tout en amenant la nouvelle intrigue originale.
Sand Land
Supports | PC, PS4, PS5, XBox Series |
Genre | Action RPG |
Date de sortie | 26 avril 2024 |
Éditeur | Bandai Namco |
Développeur | Bandai Namco |
Multi | Non |
Sand Land est un petit Open World soigné et amusant qui cherche peut-être à en faire trop, mais qui propose une aventure rafraîchissante dans l’univers de Toriyama
On a aimé
- Le monde ouvert cache toujours quelque chose à découvrir
- L’histoire est très fidèle au manga tout en amenant de nouvelles choses
- Une intrigue originale supplémentaire
- Les combats de chars 😀
- Beaucoup de véhicules
- Visuellement superbe et bien animé
- Un Open-World light, idéal pour ceux qui découvrent
On a moins aimé
- Trop de véhicules ?
- Mais taisez-vous un peu à la fin !
- Les combats à pied, peu intéressants
Sand Land
Titiks
En bref
Je n’en attendais rien de particulier, et One Shot oblige, on aurait aimé que les personnages autres que le groupe de héros soient un peu mieux développés, mais globalement, on suit cette petite histoire avec assez d’intérêt, d’autant que le rythme narratif nous tient captif.
À propos de l’auteur
Titiks
Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l’univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.