Pour bon nombre de studios, Resident Evil 1 a été une grande source d’inspiration ; par son ambiance, son histoire, et surtout ses plans de caméra et son gameplay. Souvent imité, souvent copié, mais jamais égalé. Et Dawn of Fear, des studios Brok3nsite, a peut-être trop voulu faire comme les productions du genre précédentes sans pour autant proposer quelque chose d’abouti (et ça se sent dès la seconde où on démarre dans le jeu).

« We were looking forward to meet you »

Le contexte de Dawn of Fear est assez flou et se plante après une courte cinématique de début, il a fallu que j’aille en lire le résumé sur le store PS4 pour en apprendre un peu plus. Nous incarnons Alex, un jeune homme aspirant à étudier les beaux-arts. Mais celui-ci est contraint de rentrer au domicile familial après un coup de téléphone lui apprenant le suicide de sa belle-mère, Jessica – celle-ci étant le seul parent qu’il lui restait.

Test Dawn of Fear PS4 (11)Normalement rentré pour gérer la paperasse relative au décès, notre héros imprévu se retrouvera pris dans une sordide histoire de monstres, de revenants et d’alchimie.

Comme son prédécesseur, Dawn of Fear prend place dans un immense manoir composé de nombreux couloirs, sous-sols et autres pièces et se déroule sur une seule nuit (le jeu durant plus ou moins 2 heures). Il vous faudra l’explorer dans sa quasi-entièreté pour trouver toutes les clés vous menant au boss final.

Misant à fond sur la nostalgie, le jeu s’ancre dans des graphismes et un gameplay coincés à l’époque de la PS1. Pour ce qui est de l’ambiance, les textures sont très planes, donnant un aspect « pas fini ». Les décors sont cependant blindés de quelques easter eggs, comme une machine à écrire ou des coffres, nous rappelant toujours les safe room de RE. La musique quant à elle est un peu mal choisie et les transitions trop abruptes ; ne parlons même pas de certains effets sonores venus d’ailleurs.

Test Dawn of Fear PS4 (6)

Certains plans du jeu sont pourtant plutôt artistiques, bien que glauques (mais c’est après tout ce qu’on recherche quand on aborde un jeu de cette trempe !)

Malheureusement, avoir une belle direction artistique ne fait pas tout, et si je trouvais que le côté graphique avait quelque peu été laissé de côté, le gameplay a été presque oublié.

La première non-surprise a été le retour de la caméra fixe, comme pour tout RE-like qui se respecte. Mais il semble presque impossible de s’adapter aux changements d’angles, ces derniers étant d’une part mal choisis et d’autre part parfois carrément incongrus. Dur dur du coup d’accéder à certains items ou de faire un beau headshot.

Test Dawn of Fear PS4 (10)Les mouvements des personnages (vivants comme non-vivants) font preuve d’un manque cruel de réalisme : courir avec un flingue armé semble relever du défi, tandis que les zombies attendent bras ballants qu’on ouvre une porte pour se mettre en mode « mangeurs de chair » à notre arrivée.

Et loin de moi l’idée de vouloir enfoncer complètement ce jeu, mais toute phase d’action a l’air sous anesthésie tout du long.

Apprendre de ses aînés ? Moui…

Malgré tout ce qui a été cité au-dessus, Dawn of Fear partait sur des idées plutôt bonnes parfois utilisées à mauvais escient.

Jouant toujours sur la volonté de produire un RE-like, certaines mécaniques connues du genre ont été remaniées pour coller à l’univers mystérieux du soft.

A l’image de Resident Evil qui nous permettait des sauvegardes limitées, Brok3nsite a mis en place le même système reporté sur des bougies. En nombre restreint et à des endroits distincts du manoir, chaque bougie éteinte nous permet d’enregistrer notre progression. On peut en trouver une ou plusieurs, le tout étant de se souvenir de leur emplacement et de leur nombre.

Les énigmes sont elles aussi de la partie et vous permettent de progresser dans votre aventure. Malheureusement, elles sont bien trop faciles et un simple coup d’œil nous permet de les résoudre rapidement.

La seule chose qui pourrait vraiment nous mettre des bâtons dans les roues est l’absence de carte. En effet, le manoir est énorme et les back track seront légion même si on débloque pas mal de raccourcis entretemps. Comptez donc plutôt sur votre sens de l’orientation et votre mémoire pour savoir où trouver quelle pièce, quelle porte spéciale et vos bougies !

Enfin, la gestion de l’inventaire n’est pas mal pensée, mais pas assez approfondie selon moi. Rappelez-vous, Alex est un féru d’art et surtout de dessin, ce sera donc son carnet de croquis qui nous servira de fourre-tout. On pourra y retrouver nos armes et munitions, objets clés et traces écrites ; il sera aussi un indicateur de notre état de santé, celui-ci se détériorant en fonction de l’état d’Alex. J’aurais personnellement ajouté un menu d’armement rapide grâce aux touches directionnelles pour pouvoir switcher plus aisément entre mes armes à feu et mon couteau. Mais cela m’a permis de découvrir un petit bug au service de ma survie : ouvrir l’inventaire ralentit les ennemis, et leur donne donc un temps de retard quand ils me pourchassent… 🙂

Conclusion

Il aura fallu quatre années à l’équipe espagnole de Brok3nsite pour accoucher de Dawn of Fear, leur tout premier bébé. Financé partiellement par une campagne kickstarter qui ne fut pas vraiment fructueuse, il semblerait que le soft ait fait les frais du manque d’ambition (peut-être à cause de ce crowdfunding plus ou moins floppé ?) de ses développeurs.

Il est en effet rare aujourd’hui de jouer à un jeu PS4 de 4Go, durant 2h en ligne droite, et autant parsemé d’imperfections graphiques et techniques en tout genre.

Cette aventure zombifique m’a donc complètement laissée de marbre, m’a énormément filé la flemme par moment, même. Ce qui ramènera les néophytes à découvrir ce type de survival horror avec le pionnier du genre : Resident Evil (qui est d’ailleurs au même prix: 19.99€).

Dawn of Fear

  • Développeurs Brok3nsite
  • Type Survival Horror
  • Support PS4
  • Sortie 03 février 2020
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Queen Potato

Prof de français excentrique le jour, gameuse la nuit, Queen Potato soumet les jeux vidéo à sa botte pendant des live streams endiablés. Sauf les survival horror. Ceux-là sont encore des espèces qui lui donnent du fil à retordre.

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