Dans Evotinction, jon incarne le Dr Thomas Leu, à la tête d’une installation isolée. L’intrigue débute sur un ton mystérieux avec un virus qui s’est infiltré dans le système de l’installation, compromettant les IA appelées « Genies ». Aux côtés de notre assistant IA, nous devons trouver un moyen de neutraliser la menace tout en sauvant les humains piégés dans le bâtiment.

Réveil brutal

Dès les premières minutes, on a l’impression d’avoir raté une bonne partie de l’introduction. Le Dr Leu, bien qu’il soit présenté comme un scientifique éthique en désaccord avec son supérieur, reste trop distant pour qu’on se sente concerné. Le manque d’émotion et de nuances dans les voix et les dialogues renforce cette impression de froideur. Même son IA personnelle Oz, qui devrait être l’élément stabilisateur, se contente de lignes directes sans grande réflexion, rendant l’ensemble très froid et mécanique.

Là où Evotinction surprend par contre agréablement, c’est dans ses systèmes de furtivité. Bien qu’il s’agisse d’un jeu où être repéré peut souvent entraîner une défaite immédiate, le gameplay propose une palette intéressante d’outils pour déjouer les petites IA volantes Genies. Le E-Blaster, une arme évolutive, permet d’abattre ces drones, tandis que le piratage de leurs systèmes peut désactiver temporairement leur vision ou leur mouvement. Un virus peut même être introduit, perturbant l’ensemble des machines connectées entre elles.

Cependant, ces options, bien que variées, ne sont pas sans contrepartie. Le piratage, par exemple, nécessite une proximité risquée et prend quelques secondes pour s’exécuter. Pire, chaque tentative réduit un compteur de furtivité, ce qui limite l’usage des hacks à long terme. Il reste toujours la possibilité de courir au début de la zone pour réinitialiser l’alerte et avoir accès au code barre de piratage dans le dos des IA pour les désactiver à la chaîne. Parfois, ça marche !

L’introduction de nouvelles capacités est au moins une bonne idée, mais elles ne compensent pas la frustration de se retrouver à court d’options en plein milieu d’une infiltration.

L’intelligence artificielle des Genies oscille entre la prévisibilité et une montée en difficulté bien dosée. Ils deviennent plus dangereux à mesure que l’on progresse, notamment grâce à une meilleure détection des sons et des mouvements, ce qui oblige à constamment réévaluer ses stratégies. La possibilité de créer des leurres avec des puces ou de pirater plusieurs machines en même temps dynamise l’approche furtive, mais le manque de variété dans les environnements et les situations la progression un peu répétitive.

Les combats de boss, en revanche, se distinguent par leur étrangeté. Le premier, présenté comme une sorte de shooter à la troisième personne, m’a semblé maladroit, en particulier avec des animations rigides. Le second combat, plus classique, m’a offert un défi plus intéressant, bien que la réalisation technique ait souffert de chutes de framerate durant l’affrontement, particulièrement lorsque trop d’effets de particules étaient affichés à l’écran.

Visuellement, Evotinction présente de bons environnements. Les laboratoires, salles de serveurs et autres espaces high-tech sont bien rendus, avec un soin particulier apporté aux textures et aux éclairages. Côté performance, le jeu reste globalement stable, sauf à quelques moments où la surcharge d’effets visuels perturbe le framerate, rendant certaines séquences plus difficiles qu’elles ne devraient l’être.

Une fois l’histoire principale terminée, Evotinction propose un mode de simulation où il est possible de pratiquer différents hacks. Ce mode, bien que sympathique pour affiner ses compétences, reste assez basique et ne m’a pas suffisamment motivé pour y retourner après quelques essais. L’idée d’y inclure des défis pour gagner des améliorations est intéressante, mais la difficulté reste inégale.

Le principal défaut de ce mode réside dans le manque de rejouabilité et l’absence de véritable enjeu. Bien que l’on puisse tenter de battre ses records, la progression rapide dans les niveaux m’a laissé une impression de « déjà vu ».

La bande-son, bien que correcte, souffre d’un manque de cohérence avec l’atmosphère du jeu. Par moments, le choix de morceaux techno-futuristes m’a paru en décalage avec les scènes plus tendues de furtivité. Quant aux effets sonores, ils sont étonnamment absents ou trop discrets dans certaines situations. Un silence qui, s’il avait été voulu, aurait pu ajouter à la tension, mais qui ici ne fait que renforcer une impression de vide. Dans le même genre, j’ai préféré le titre Republique par exemple, bien qu’il ne soit pas totalement comparable.

Evotinction


SupportsPC, PS4, PS5
GenreInfiltration
Date de sortie12 septembre 2024
ÉditeurAstrolabe Games
DéveloppeurSpikewave Games
MultiOui


  • Des visuels soignés, notamment grâce à l’Unreal Engine 5.
  • Des outils de piratage variés et sympas à utiliser.
  • Un gameplay furtif à la hauteur, avec une montée en difficulté bien dosée.
  • Une narration peu intéressante et des personnages sans relief.
  • Des combats de boss maladroits et parfois mal optimisés.
  • Un manque de rejouabilité malgré les modes bonus.

Evotinction

Titiks

L’avis de Titiks sur PS5

En bref

Evotinction est un jeu qui, malgré ses atouts dans ses mécaniques de furtivité et ses visuels, échoue à créer une expérience véritablement mémorable. Le manque de profondeur narrative et l’absence de personnages attachants empêchent le jeu de s’élever au-delà de l’étiquette de « passe-temps ». Si vous recherchez un jeu de furtivité solide avec des gadgets intéressants, il saura vous captiver pour quelques heures parce que c’est aspect est bien fichu, mais ne comptez pas y revenir souvent une fois l’aventure terminée.

3.5
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