Test – Jusant : Vers un ailleurs, là-bas, au sommet

Jusant, le dernier jeu du studio Don’t Nod, nous emmène dans une aventure d’escalade paisible et mystérieuse. Reprenant un gameplay simple d’ascension sans réelle pression (mais pas sans une certaine technique), nous sommes invité à gravir une montagne abrupte vers un somment inconnu de nous… mais pas de notre protagoniste et de son étrange créature.

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Dans Jusant, vous incarnez un personnage évoluant dans un désert aride, aux pieds d’une gigantesque montagne. Votre but : escalader cette édifice imposant avec l’aide d’un petit compagnon bleu. La mécanique de jeu est simple, mais exigeante : vous devez utiliser vos bras pour vous accrocher aux prises, tout en gérant l’endurance de votre personnage. Vous avez la possibilité de planter jusque 3 pitons pour vous reposer ou de courir sur les parois rocheuses, mais votre endurance ne pourra être totalement récupérée que sur une plateforme ou sur un « point de sauvegarde », une accroche spécifique nécessaire à toute ascension.

Au fil des chapitres, de nouvelles mécaniques viennent enrichir l’expérience, comme les sauts, s’agripper à de petites créatures, gérer le souffle du vent ou se balancer librement. Malgré quelques bugs mineurs liés à la physique du jeu, l’escalade demeure aussi accessible que gratifiante, d’autant qu’il ne faut pas gérer l’aspect survie de notre personnage, comme la soif ou le sommeil, et que toute chute mortelle est impossible. C’est un peu contraire à l’immersion voulue, mais cela évite aussi pas mal de frustration.

Pendant votre ascension, vous découvrirez des environnements vide de vie et les ruines de civilisations anciennes. Cependant, il devient rapidement évident que quelque chose ne tourne pas rond. L’histoire, bien que présente, passe souvent au second plan au profit complet de l’exploration. Jusant propose un monde riche en détails, où chaque recoin peut receler un bout de son histoire. Pour en apprendre davantage sur cet univers, il est essentiel d’explorer les zones annexes et de ne pas se précipiter jusqu’au sommet.

La narration de Jusant se dévoile principalement à travers des éléments tels que les environnements, les coquillages qui révèlent des extraits sonores du passé, les cairns à compléter, les fresques murales, et surtout, des lettres. C’est dans ces lettres que l’histoire prend forme, donnant vie à des personnes vivant là avant et se préparant pour quelque chose.

Cela signifie malheureusement que pour comprendre pleinement l’univers du jeu, nos sommes obligé de chercher et de collectionner ces lettres. Deux catégories de lettres sont présentes : celles rédigées par les locaux et celles laissées par une expédition précédente tentant d’atteindre le sommet, et c’est toujours un peu frustrant de constater qu’on en a manqué, puisqu’il est souvent impossible de rebrousser chemin.

Vous devez donc explorer minutieusement chaque recoin pour trouver ces lettres, ce qui peut devenir répétitif et frustrant. Ce désir de complétion peut vous laisser sur votre faim, car il vient perturber l’expérience contemplative promise par les développeurs.

Les lettres décrivent un monde très différent de celui – désertique – que vous traversez. Vous y découvrirez l’angoisse d’une population impuissante face à la montée du niveau de la mer. Les habitants ont tenté de survivre en s’accrochant à leurs traditions, en espérant le retour de l’eau, ou en fuyant la montagne. Cette dualité entre le jeu d’escalade serein et la réalité sombre décrite dans les lettres est parfois un peu étrange, car on ne sent pas beaucoup l’angoisse ou la peur. Tout est si calme et si serein.

Si vous êtes prêt à chercher les réponses dans les recoins du jeu, Jusant peut offrir une expérience unique, mais il laisse sur sa faim ceux qui cherchent une cohérence narrative et une immersion sans interruption. Pour ma part, j’ai adoré découvrir ce qui se cachait au sommet, et la conclusion ne m’a pas déçu, si ce n’est d’avoir l’impression d’avoir conclu à jamais cette petite parenthèse vidéoludique.