Une fois n’est pas coutume, Carrion ne vous propose pas de vaincre une abomination génétique dans un centre de recherche. Carrion vous propose d’incarner cette abomination génétique et de boulotter tout ce qui se présente à l’aide de tentacules de beaucoup trop de dents. Et ça, on aime beaucoup.

Ambiance et mutation

Carrion


Supports : PC, PS4, Xbox One, Switch

Genre : Metroidvania

Date de sortie : 23 juillet 2020

Editeur : Devolver

Développeur : Phobia Game

Multijoueurs : Non


Carrion est une proposition originale, bien réalisée, gore et plutôt rare dans le jeu vidéo


  • Le style graphique parfaitement glauque
  • Les bruitages
  • Les déplacements rapides
  • Le jeu de chasse et le sentiment de vulnérabilité qui pousse à la prudence.
  • Le jeu peine à se renouveler sur la longueur
  • Parfois pas hyper lisible
  • La maniabilité lors des attaques

Carry on, Carrion !

Je suis grand fan de cinéma d’horreur, et si il y a bien deux films qui m’ont marqué étant gamins, c’est d’abord l’excellent “The Thing” de Carpenter de 1982, et le très jouissif “The Blob” de Chuck Russel de 1988. Dans le premier, une entité extra-terrestre  s’infiltre dans une base en antarctique et évolue en parasitant un à un les membres de la base, créant la peur et la paranoïa chez les survivants. C’est l’un des trois métrages du Maître faisant partie de la “Trilogie de l’Apocalypse”, comprenant également “Prince of Darkness” (1987) et surtout “In the Mouth of Madness” (1995) avec lequel je vous bassine à chaque fois que j’évoque une réussite dans la transposition de l’esprit lovecraftien dans un autre média.

L’écran d’accueil donne le ton, non ?

Dans “The Blob”, il s’agit également d’une entité informe venue de l’espace minuscule et molle qui s’écrase sur Terre et commence à dévorer de manière sale tout être vivant qu’elle croise, grossissant jusqu’à être capable d’engloutir une ville entière.

Avec Carrion, développé par Phobia Games chez Devolver, c’est une entité un peu identique qu’on vous propose d’incarner, sorte d’amas de chair et de dents qui évolue à l’aide de tentacules dans différents conduits pour s’échapper d’un complexe et dévorer tout ce qui se trouve en face d’elle.

Et dans un premier temps, on prend un pied incroyable à diriger cette forme faite de chair et de dents dans les tuyaux du complexe scientifique, à traquer les pauvres humains pour en faire notre menu et évoluer vers une entité plus grosse et plus dangereuse. Si certains humains iront trembler de peur dans un coin – rendant leur mastication plus savoureuse, je l’avoue – la plupart tenteront de vous arrêter en vous tirant dessus et en se protégeant avec divers artifices, allant de l’armure vous empêchant de les avaler (et donc de vous soigner aussi)  à des champs de force vous obligeant à les attaquer dans le dos.

Le repas est terminé, allons voir plus loin…

Mais libre à vous de vous servir de l’environnement également en balançant meubles et portes arrachées sur les ennemis afin de les assommer (avant de les manger) ou de d’utiliser un tentacule qui peut se faufiler dans de petits interstices pour les attaquer de loin. Mais pour cela, il vous faudra trouver des caissons spéciaux qui vous permettront d’évoluer et d’acquérir de nouvelles capacités.

N’espérez pas non plus être une créature invulnérable. En fait, vous êtes même plutôt fragile et sensible aux balles de vos pauvres proies, qui se transforment parfois en de véritables bourreaux si vous abordez mal certains tableaux. Des check-points étant disposés à divers endroits des niveaux, la mort n’est jamais réellement pénalisante, d’autant que les ennemis ne réapparaissent pas une fois dévorés ou coupés en deux. Mais cette impression de vulnérabilité fait en sorte que nous nous retrouvions à épier les humains depuis de petits conduits pour attendre le meilleur moment pour les attaquer en toute discrétion, en brisant des ampoules pour les plonger dans la pénombre, ou à les attirer dans un coin pour les contourner rapidement par un conduit au plafond avant de fondre sur eux par l’arrière.

Par moment, on prend le contrôle d’humains pour en apprendre plus sur le pourquoi du comment

S’en dégage une vraie sensation de chasse, même de cruauté puisque on n’hésitera pas à éviscérer tout le monde au son de leurs hurlements avant de les dévorer morceau par morceau au milieu d’un niveau repeint en rouge. *Miom*

Les contrôles de la bestiole sont plutôt instinctifs et se déplacer se fait de façon fluide et rapide. Par contre c’est vrai qu’on s’emmêle parfois un peu les pinceaux avec les commandes d’attaque. Lancer un tentacule pour agripper une proie se fait sans souci à l’aide d’un stick pour la direction de l’attaque et d’une gâchette pour l’attaque en elle-même. Mais pour dévorer sa proie, il est juste nécessaire de relâcher le stick et de maintenir la gâchette appuyée, ce qui – dans le feu de l’action – est un peu compliqué, d’autant que la vie descend vite sous le feu ennemi.

La technique la plus efficace que j’ai trouvée tient plus du “hit’n’run” que de l’assaut frontal, mais plus dans un souci de gameplay que de plaisir réel. A cela s’ajoute quelques soucis de lisibilité dans les tableaux étroits quand notre bestiole pleine de dent a atteint une bonne taille.

Plus vous mangez, plus vous pourrez en manger

Je parle de tableau depuis le début de cet article, car Carrion est découpé en plusieurs niveaux, eux-même subdivisés en tableau, le tout dans un enchaînement quelque peu labyrinthique dans lequel il est facile de se perdre, puisque – comme tout bon monstre – on ne dispose pas de carte des niveaux. La progression se fait à l’instinct, certains événements débloquant de nouveaux passages, là où il sera nécessaire d’activer des interrupteurs et des leviers pour ouvrir certains passages. Si le jeu ne dure qu’environ 5h, il faut avouer que la progression ne varie que peu, à l’inverse des décors.

Esthétiquement, on nage en plein pixel art maîtrisé – et on remercie Phobia pour cela – qui permet tous les effets d’hémoglobine nécessaires tout en accentuant le côté “masse informe” de notre créature. Idem au niveau de la bande son puisque cris, hurlements de douleurs et chuintements lors de déplacements seront à la fête.

Carrion : Conclusion

J’ai envie d’un tartare, maintenant

Si les premières heures sont jouissives à souhait, Carrion ne parvient pas vraiment à durer sur la longueur en terme de renouvellement de gameplay. On avance, on mange, on meurt, on remange, tout en découvrant à certains moments des passages plus narratifs où l’on prend le contrôle d’humains. Reste que Carrion est une proposition originale, bien réalisée, gore et plutôt rare dans le jeu vidéo et si le jeu peut parfois nous faire tourner en rond, il reste très agréable à parcourir par petites sessions. Voire même donner faim à force…

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Titiks

Quadra assumé, daron de 3 apprenties gameuses, fan de tout ce qui est capable de raconter une bonne histoire. Touche-à-tout, mais surtout de bonnes aventures qui savent surprendre, et dévoué à l'univers console depuis que Sega était plus fort que tout, vous me verrez bien plus souvent connecté à la nuit tombée #2AMFather.

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