L’univers Marvel a le vent en poupe, et les papa de Ratchet & Clank se sont livrés à leur propre adaptation du Comics Spider-Man (avec un tiret, précise Parker) en exclusivité sur Playstation 4. Dévoilé en 2016 par avec une bande-annonce bluffante lors de l’E3, Marvel’s Spider-Man façon Insomniac Games nous plonge dans les collants du Tisseur 8 ans après la fameuse morsure de l’araignée radioactive.

« Spiderman, Spiderman, does whatever a spider can »

On te connaît Parker

On évacue donc très rapidement l’Origin Story déjà rabâchée à maintes reprises pour se lancer tout de go dans la peau de Peter Parker, endormi chez lui, en proie à ses difficultés financières habituelles mais incapable d’ignorer les appels à l’aide de la population de New York. C’est un Peter fauché donc, mais courageux et volontaire que nous incarnons après une introduction de quelques secondes qui nous lance sans plus de cérémonie entre les immeubles de la ville.

Toujours aussi mal-aimé par J. Jonah Jameson, Spider-Man est un héros pour la population

Sur PS4 standard, le moins que l’on puisse dire, c’est que la fluidité est au rendez-vous. On virevolte de bâtiments en bâtiments avec un peu plus de réalisme qu’à l’accoutumée puisque les points d’accroches des toiles doivent être bien présents, là où dans les jeux précédents, la toile pouvait être accrochée n’importe où dans le ciel, de façon très pratique mais un peu interpellante. Heureusement, Peter dispose de plusieurs façons de se propulser, allant du balancement de la toile à l’aide de la touche R2, de la projection vers l’avant avec X voire rejoindre un point d’accroche rapidement pour se propulser encore plus loin avec les deux gâchettes. Les mouvements fluides et rapides de Peter ne seront d’ailleurs pas de trop pour affronter les menaces rencontrées dans le jeu, à commencer par les Démons, les hommes du Caïd et bien entendu une formation inédite des Sinister Six.

« L’Inspecteur Spidey est sur le coup »

Ce qui nous amène à évoquer l’univers de ce Spider-Man version 2018. Que les fans se rassurent, il est question ici d’un univers inédit qui se déroule 8 ans après les débuts de l’homme-araignée. On notera quelques petites incohérences pour les puristes qui auront du mal à digérer l’absence d’ennemis aussi iconiques que le Bouffon Vert en 8 années de service, néanmoins, c’est aussi l’un des principaux attraits du titre : savoir de quelle manière les cartes vont être redistribuées.

A l’image du couple mythique Peter / MJ qui n’en est plus un au début du jeu, au grand dam de notre Spider-dadais, mais qui conserve néanmoins un charme presque solaire à chaque fois qu’ils sont réunis. Il est bien entendu aussi question de super-vilains, et des têtes très connues sont au programmes, comme Fisk (Kingpin), mais aussi Mr Negative, Rhino ou le Vautour (auxquels on ajoutera une référence au début du second film de Sam Raimi et non au MCU comme on aurait pu le craindre) ou encore Norman Osborn et – dans une moindre mesure – Harry.

Les moments où Peter et MJ sont ensemble sont toujours drôles, touchants et pleins de retenue à la fois

Les références se multiplient d’ailleurs au fil des heures, comme quand Spider-Man se rend à une fête étudiante sur le thème des Super-Héros, voire même une référence directe et explicite au second film de Sam Raimi avec la fameuse scène du train (“Ca avait marché la dernière fois !”) ou un caméo d’une tête bien connue. On sent clairement un passif entre certains personnages, et d’autres sont intégrés de manière intelligente, comme un certain Miles bien connu des fans, qui – avec MJ – aura droit à ses propres séquences d’infiltrations.

Certaines séquences nous font incarner des personnages sans pouvoir pour de l’infiltration, parfois en binôme avec Spidey

Car oui, la variété est au rendez-vous dans cet opus de Spider-Man, puisqu’en plus de contrôler l’araignée, on pourra jouer plusieurs passages dans la peau d’autres personnages, comme MJ qui doit prendre des photos dans des lieux dangereux pour ses articles, ou Miles qui saura – grâce à son appli – pirater les drones de la milice menée par Silver Sable, qui ne voit pas notre araignée d’un très bon œil dans ses tentatives de sécuriser la ville.

En plus d’apporter des éléments scénaristiques autrement que par de simples dialogues, les gars d’Insomniac ont opté pour que l’action ne soit presque jamais interrompue. Cela passe par des discussions dynamiques en suivant  quelqu’un, des flashback jouables qui mènent à une situation actuelle, mais d’un autre point de vue, et bien entendu quelques QTE bien placés et suffisamment bien dilués pour ne jamais devenir lourds ou redondants.

Certaines séquences sont hyper dynamiques et mélangent action, QTE et cinématiques

Entre deux portions de quête principale, le jeu invite souvent le joueur à faire une pause dans la narration pour profiter de la liberté offerte par la ville pour gagner plus d’expérience et réaliser un tas d’activités annexes. Ces dernières sont très variées, et si certaines seront assez pénibles pour certains, tout le monde pourra y trouver son compte. On y trouvera pêlemêle l’activation de tours de détections dans les quartiers de la ville pour débloquer la carte, des énigmes et des puzzles, un jeu d’observation mené par Black Cat, une capture de pigeons très véloces en plein vol, des sacs contenant des objets du passé de Peter cachés aux quatre coins de la ville, des quêtes d’assainissement avec Harry Osborn, des photos des lieux célèbres de la ville, des bombes à retrouver en un temps limité, et diverses autres activités un peu scénarisée.

C’est pas parce qu’on a des super-pouvoirs qu’on doit négliger son Spider-Footing (blague à part, Spidey peut aussi… nager !)

A cela, on ajoute les repères de Fisk, de Sable ou des Démons à nettoyer, sous la forme de lieux limités à vider de ses opposants, venant sous formes de vagues d’ennemis de plus en plus coriaces, et toutes les activités dynamiques qui apparaissent aléatoirement – mais très souvent tout de même – en ville, sous la forme d’une fusillade ou d’un casse à arrêter, d’une course-poursuite de véhicules, de sauvetage de civils coincés dans un accident de voiture ou de trafic de drogue à faire cesser. Enfin, diverses quêtes annexes se débloquent aussi au fil de l’histoire, plus longues et mieux scénarisées qui incluent également leur lot de combat, d’infiltration ou de filature.

On aura vite fait de se perdre dans toutes ses propositions, d’autant que chacune apporte son lot d’expérience mais aussi des jetons d’amélioration, mais en jetant un coup d’œil à la carte ou en activant le radar, tout cela apparaît très clairement autour de nous. Comme dans à peu près tous les jeux depuis Assassin’s Creed ou Batman Arkham.

Nouvelles tenues, améliorations, gadgets… farmez les jetons pour changer de style

Néanmoins, même si cette profusion de quêtes donne un aspect très complet au titre, on se rend compte tout de même que l’on y fait peu ou prou toujours la même chose. Seules les quêtes annexes scénarisées offrent plus de plaisir, même si au final, on s’amuse dans la ville même en n’activant aucune quête.

Malgré tout, Marvel’s Spider-Man est une adaptation magnifiquement réalisée en tout point

Le système de combat non plus ne réinvente pas la roue et se repose sur les mouvements rapides de Peter couplés à des contres, des esquives et des gadgets qui tonifient le tout, pour ne pas tomber justement dans les redites des références citées plus haut. Si Peter peut frapper ses ennemis, les mouvements changeront suivant le type de pression sur la touche. Martelez la touche Carré pour réaliser un combo, maintenez la touche pour envoyer votre ennemi en l’air, maintenez encore la touche pour l’envoyer au loin, rattrapez-le avec la touche Triangle, ramenez-le à vous, esquivez avec style grâce à la touche Rond et sautez avec Croix.

Ils sont sur la Côte Ouest il paraît…

Avec R1, utilisez votre gadget équipé, comme le lance-toiles qui englue les adversaire les plus coriaces ou les fige aux mur. A ces gestes simples et connus s’ajoutent toutes les compétences que Peter pourra débloquer au fil de sa montée de niveau. Gratifié d’un point de compétence par niveau, Peter pourra développer un arbre composé de 3 branches spécifiques, qui permet au joueur d’adapter Spider-Man à son propre style.

Ainsi, il sera possible de désarmer les adversaires en projetant des toiles, de leur renvoyer l’arme en plein visage, voire même des missiles, de gagner en vitesse lors des déplacements en ville, de briser la garde ennemie, ou d’assommer un groupe d’adversaire en retombant sur le sol. Les possibilités de mouvement s’étoffent au fil des niveaux, offrant au joueur un large panel de coups et d’esquive adapté à son style.

Les 3 branches de compétences nous permettent de personnaliser agréablement Spidey

Plus encore, Peter débloquera au fil de l’histoire une bonne vingtaine de tenues spéciales tirées des différents arcs de la série, comme les Guerres Secrètes, une tenue Punk, Noire, une tenue Stark etc… qui pourront être échangées contre un certain montant de jetons récupérés lors des quêtes annexes. Ces jetons – répartis en plusieurs classes – poussent donc le joueur à réaliser les quêtes annexes pour s’attribuer de nouvelles tenues et gadgets, puisque chaque tenue vient avec un pouvoir spécifique, comme électrifier ses ennemis ou appeler un drone en plein combat.

Otto, Rhino… mais où est Laryngo ? **Joke**

Une fois débloqués, le costume et sa capacité pourront être équipés indépendamment, donnant au joueur le choix de son style et de sa capacité. En plus de cela, jusqu’à 3 modules complémentaires peuvent être équipés après achat pour améliorer les soins, renforcer la défense ou encore augmenter l’expérience reçue. Enfin, que  serait Spider-Man sans ses fameux gadgets à base de toile. Ces derniers sont accessibles en appuyant sur L1 et peuvent aussi être débloqués et améliorés avec les jetons. Outre le lance-toile classique mais très utile, on trouvera un lance-toile capable de scotcher un ennemi au mur directement, des pièges à fixer aux murs qui capturent les ennemis passant devant eux, des bombes qui engluent les adversaires et d’autres outils très utiles notamment pour les combats dans les repères.

Car même dans les niveaux de difficulté les plus simples, les ennemis sont coriaces et hargneux à défaut d’être particulièrement intelligents. D’un autre côté, les rendre plus malin aurait rendu les affrontements vraiment trop compliqués. Car en effet, si les ennemis ne sont pas particulièrement attentifs à la disparition de leurs collègues que vous aurez entoilés, ils compensent largement par leur nombre et leur variété.

Des voyages rapides sont possibles entre différents lieux débloqués… l’occasion de prendre le métro

Tous les mouvements cités ci-dessus ne sont pas superflus pour en venir à bout, certains étant uniquement vulnérables une fois couverts de toiles, d’autres juste après leurs attaques dévastatrices, alors que d’autres encore sont dotés de lance-roquettes ou de grenades assommantes. Jongler avec tous ces types d’ennemis assez coriaces demande de bien gérer les déplacements et les contres, renvoyant à l’un ses projectiles, assommant un autre avec une portière de voiture tout en entoilant un troisième projeté en l’air afin de l’envoyer sur les derniers. Même si certains combats sont assez répétitifs à force – on se rend vite compte que projeter un ennemi en l’air nous rend bien plus mobile et efficace qu’en restant à terre – ils ne nous laissent pas souffler un instant et peuvent dans certains cas se révéler assez brouillons.

Fini la rigolade, au troisième acte, la ville devient une vraie zone de guerre et Spidey devient une proie…

Bien évidemment, certains boss ponctuent l’aventure, à l’image de Fisk dans l’introduction, mais aussi Shocker qui vous fera courir en pleine ville, Rhino ou Mr Negative par exemple. Tous ces combats sont découpés en plusieurs phases qui vous demanderont des actions bien particulières, comme des esquives ou des petits QTE entre des phases de purs combats.

Rondement mené, le scénario de Spider-Man alterne entre des moments très épiques et passages plus intimes, avec l’inévitable Tante May âgée mais active, loin de la vieille dame faible des Comics, mais aussi avec MJ et la relation “Friendzone” mal vécue par Peter cherchant sans cesse à protéger son amie contre son grès alors qu’elle est à même de mener sa vie seule. Cela donne des échanges lors de conversation ou par SMS maladroit, touchant et parfois glaçant, loin de la maestria de ton d’un Uncharted 4 mais très réussie tout de même.

Avouez : vous aussi vous avez déjà envoyé des SMS au double sens involontaire qui a débouché sur une dispute

Entre deux combats, on apprécie ces moments de calme qui nous rappellent qu’avant d’être un Super Héros, Peter Parker est un jeune adulte qui a du mal à payer ses factures et qui doit composer comme tout le monde avec les relations humaines. Merci aux talents des doubleurs qui – même en français – parviennent à donner corps à la personnalité complexe de Peter Parker, mélangeant habilement humour et détresse, quoi que l’on sent parfois que certaines répliques en français ont été enregistrées en dehors du contexte et sont parfois inutilement alarmantes.

La possibilité de vider des zones ennemies en toute discrétion et une approche très efficiace

3 contenus téléchargeables ont étés prévus d’ici à la fin de l’année, rassemblés sous le nom de “La Ville qui ne Dort Jamais” et regroupant divers nouveaux costumes et quêtes scénarisées. La première se focalisera sur Félicia, alias Black Cat, qui trouvera ici sa conclusion suite à la quête annexe qui lui est dédiée dans le jeu de base.

Et là vient mon principal reproche au jeu : Pour conclure une quête débutée dans le jeu de base payé prix plein, il va falloir se procurer le DLC payant ? Voilà qui est maladroit comme intégration. Au niveau des faiblesses du titre, et malgré toutes ses qualités tant narratives que techniques, il subsiste dans ce Spider-Man un sentiment dérangeant de “déjà joué” qui tranche un peu avec les dernières exclusivités de la marque.

Conclusion

Les activités ne manquent pas, l’histoire est bien menée, variée et intègre de belle manière les personnages dans leurs rôles respectifs. Les phases de jeu alternent entre virevolte, infiltration, piratage, énigmes, mission à durée limitée, sauvetages de civils, poursuites musclées en voiture et des filatures tout en laissant à Parker le soin d’être tour à tour drôle, sérieux et maladroit en sous-entendant les événements des 8 années passées aux travers d’objets à ramasser, au détour de ses conversations ou SMS. Techniquement, c’est assez impressionnant, même si par moment, le contraste avec le soleil est fort, ternit un peu les couleurs et que le cycle jour / nuit n’est pas dynamique mais lié au scénario. Pourtant, malgré toutes ses qualités, il manque rapidement ce petit quelque chose qui surprend pour nous sortir des grandes lignes déjà dressées par des Assassin’s Creed, Watch Dogs ou Batman Arkham City. Une excellent adaptation du Tisseur à n’en pas douter, mais qui manque un petit peu d’âme. Vivement la suite !

Marvel’s Spider-Man

  • Développeurs Insomniac Games
  • Type Aventure
  • Support PS4
  • Sortie 07 Septembre 2018
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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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