Je vais être franc avec vous, je n’avais jusqu’à présent jamais joué à un Story of Seasons et ne connaissais Doraemon que de nom. Une fois n’est pas coutume, ma curiosité d’amateur de japonaiseries m’a poussé à me lancer dans l’expérience Doraemon Story of Seasons sur PC. Je vous raconte dans cet article comment je l’ai vécue et si j’en suis ressorti indemne.
Doreiseido / Doraemon Story of Seasons
J’avais jusqu’à présent suivi de très loin les jeux de simulation de vie à la ferme tels que Story of Seasons ou Stardew Valley étant donné l’investissement temps et la répétitivité nécessaires pour apprécier l’expérience.
Je me suis naïvement dit que Doraemon Story of Seasons simplifierait peut-être ce style de jeu étant donné le fait que la licence Doraemon cible avant tout un très jeune public. De plus, il faut reconnaître que son esthétique très réussie aide à appâter le chaland.
Je ne vais pas vous gâcher le suspens, ce titre aurait pu être rebaptisé Doreisido (esclavage) Story of Seasons pour de nombreuses raisons que je vais essayer de détailler ci-dessous.
La ferme !
L’univers de Doraemon ne m’étant pas familier, j’espérais une introduction m’expliquant un peu qui est qui ou faisant le lien avec des événements précédents. Il y aura en effet eu une introduction, mais elle n’aura pas trop éclairé ma lanterne.
J’aurai appris que :
- Doraemon est un chat robot bleu, fait que tout le monde semble (à juste titre) remettre en question
- Doraemon a une panoplie de gadgets magiques à diverses utilités loufoques ; mais pas de bol il va rapidement tous les perdre.
- Il est accompagné d’un groupe de 4 enfants aux personnalités très extraverties à part Shizuka, seule fille du groupe, plutôt calme (ce qui est en plus la traduction littérale de son nom). Ils forment donc un espèce de club des 5.
- Notre club des 5 est transporté par magie dans un monde inconnu après avoir planté une graine mystérieuse dans le sol. Il y a dans ce monde un seul petit village agricole où nos amis vont devoir travailler tout en cherchant les gadgets perdus de Doraemon et un moyen de rentrer chez eux.
Je pense être quelqu’un avec beaucoup de patience mais les personnages ont vraiment réussi à m’agacer au plus haut point. Vous incarnez Nobi, l’ami de Doraemon qui est un vrai tire-au-flanc et qui ne semble pas avoir inventé le fil à couper le beurre. Vos autres amis, Takeshi, Suneo et Doraemon ont cette horrible tendance à exagérer toutes leurs émotions et mimiques à un tel point qu’ils semblent tout le temps énervés et qu’on ne comprend pas pourquoi … Il y a bien non-stop des petites saynètes se voulant comiques, mais elles n’auront jamais réussi à m’esquisser le moindre sourire. Désolé Nobi.
Le seul point positif que je ressors de cette introduction est que la carte du monde est plutôt vaste. Il y a pas mal de régions à visiter ainsi que pas mal de maisons, magasins et NPCs. On a donc un joli petit univers rempli de gens agaçants… Mince, ça ressemble presqu’à la vraie vie.
Pourquoi faire simple ?
Après la première heure d’introduction, Nobi se retrouve propriétaire d’une ferme à l’abandon tandis que tous ses amis obtiennent un job d’assistant auprès de différents marchands du village.
A partir de ce point, tout ressemble comme deux gouttes d’eau à ce que j’avais pu voir d’un Story of Seasons ou d’un Stardew Valley à l’exception faite qu’il ne sera pas possible de se marier.
Je regrette à nouveau qu’aucun effort d’ergonomie n’ait été fait sur PC pour faciliter l’accès aux plus petits ou aux moins patients. Par exemple, en début de partie, vous serez amené à nettoyer vos deux grands champs remplis de cailloux, branches, arbres, mauvaises herbes et énormes rochers. La combinaison de touches pour par exemple couper une branche et ramasser le rondin de bois est parfois complètement exagérée. Il faut vous placer à l’aide des touches Z-Q-S-D bien en face de la branche pour la mettre en surbrillance, presser une touche successivement jusqu’à ce que votre hache soit sélectionnée dans votre inventaire, appuyer sur la barre d’espace pour couper la branche et finalement appuyer sur C pour ramasser votre rondin (pour peu qu’il soit également en surbrillance). Pourquoi ne pas avoir implémenté ça en cliquant dessus tout bêtement ?
C’est déjà pénible, mais rentre maintenant en jeu votre taille d’inventaire rikiki. Vous avez en début de jeu un inventaire d’environ 8 cases dont 4 seront occupées par vos outils essentiels (arrosoir, marteau, hache, faucille). Il ne vous reste donc que 4 cases pour stocker ce que vous ramassez ou d’autres objets. Autrement dit vous allez faire un paquet d’aller-retour inutiles entre votre zone de dépôt et les zones de récoltes. Vous ne pourrez pas non plus transporter un grand nombre de graines différentes pour faire vos plantations et ne pourrez pas récolter beaucoup de types d’objets différents à la fois … Bref, pénible.
Si vous avez tenu jusque là, vous avez maintenant les bases du travail à la ferme en poche. Votre prochaine étape sera d’aller acheter vos graines et vendre vos récoltes. Encore une fois, le jeu vient vous mettre des bâtons dans les roues. Nous ne sommes pas du tout comme au Japon avec ses 7 eleven ouverts 7j/7 24h/24. Non, ici chaque magasin a ses heures d’ouvertures strictes et les marchands ont la fâcheuse habitude d’aller se balader n’importe où en dehors de ces créneaux horaires. Heureusement, la mini-map vous indique à tout moment où ils se trouvent mais n’espérez pas pouvoir faire du commerce avec eux s’ils ne sont pas dans leur magasin.
Si vous n’avez toujours pas décroché, il vous reste le boss final à affronter : trouver ce qu’il faut faire pour avancer dans l’histoire ! C’est ce qui m’a achevé. Le jeu vous propose un calendrier avec des événements « extraordinaires » à accomplir pour une date fixe comme préparer un cookie à donner à quelqu’un pour augmenter son niveau d’amitié. Vous ne recevez aucune indication sur comment faire ce cookie ni où trouver les ingrédients. Bref, vous allez rapidement passer la deadline et vous retrouver comme un con sans cookie.
Même constat pour progresser dans l’histoire principale. Une fois votre champ nettoyé, vous allez vous retrouver face à un personnage spécial qui va vous donner 4 tâches hyper vagues à accomplir ; la première étant de se faire des amis. J’ai eu beau donner des cadeaux aux NPCs et voir des petits coeurs se dessiner progressivement à côté de leur nom, je ne suis pas arrivé à faire progresser l’histoire plus loin… Aurais-je dû insister et les couvrir de cadeaux pendant encore de nombreux jours pour pouvoir continuer ? Je ne sais pas, mais ma patience a des limites.
Conclusion
Je m’excuse platement auprès des fans du genre, mais cette première expérience avec ce style aura été une réelle torture. Doraemon Story of Seasons ne m’aura malheureusement pas du tout amusé ou relaxé : on passe son temps à travailler et à reproduire une routine qui m’aura sans cesse rappelé le sempiternel « métro-boulot-dodo » auquel notre génération, moi y compris, essaie d’échapper. Peut-être aurais-je pu apprécier le jeu un peu plus si l’ergonomie avait été améliorée et si les personnages avaient été moins irritants. Je n’aurai clairement pas été le cœur de cible et ne recommanderai ce jeu qu’à des amateurs du genre ou aux fans inconditionnels de Doraemon.
Doraemon Story of Seasons
- Développeurs Marvelous
- Type Simulation de vie à la ferme
- Support PC (Steam), Switch
- Sortie 11 Octobre 2019